mardi 24 septembre 2019

Jeune-s compositeur-trices- et musicien -ne-s Classes de la HEAR et du Conservatoire"


Incubateur, niche, pour talents en couveuse...
Jeunes compositeur·trice·s et musicien·ne·s Classes de la HEAR et du Conservatoire
Plus qu’un établissement d’enseignement supérieur, la Haute école des arts du Rhin est un incubateurJeune·s  de l’avenir artistique à travers toutes les disciplines. Sa classe de composition, placée sous le regard de Daniel D’Adamo, croise le chemin de Musica chaque année à l’occasion d’un concert qui met également à contribution les jeunes interprètes et les jeunes chef·fe·s de la HEAR. La coopération se poursuit également au-delà de la période festivalière, autour de moments artistiques partagés, de rencontres et de masterclasses.
C'est un orchestre tout en couleurs qu'il nous est donné à voir et cela fait du bien de pouvoir ainsi sortir de la pénombre les interprètes, traditionnellement vêtus de noir pour mieux s'effacer derrière leur instrument!
Le corps à l'honneur au festival, investit la scène!
C'est à Loïc Leroux avec "Evolution de la chute" d'ouvrir le bal   (2019) / 8’ 
Du souffle, des gongs, des percussions et une contrebasse pour évoquer tonnerre, tempête d'une météo capricieuse. Ca roule, "débaroule", ricoche, aspiré par les abîmes, les abysses d'une chute, parfois amortie, préservée ou accueillie par quelques amortisseurs.Absorber les chocs, les résonances, vibrations caverneuses.Quelques glissements râpeux de contrebasse, en direction du bassin de réception, après le chenal de cailloux: comme une brèche, un aven dissimulé engloutirait les scories de musique d'un éboulis. Faille ou sérac d'une géologie en strates. Goutte à goutte des percussions, tumulte de l'ensemble, vertigineuse chute, dégringole de sons. L'ambiance est contrastée, légère aussi, ponctuée des interventions perlées du piano. Les timbales s'éveillent, on se relève d'une chute en ascension sonore: quel beau récit musical....
 Nicolas Medero Larrosa Static memories. Chapter I J.M.H (2019) / 7’ création mondiale 
Un violon bordé d'une bande magnétique, des sons alanguis d'accordéon, d'infimes vibrations de percussions venues des lèvres des interprètes: la musique se regarde, se détecte, se devine avec les yeux..Une redescente vers les fonds, chute, rebond et relevé, sirène ou voix simulées: un univers singulier, ambiance et atmosphère secrète, énigmatique. Le chef d'orchestre, le poing levé au final!
Salvatore Iaia Des espaces autres (2019) / 8’ création mondiale
Xylophone, gong, saxophone, autant de masses sonores qui bougent, se déplacent en chaos mouvant.Beaucoup de vibrations pour cet ensemble plus réduit, intime, confidentiel Une flûte se rallie et s'introduit dans la mouvance, le piano en osmose.
  Sérgio Rodrigo zOOm (2019) / 7’ création mondiale
Accordéon, guitare, curieuse table de percussions cymbalum, pour une suggestion d'accents brésiliens, patchwork, assemblage, collage de sonorités venant de sources différentes qui se laisser identifier à l’ouïe, au regard.Dans des amplitudes de volumes variées, contenues puis relâchées. Des sons perlés, mourants, à perte de vue à l'horizon pour clore ce paysage sonore inspiré.
Damian Gorandi Les espaces et les figures (2019) / 10’ création mondiale  
Et pour finir ce riche panorama de la jeune composition contemporaine, un opus où les sons dérivent d'une manipulation singulière des instruments, vécus par les corps engagés des interprètes, outil rivé à leur architecture corporelle. Sons très curieux, indescriptibles, les cordes prolongées par les touches de piano égrené, la contrebasse et le violoncelle exacerbés, le piano exploré de l'intérieur comme "préparé" pour des réverbérations sonores inédites.
Un beau chapitre d'une épopée créative que l'on espère à nouveau feuilleter !
Les "chefs d'orchestre" masculins, tout de noir vêtus,doublés par une "cheffe" féminine, à défaut d'avoir ici rencontré des oeuvres écrites par des "compositrices" comme annoncé dans le titre du récital.....

Salle de bourse mardi 24 Septembre dans le cadre du festival Musica


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