Alors surprise, à la sortie d'un concert du festival Musica, salle de la Bourse, quatre personnes se giflent! Bataille, règlement de compte, agression, ? Non rassurez vous: il s'agit bien de quatre comédiens danseurs musiciens qui feignent la castagne pour mieux interroger ce corps pensant et signifiant que nous transportons chaque jour avec nous!
Presque à la manière des "Fernand" d'Odile Duboc qui se fondaient dans la vie quotidienne, à l'arrêt d'un bus ou ailleurs pour mieux tout à coup esquisser pas de danse ou mouvement du quotidien en le prolongeant par une énergie et un moteur artistique.
A la façon de Bernard Menaut, chorégraphe des Arts de la rue ou d'autres groupes "d'intervention chorégraphique" A la différence près qu'il ne s'agit pas de danseurs et qu'ils ne dansent pas!
Simulant bagarre, gifles et regards intenses de défit, dans un cercle maléfique, ils dérangent "gentillement" l'espace public, encadré par le contexte festivalier qui les protège !
Pas de risque donc d'être "coffrer" ou d'enfreindre la loi: juste le temps être "ici" de questionner nos attitudes et postures, les uns vis à vis des autres. A la Chaplin, en comique de répétition, gestes bien repérables, quotidiens et burlesques dans notre cas !
Hors contexte du "concert" ou de la "représentation officielle" les corps engagés dans la création délivrent leur "savoir être" plus que "savoir faire" et François Sarhan excelle dans ses consignes : rester authentique sans souligner le geste, sans le dramatiser d'intentions psychologiques qui ne seraient pas les siennes. Beaucoup de vigilance donc pour ne pas "mimétiser" ni mimer, mais habiter son corps et son environnement "comme si de rien n'était" Leurre parfait, artefact malgré lui ..
L'adorable flip bock édité par le festival Musica où deux personnages se giflent, face à face assis renvoie à cette réflexion et la torgnole est vive mais virtuelle !!!
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