LONH est une pièce chorégraphique créée en étroite collaboration avec une artiste lyrique et une scénographe.
Elle propose un dialogue entre les matières des corps dansants, du chant et de l'écriture spatiale, à travers les oeuvres musicales contemporaines "Lonh" de Kaija SAARIAHO et "Kengir" de François-Bernard MÂCHE.
Voici pour les "notes d'intention" !
Sur le plateau, la chanteuse, de dos, de noir vêtue, trois femmes l'entourent et sa voix les anime de mouvements très lents, harmonieux: en silhouettes, noires, découpées par la lumière, leurs gestes sont sobres, nuques et corps cambrés, en alternance, les regards vers les cieux.i
Tandis que Françoise Kubler, un pupitre suspendu devant devant elle, incarne le son, la mélopée, les textes chantés, de la musique de François Bernard Mâche et Kaija Saariaho. Diction et jeu engagé, comme l'énergie douce qui sourd des corps des trois danseuses. Des cordes tombent sur la scène, liens et liaisons métaphoriques de la musique-danse, de la danse faite musicienne.
Déroulée comme un serpent ou par la suite, nid enroulé, chargé de loger la verticalité du chant ou la nidification du geste primitif. De beaux profils mesurés, posés, des courses ou des arrêts ponctuant les divagations des personnages, semés sur la scène, chevelure naturelle prolongeant l'énergie sauvage ou tendre de la gestuelle. Un trio à l’unisson rassemble les corps dispersés dans l'espace, alors que la chanteuse , solitaire et belle, psalmodie de sa voix tonique et assurée, les sons et mots de sa partition, guide, qu'elle quittera pour se livrer seule, nus pieds dans l'espace. Alors plus indécise et chancelante, elle se meut sur le plateau, esquisse quelques gestes qui ne seront jamais de la danse à l'image de ses comparses.Du "poussez-tirez, du relâché dans la danse en font un exercice de style sobre et vécu de l'intérieur.De belles accélération dans les déplacements, à contre courant des accents ou des rythmes dictés par la ligne vocale. Puis plus de chant: souffle et respiration font corps, scansion des pas, audibles dans le silence, comme une prolongation des rythmes.
Directions, arrêts, immobilité....se succèdent. Elles ôtent lentement le haut de leur costume noir, étirent la matière du tissus en autant de sculptures plastiques, étirées, détirées comme un geste d'échauffement, lent. Des sculptures vivantes de Daniel Firman se dessinent en mémoire.
En position de coureur, en arrêt sur image, la danse ponctue la musique sans jamais la questionner ou l'importuner.
Libres, autonomes et pourtant "reliées" par ces cordes, métaphores de leurs liens, de leurs nœuds aussi qui semblent parfois entraver le mouvement, plutôt que de le servir.
Belles images plastiques mouvantes d'où vont surgir des chevelures hirsutes comme des figures africaines de danseurs fous. Le trio s'anime, en transe, les parures virevoltent tourbillonnent au final, alors que la chanteuse en quittant sa balancelle noire comme les cordes, se joint à cette mouvance étrange.En couleurs, rose, bleu, jaune, les figures s’effacent, le chant de la cantatrice, formidable émission de sons en langue étrangère qu'elle susurre ou éructe "par cœur", par "corps" , s'estompent.
Les nids, nœuds de cordes noires, flexibles et enrobantes, demeurent au sol, témoins et reliefs des péripéties dessinées en rémanence dans nos mémoires visuelles.
Il fallait oser creuser ce sujet cher à Françoise Kubler, les liens probables entre chant, voix, émission et gestes chorégraphiques.Sa voix guidant les incarnations futiles et vibratiles du geste dansé, la danse donnant du poids et de la gravité, de la densité au geste vocal: sur la corde enroulée, cordon ombilical entre les deux disciplines, si loin, si proches ! Plus que jamais, les textes chantés, habités magistralement par une artiste faite pour cela, incarnant matière sonore et corporéité avec brio et simplicité.
Au TJP ce jeudi 27 Septembre.
Sur le plateau, la chanteuse, de dos, de noir vêtue, trois femmes l'entourent et sa voix les anime de mouvements très lents, harmonieux: en silhouettes, noires, découpées par la lumière, leurs gestes sont sobres, nuques et corps cambrés, en alternance, les regards vers les cieux.i
Tandis que Françoise Kubler, un pupitre suspendu devant devant elle, incarne le son, la mélopée, les textes chantés, de la musique de François Bernard Mâche et Kaija Saariaho. Diction et jeu engagé, comme l'énergie douce qui sourd des corps des trois danseuses. Des cordes tombent sur la scène, liens et liaisons métaphoriques de la musique-danse, de la danse faite musicienne.
Déroulée comme un serpent ou par la suite, nid enroulé, chargé de loger la verticalité du chant ou la nidification du geste primitif. De beaux profils mesurés, posés, des courses ou des arrêts ponctuant les divagations des personnages, semés sur la scène, chevelure naturelle prolongeant l'énergie sauvage ou tendre de la gestuelle. Un trio à l’unisson rassemble les corps dispersés dans l'espace, alors que la chanteuse , solitaire et belle, psalmodie de sa voix tonique et assurée, les sons et mots de sa partition, guide, qu'elle quittera pour se livrer seule, nus pieds dans l'espace. Alors plus indécise et chancelante, elle se meut sur le plateau, esquisse quelques gestes qui ne seront jamais de la danse à l'image de ses comparses.Du "poussez-tirez, du relâché dans la danse en font un exercice de style sobre et vécu de l'intérieur.De belles accélération dans les déplacements, à contre courant des accents ou des rythmes dictés par la ligne vocale. Puis plus de chant: souffle et respiration font corps, scansion des pas, audibles dans le silence, comme une prolongation des rythmes.
Directions, arrêts, immobilité....se succèdent. Elles ôtent lentement le haut de leur costume noir, étirent la matière du tissus en autant de sculptures plastiques, étirées, détirées comme un geste d'échauffement, lent. Des sculptures vivantes de Daniel Firman se dessinent en mémoire.
Libres, autonomes et pourtant "reliées" par ces cordes, métaphores de leurs liens, de leurs nœuds aussi qui semblent parfois entraver le mouvement, plutôt que de le servir.
Belles images plastiques mouvantes d'où vont surgir des chevelures hirsutes comme des figures africaines de danseurs fous. Le trio s'anime, en transe, les parures virevoltent tourbillonnent au final, alors que la chanteuse en quittant sa balancelle noire comme les cordes, se joint à cette mouvance étrange.En couleurs, rose, bleu, jaune, les figures s’effacent, le chant de la cantatrice, formidable émission de sons en langue étrangère qu'elle susurre ou éructe "par cœur", par "corps" , s'estompent.
Les nids, nœuds de cordes noires, flexibles et enrobantes, demeurent au sol, témoins et reliefs des péripéties dessinées en rémanence dans nos mémoires visuelles.
Il fallait oser creuser ce sujet cher à Françoise Kubler, les liens probables entre chant, voix, émission et gestes chorégraphiques.Sa voix guidant les incarnations futiles et vibratiles du geste dansé, la danse donnant du poids et de la gravité, de la densité au geste vocal: sur la corde enroulée, cordon ombilical entre les deux disciplines, si loin, si proches ! Plus que jamais, les textes chantés, habités magistralement par une artiste faite pour cela, incarnant matière sonore et corporéité avec brio et simplicité.
Au TJP ce jeudi 27 Septembre.
Chorégraphes : Lena ANGSTER, Marine CARO, Jessie-Lou LAMY-CHAPPUIS
Chant : Françoise KUBLER
Scénographie : Mathilde MELERO
Création lumière : Suzon MICHAT
Chant : Françoise KUBLER
Scénographie : Mathilde MELERO
Création lumière : Suzon MICHAT
Pièces musicales : "Lonh" de Kaija SAARIAHO
"Kengir" de François-Bernard MÂCHE
"Kengir" de François-Bernard MÂCHE
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