C'est à un événement aux multiples éclats inattendus et aux complicités insolites que le metteur en scène Philippe Arlaud vous invite, en connivence avec la cheffe d'orchestre Claire Levacher à la tête de l'ensemble Linea.
Dans une mise en espace où lumières et vidéo auront la part belle et vont transformer la salle de l'Opéra, les événements ne vont pas manquer avec la création mondiale de Francesco Alvarado (1984), les créations françaises de Singing Garden de Toshio Hosokawa (1955) et de Rhondda Rips It Up! (extraits) de Elena Langer (1974) et l'interprétation par un chœur d'hommes d'une œuvre de David Lang (1957). Le plateau est ouvert, les protagonistes présents sur fond d'images vidéo: une goutte d'eau gigantesque, filmée en gros plan qui s'égoutte et envahit l'espace: au profit d'une musique de chambre quasi intimiste, les morceaux choisis s’enchaînent, pièces à conviction d'un opus ou opéra de chambre plutôt réussi dans un "genre" à part, une construction scénique charmante, une vois d'ange de Yeree Suh, tout de blanc vêtue aux côté de la cheffe, de noir costumée sur son piédestal à la Buren, rayé noir et blanc: une colonne vertébrale solide, une direction présente et pertinente pour ce petit peuple agité, groupe d'hommes indisciplinés, de femmes affolées, en alignement d'opérette, au "cancan" quasi montmartrois de cabaret contemporain. Les costumes attestent du style chamarré, ludique et désinvolte de cette pièce montée par bonheur sur de belles fondations architecturales.
Le fond de scène change: de la mer calme, à la mer démontée sur fond de nuages , les paysages changent, se distinguent comme la musique: harpe ou accordéon pour évoquer l'eau, la passion de ceux qui évoluent joyeusement devant nous dans le bel écrin du théâtre de l'Opéra. Les chœurs se déchaînent, semblent s'amuser et leurs parapluies rouges et orangés font la nique à la tempête!
On "dansent et chantent sous la pluie" à l'envi !
Sur la plage, dans le bain, les suffragettes révoltées dansent, légères, animées par des airs de fanfare populaire.
Les quatre pièces jouée pour cette "opérette" bien ficelée, en osmose, comme si elles faisaient partuie d'un même opus, rythmé par quatre mouvements distinctifs!
Jeux d'eau, univers aquatique, ces "singing garden" sont de la "party" et l'on passe du dedans au dehors avec des danseurs qui nous conduisent côté "jardin" à partager un instant de "plein air" décapant!
Dans la deuxième partie de ce spectacle auquel sont associés Musica et L'Ososphère, des danseurs du Ballet de l'Opéra national du Rhin dirigés par de jeunes chorégraphes et accompagnés de DJ vont investir un lieu surprise et vous convaincre que le titre de cette soirée n'est pas usurpé...Certes, c'est le parvis de l'opéra du Rhin qui est investi en pelouse sonore et plateau dansant!
Les spectateurs, invités à se regroupés pour assister à un bal tango, très réussi, un peu furtif pourtant: les danseurs ne s'attarderont point hélas pour animer un plateau, tapis de danse qui restera vide. Alors les images projetés sur la façade du théâtre retiennent toute l'attention: danseurs morcelés, visages en gros plans, dessins et croquis de BD, très bien hachurés de couleurs, noir et rouge oblige! Figures des statues du monument qui s'animent et dansent: humour et détachement pour cette institution de référence !
Vidéo, film en direct pour mieux capturés les instants ludiques de cette fête "improvisée"!
Pas vraiment bien sur, car la "surprise" party est grande mais quelque peu décevante. Le froid n'aide pas à se lâcher et l'on quitte musique et parterre de verdure, un peu désemparé.
Que la fête continue ce jeudi sous de meilleurs auspices, avec une "organisation" riche des enseignements d'une première sans vraie répétition les conditions climatiques de la veille n'ayant pu faire "une mise au point" parfaite!
Party remise et "singing garden" donnera sa pleine expansion et sa verve, le public mieux tenu à être convoqué à danser, se réjouir "publiquement" comme à une fête privée, publique !
A l' Opéra du Rhin les 25 et 27 Septembre
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