"Un face à face, une confrontation. “Tragédie” met en scène
une humanité en marche. Dix-huit interprètes à nu le temps d'une
incroyable performance physique. Le grondement sourd des pas martelés a
la puissance d'une déferlante. Et l'océan des consciences en est aussi
tout chahuté."
Après “Révolution” accueillie au Maillon la saison dernière, une
performance de plus de deux heures, mettant en jeu les voltes d'une
vingtaine de danseuses, chacune accrochée à une barre de “pole dance”,
Olivier Dubois, récidive avec une nouvelle pièce qui retient de la durée
et de la marche, leur puissante force d'évocation à travers la
répétition, l'endurance et le temps jusqu'à sa finitude, son épuisement.
Dans “Tragédie”, sur la scansion de douze pas et demi-tours, avec ses
tressautements, ses sauts et l'amplitude de l'énergie saturée d'un
groupe d'interprètes pris dans une marche hypnotique s'enclenche un
processus de résistance. Une masse, une vague humaine qui telle une lame
de fond s'insurge et vient à s'abattre en scène.
“Tragédie” est le troisième volet qui vient clore la trilogie
d'olivier Dubois consacrée à “donner à voir l'acte révolutionnaire”.
Aborder le corps comme acte et parole politique a guidé cette
chorégraphie. Le sens du mouvement dont se saisit le chorégraphe est
celui d'un séisme annoncé. Et la beauté plastique, telle une série de
tableaux en noir et blanc, labeur de chair sculptée par la pâleur des
lumières est bientôt secouée de fureur. Ce sont autant de danses
sauvages, presque archaïques qui viennent saturer le plateau. Selon le
chorégraphe, la danse est un acte plein de désir et c'est celui-ci que
l'on met en scène"
Olivier Dubois s'inspire des textes de Nietzsche "Tragédie" qui nous parle de chant , de danse, à la façon aussi des "chants de la danse" dans "Ainsi parlait Zarathoustra" .Des textes trop méconnus ou controversés où la plume de Nietzsche virevolte comme ses pas de marcheur invétéré sur les sentiers de l'âne, ceux où il fait bon brouter autre chose que ce que fréquente le commun des mortels.
Question de nudité aussi, de fragilité, de dénuement, de virginité des corps exposés, à nu, à vif dans le plus simple appareil
Couleurs de peau, de corps, la danse s'anime, se frotte aux éléments, comme un sujet à vif, sans fard, sans artifice, abrupte.Le traitement de cette matière charnelle et corporelle se fait esthétisante (à la façon de Sasha Waltz dans "Corpus"?). Nus, beaux et fascinants, les danseurs tricotent et tissent un espace voluptueux, enivrant. Touche à tout de la danse d'aujourd'hui, Olivier Dubois excelle dans l'inédit et ose livrer de nouvelles paroles, de nouveaux gestes.Et une façon de regarder innocente et primitive!
._
Au Maillon Wacken les 6/7/8 février
En collaboration avec Pôle Sud
Samedi 18 et dimanche 19 janvier
Renseignement: CIRA 03 88 36 70 73 / www.cira.asso.fr
Rencontre avec la compagnie à l'issue de la représentation du vendredi 7 février
et pour rappel sur Nietzsche et la danse
http://genevieve-charras.blogspot.fr/2014/01/la-dansele-gai-savoir-de-nietzsche.html
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