jeudi 26 novembre 2015

Poupées danseuses de Noel



"Forbidden di Sporgersi" : Meunier, Monsieur Bricolage.


De l'eau à son moulin
"La belle meunière"est de retour avec sa verve, son burlesque et sa poésie!
Cette fois, Pierre Meunier, clown-comédien bien connu remet la main à la pâte sur un texte de l'auteure autiste Babouillec bricolé en compagnie de Marguerite Bordat, et fait fi de la bienséance avec malice, fougue et impertinence


"Algorithme éponyme" est prétexte à pulvériser les normes et franchir les frontières de la bienséance et des conventions.Alors, si tout cela était vrai,on serait dans l'atelier de confection de plaques géantes de plexiglas à se dissimuler derrière pour déformer son corps et la perception de celui-ci par le spectateur
Si tout cela n'était pas de l'artefact, nous serions en présence de quatre escogriffes bien déjantés, comédiens, musiciens, équilibristes pour le meilleur d'un singulier voyage au pays des objets non identifiés
Inspirés par les matières, le vent comme cette machine étrange, qui en ôtant ses voiles transparents qui flottent au vent, révèle une horde de ventilateurs bruissants, sonores.
Sculpture trouvée, comme certaines œuvres d'art contemporain, elle sème la zizanie, la confusion
Comme un dragon chinois de Nouvel An, une bande de sécurité de chantier, rouge et blanche tournoie dans l'air en spirale, une machinerie, chaufferie ou centrale électrique sur roulette fait le noir et l'obscurité se fait reine sur le plateau, le temps de réparer la fausse panne!
Bricoleurs en diable, manipulateurs d'objets de tout poil, les protagonistes s'en donnent à cœur joie pour construire un monde hétéroclite, en chantier, en révolte, en ébullition
La musique live à la guitare électrique de Jean-François Pauvros insuffle à cette maisonnée du brut de coffrage et du délire absurde! Tout bouge, vacille comme cette équilibriste sur ces tubes d'acier qui grimpe aux cimes, manipulées par les ficelles de ses compagnons, aux aguets, en phase avec le risque et le danger qui hante le plateau comme au cirque
Un cirque bien frontal où les embûches, les handicaps sont franchis haut la main, comme le pseudo handicap mental de l'auteure dont ces fous doux dingues se sont inspirées: si lointains, si proches de son univers décalé, incommunicable mais bien filtré par l'imaginaire débordant de "La belle meunière"
Ce soir là à Strasbourg, au TJP, la troupe s'était transformée en "Belle Strasbourgeoise" pour inventer une caverne d'Ali Baba digne des machines de Tinguely ou Daniel Depoutot.

Folie douce, désordre et charivari pour une ode à la pensée fulgurante de Babouillec, dadaïste et oulipienne en diable! Chantier très plastique aussi, plein de matières et de lumières, de constructions et déconstruction insolites et absurdes!


"Forbidden Sorgersi"au TJP jusqu'au 27 Novembre

mercredi 25 novembre 2015

"Murs": Mehdi Meddaci murmure : banlieues je vous aime.

Reda Kateb danseur

Médhi Meddaci, hors les murs, en passe muraille franchit les frontières d'un métissage galvaudé
Il nous révèle lors d'une installation vidéo très singulière, son univers citadin, spatio-temporel des banlieues, des paysages en friche, des ponts suspendus au dessus des gares.
Cinq écrans, mensuration toile de cinéma déploient des images mouvantes qui se répondent, se traversent, s'enchainent comme lors de prises de vue photographiques à la chaine
Atmosphères urbaines sur le pont du Département, à Stalingrad à Paris, quartier Auberviliers.
Des hommes, des femmes, en exil traversent les grillages bleus, comme un ciel précurseur de rédemption.

Ils voguent, naviguent, chutent au ralenti dans une grande sensualité des gestes suspendus à l'espoir, au désir, à l'envie
On songe aux "Chutes" de Denis Darzacq et ses hip-hopeurs en apesanteur, sauts à l'horizntale comme chez Wim Vandekeybus

Ballet de rue, portrait en pied d'habitants modèles des banlieues parisiennes ou de villes et ports méditerranéens
Palabre, au pied des quais portuaires, des hlm alignés comme des tranches de cake, des architectures spécifiques aux ghettos des banlieues des années 1970.
Et quand une pluie de poissons rouges dégouline de ces murailles, c'est tout une poésie du ralenti, scintillant, aqueux, rendu possible par le truchement du slow motion filmique
Installation gigantesque dans le grand hall du Maillon Wacken à Strasbourg pour mieux s'immerger dans cet univers de science fiction civile où l'on découvre un Reda Kateb, danseur de rue, sur le pont près du 104 rue d'Aubervilliers, jeune, mobile aux mouvements fluides, épousant l'espace prometteur d'une liberté rêvée

Ce dispositif immerge le spectateur dans la vie de la cité, et se déguste lentement, au rythme des images qui se glissent d'un écran à l'autre
Univers très chorégraphique au phrasé mesuré, découpé comme des séquences de jeu, de danse et de chutes où les corps se déposent lentement au sol comme des trésors au tombeau.
Une réalisation fort impliquée dans une rêverie imaginaire portée par des scènes de séquences cinématographiques

Méhdi Meddaci, auteur et performeur d'images, inventeur d'un discours esthétique sur l'exil, très affirmé et convaincant.
Esprit des lieux, topique des vies colorées de ces personnages anonymes qui traversent l'espace de la toile d'électrons libres lâchés dans l'espace urbain
Mur mures que Agnès Varda n'aurait pas reniés, chutes au ralenti que Robert Cahen ou Bill Viola se reconnaîtraient volontiers!


"Murs"au Maillon Wacken à Strasbourg jusqu'au 12 Décembre
En coréalisation avec La Chambre

"En avant, marche!": martial et en fanfare ! Enfants phares !


Quand De NTGent, les ballets C de la B, Frank Van Laecke, Alain Platel et Steven Prengels font bataillon, on imagine bien que cela ira tambour battant !

Et chose faite avec "En avant, marche" qui ne laisse aucune place à la concession, ni aux conventions.
Enfants, phares de la comédie et du burlesque voici nos créateurs réunis autour de la thématique de la fanfare, celle qui réunit, majorettes, trombones, musiciens et uniformes à tout vent!
C'est peu dire de l'ambiance qui règne sur le plateau, charivari tonitruant, caucasse et burlesque.
Mais aussi poésie et tendresse des destins qui se croisent à l'intérieur de ce microcosme festif et nostalgique!

Un vieil homme habite le plateau, bretelles et pantalon au poing, il s'exerce aux cymbales et ponctue la bande son d'un vieux poste de radio : nostalgie d'un bon vieux temps? Et comme dans un rêve, apparaissent les membres d'une fanfare retrouvée, ressuscitée Sur le pan de mur du fond de scène, des fenêtres comme un calendrier de l'avant, dévoilent une majorette sur deux niveaux: tête au premier étage et jambes au second comme dans un "méli-mélo": burlesque et croquant à souhait!
Des chaises, beaucoup de chaises pour asseoir ce petit monde qui ne manque pas de souffle pour interpréter une musique foraine, martiale, entraînante, galvanisante.
Un danseur virtuose se glisse dans la partie ,devient le compagnon de route de notre vieil homme qui s'égosille à parler toutes les langue, sà chanter du Verdi. En vain il ne parviendra pas malgré ses approches, enlacements , portés vertigineux à séduire notre homme de pierre.
On écoute du Beethoven, du Mahler et des marches populaires comme au concert d'harmonie.
Au gré des tournées une fanfare locale est recrutée et nous avons l'honneur ici de voir et d'entendre le Big Band de Bischheim en majesté!


Et tout s’enchaîne, tout roule comme des tambours et l'on passe un excellent moment à partager cet esprit communautaire survolté par la musique qui soulève l'enthousiasme et l'adhésion à toutes causes.Petites histoires et anecdotes filtrées par le biais d'une mise en scène ludique, envahissante où le défilé  prend place comme un cortège de mariés,
En rang serré comme à l'armée, alarmés petits soldats! Fanfarons et acteurs d'un monde en ébullition salvatrice, porteuse de destins croisés, unis par la force de l'être ensemble, la tribu fanfaronesque et tonale de ces joyeux lurons déboussolés.'
Et, oh solitude, notre héros de pacotille qui se perd dans la décrépitude  et plonge dans son monologue pour mieux se noyer.
Au Maillon Wacken à Strasbourg jusqu'au 26 Novembre

mardi 24 novembre 2015

Danses de singe



Lorient danse et l'orient ?l


Festival de l'Orient : rien de neuf à l'ouest ???
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lundi 23 novembre 2015

Angelin Preljocaj adapte Polina et fait danser Binoche !

Pour son premier film, le chorégraphe contemporain Angelin Preljocaj tourne avec Juliette Binoche et Niels Schneider. L'histoire de Polina, jeune danseuse qui connaît dès le plus jeune âge l'exigence d'une formation classique avait été un succès de librairie, dans la bande dessinée de Bastien Vivès. La danse dessinée a passionné la critique, en sera-t-il de même au cinéma ?
Le tournage a commencé près d'Aix en Provence, où est installée la compagnie du chorégraphe. Il devrait se poursuivre en Russie et sortir en 2016. Pour le scénario et la réalisation, Angelin Preljocaj travaille main dans la main avec son épouse, Valérie Muller, qui a réalisé "Le Monde de Fred" en 2013.

"Feel good movie"

Adapté de "Polina", bande dessinée à succès de Bastien Vivès, le film raconte la relation forte et exigeante entre une professeure de danse (Juliette Binoche) et son élève (Nastya Shevtzoda) sur fond d'histoire d'amour avec un danseur français interprété par Niels Schneider. De 7 ans à 24 ans, la jeune femme vit les contraintes de la formation classique dans une académie de danse.

"C'est un film sur la création, la réussite, la construction d'une personnalité à travers l'école de la danse, qui est celle de la rigueur, un feel good movie", explique Didier Cresye, producteur à l'origine du projet, sur le site du magazine Challenge.

Niels Schneider, un comédien qui danse

Niels Schneider joue dans le spectacle controversé de Preljocaj, "Retour à Berratham", présenté en Avignon pendant le festival. "J'ai réalisé que l'intégrer à la troupe de Berratham était la solution idéale pour le préparer à son rôle dans le film, déclare le chorégraphe au journal La Provence, Pour cette création à Avignon, il prend les cours avec les danseurs, vit avec eux. Cela ne pouvait être que bénéfique."

Danses des vins de Madère : madérisées ?


Aux couleurs de l'espoir, du vin et de la vigne à Madère !

Cristaux de danse


dimanche 22 novembre 2015

Tutu plateau sylvestre pour miss élium.


Tutu plateau ou chapeau de lépiote, signé la forêt ! C'est du spore !

Mise en boite pour quenottes !


Le marché de Noel dansera !


Mathilde Monnier et les frères Larrieu (pas Daniel)!


Dans "21 nuits avec Pattie" c'est Mathilde Monnier qui incarne le rôle de la mère muette .........

" Pour en revenir à la mère, nous avons éliminé ses mystères biographiques. Quelques mots sont prononcés au début du film pour la définir : volage, libertine… Mais dès qu’elle se « réveille », on oublie cela. Pourquoi le choix de Mathilde Monnier dans ce rôle étonnant, totalement muet ? JM : Nous voulions une présence forte et corporelle, ce qui nous a mené à aller chercher du côté des danseuses-chorégraphes. Avec Mathilde, nous avons imaginé trois vrais moments. L’un où elle commence à se « réveiller ». Un autre où elle réapparaît à sa fille. Un autre enfin autour de la piscine. Nous avons travaillé sous forme d’atelier, au moment même du tournage. Mathilde inventait sous nos yeux sa propre chorégraphie. A : L’expression que nous utilisions pour la guider était celle d’« apprenti fantôme ». Cette mère décédée est un apprenti fantôme. Et une danseuse sait faire cela… Redécouvrir des actes aussi élémentaires que marcher, échanger un regard, sourire…

 JM : A l’image, nous tenions à l’idée de la représentation du fantôme à l’ancienne, du temps du cinéma muet, avec la classique surimpression. Pour la scène où elle danse sur la table, nous avions à notre disposition la musique du bal et seulement une heure de tournage possible à cause de la lumière. Mathilde a improvisé, cela fait partie de sa méthode. La chorégraphie ne préexiste pas à la danse… A ce moment-là, en découvrant sa liberté de fantôme, son personnage transmet quelque chose à sa fille, par de pures sensations… Le renouveau ? Il n’y a rien de psychologique. Et Caroline peut alors enfin se rendre au bal. Avec le fantôme, 21 NUITS AVEC PATTIE glisse légèrement vers le fantastique. JM : Nous avons souvent l’idée de mettre des rêves dans nos films. La plupart du temps, on se dit que ce serait mieux qu’il n’y ait pas de rêves, mais que le film lui-même bascule dans une frontière où le réel se mélange avec l’onirique. C’est toujours dans le but d’éviter les explications psychologiques.

"Quand le geste fait sens"de Lucia Angelino : d'actualité !


Ces dernières années, un vif débat s est développé autour de la valeur esthétique du geste, envisagé dans son double aspect performatif (exécutif et poïétique) et communicatif. C est dans ce contexte que s inscrit ce livre, qui pose une question, à la fois simple et redoutable : par quoi un geste fait-il sens pour celui qui l exécute (le performeur) comme pour celui qui l interprète (le spectateur) ? L intérêt des contributions rassemblées ici réside dans le fait qu elles abordent directement cette question à partir d une réflexion approfondie sur les arts performatifs, visuels, sonores et littéraires. L interrogation se déploie à travers ces différents champs. Mais qu il s agisse de la danse, de la musique, de la peinture, de la philosophie ou de la littérature, c est à chaque fois l énigme « d un sens qui affleure à même un mouvement ou d un mouvement qui est signifiant par sa dynamique propre » qui est repensée et posée comme un nouveau défi. Dans ses conclusions, le présent recueil conduit à formuler deux hypothèses, encore peu explorées jusqu’à présent. Selon la première, la signifiance immanente au geste par quoi il fait sens aussi bien pour celui qui l exécute que pour celui qui le regarde s ancre essentiellement dans le rythme, c est-à-dire plus précisément dans la durée intérieure qu il symbolise et qu il nous transmet. Selon la deuxième hypothèse, cette signifiance immanente au geste permet de thématiser trois formes principales d empathie : l empathie aperceptive générale, pour les formes linéaires et les formes sonores ; l' empathie dite intersubjective, pour l' apparence sensible des êtres humains, et notamment pour leurs expressions. Enfin, l empathie pour les œuvres d art, qui à son tour inclut l empathie esthétique et l empathie pratico-éthique.



samedi 21 novembre 2015

Street art dance à Montmartre


Danseuse sur canapé : eat-art danseuse verte de Degas revisitée !

Toastez!

La pieuvre par neuf !

Elle danse !!!!

Danseuse bonbonnière


"Your Majesties": Alex Deutinger en performeur politique: paroles, paroles..........


Le discours de Obama à réception de son prix Nobel de la Paix en 2009,est le fondement de ce travail chorégraphique de Martha Navaridas et Alex Deutinger, une espagnole et un autrichien, traducteurs, interprètes et chorégraphes pour incarner le verbe et le corps du politique.
En costume cravate voici notre édile en proie à une rhétorique du politique, pas vraiment "correcte"
Une heure durant, il propose attitudes, gestes et discours émanant d'une méticuleuse observation du comportement, des codes gestuels, du cadrage aussi de ces "hommes troncs" vus souvent dans le cadre et le format tv.Joindre le geste à la parole sera de bonne guerre mais toujours décalé, à côté sans jamais illustrer.


Curieuse et furieuse adaptation de ces constats redondants de gestes qui affirment, soulignent, confirment une pensée en mouvement pour mieux véhiculer messages, propagande ou autre prise de paroles de taille.Il n'est pas seul dans ce jeu de rôle: derrière le public, une femme dirige ses gestes, ponctue le rythme de la performance: dissimulée ou à vue, on peut ignorer sa présence: elle vous fait des farces dans votre dos et vous, vous regardez fasciné, un homme en proie à une sorte de manipulation à distance, sans fil ni baguette Elle lui dicte ses déambulations, déplacements, réactions mais il demeure en phase avec l'écoute du public, ses respirations, ses attentes interactives.
Au plus proche de son corps, l'assemblée écoute les mots du discours, traduit en direct simultanément, ce qui semble ralentir le rythme, laisser moins de place au danseur pour donner libre cours à ses réactions en direct.
Artistes de la traduction,l'art de l'interprétariat, de la bascule d'une langue à l'autre sans trahison, ni faux sens, nous voici donc peut-être aussi dans la supercherie: les gestes donnés à voir sont aux antipodes du sens de ce discours lénifiant, hypocrite et frauduleux sur la guerre en temps de paix, sur la paix en temps de guerre de la bouche d'un tout jeune prix Nobel, Obama !
Obama campé tantôt comme un "président" un homme droit, debout, gestes conditionnés, mesurés, doigts déployés comme Fred Astaire, élégant, sophistiqué


Puis relâchement et dévoilement de la fraude, du leurre,: on nous ment: un dandy désinvolte fait place à la rigueur, relax, chemise ouverte, cravate défaite, chaussures délassées.
Négligence  affichée, fausse révolte, engagement de pacotille jusqu'à la chute, simulacre de défaite: mais non, il rebondit le président, de joie devant la défense de la femme et de l'enfant!

PHILIPPE HALSMAN

On songe aux sauts de Lisbeth Gruwez dans le même rôle de présidente, mais elle c'est de rage et de désespoir non simulés. La valse du pantin se termine après une heure de discours fleuve par une sortie peu fière d'un homme faussaire, la tête basse qui nous a dévoilé, obscène, ses aspirations pitoyables On songe au photographe Philippe Halsman et sa "jumpology"avec ses clichés d'hommes célèbres qui "sautent" pour échapper à l'étiquette du correctement politique, pour se lâcher de l'emprise du pouvoir sur leur physique et mental !!!!




Il a mouillé sa chemise notre fantoche de président, transpirant, alors que l'on assiste à sa "perte"d'énergie en regardant "travailler" notre performeur, hors pair ! Qui jamais ne se démonte, garde la face, même en faisant les pompes ou en s'accouplant virtuellement avec son texte!
  Et dire que l'on a pu être dupe de ce discours flamboyant en 2009 devant l'espoir que représentait un président et dire que seule la danse, son écoute et les vecteurs directs que sont ses "interprètes" peut-elle aussi nous révéler le sens des mots, de la syntaxe d'un discours fallacieux en diable qui a pu mener le monde en bateau! Titanic, on coule ensemble où on survit? Ensemble avec la danse, cet "être ensemble" jamais démagogique, jamais tyrannique.


 A  Pôle Sud en coréalisation avec le Maillon jusqu'au 22 Novembre

vendredi 20 novembre 2015

"Maximilien Decroux: au delà du mime"

Pour la première fois un ouvrage est consacré à Maximilien Decroux, mime et chorégraphe (1930-2012), qui a tant œuvré pour développer l'art du geste dans le monde du spectacle. Ce créateur virtuose, d'une curiosité de chaque instant, explore le mime, renouvelle le jeu du comédien et évolue vers l'art contemporain d'avant-garde. Voici un hommage à un artiste rare, d'audience internationale, qui appartient au patrimoine français et dont l'œuvre constitue un important chaînon dans l'histoire du théâtre contemporain. Les auteures, Tania Becker et Catherine Decroux, ont étudié et travaillé avec Maximilien Decroux. Elles se sont donné comme mission de fixer sa mémoire ainsi que la richesse de son enseignement à travers les témoignages de collaborateurs et d'élèves, dont Samuel Avital, Jean-Claude Cotillard, Bruno Raffaelli,  Brian Stavechny, ...
Tania Becker et Catherine Decroux
Préface Jean-Claude Cotillard
Pour la première fois un ouvrage est consacré à Maximilien Decroux, mime et chorégraphe (1930-2012), qui a tant oeuvré pour développer l’art du geste dans le monde du spectacle. Ce créateur virtuose, d’une curiosité de chaque instant, explore le mime, renouvelle le jeu du comédien et évolue vers l’art contemporain d’avant-garde.
Ce livre rend hommage à un artiste rare, d’audience internationale, qui appartient au patrimoine français et dont l’oeuvre constitue un important chaînon dans l’histoire du théâtre contemporain.
Tania Becker et Catherine Decroux, ont étudié et travaillé avec Maximilien Decroux et se sont donné comme mission de fixer sa mémoire ainsi que la richesse de son enseignement. Elles nous font vérifier la modernité de son oeuvre à travers les témoignages de collaborateurs et d’élèves : Samuel Avital, Jean-Claude Cotillard, Corinne Cousin, Angel Elizondo, Denis Fleurot, Janine Grillon, Stéphane Hazine Lori, Wolfram Mehring, Catherine Palvadeau, Pinok et Matho, Bernadette Plageman, Bruno Raffaelli, Jacqueline Rouard, Milena Salvini, Brian Stavechny, Élisa Toledo-Todd.
Leur propos s’enrichit de l’analyse de Michel Corvin et d’un entretien avec Yves Lorelle.
Un document essentiel pour cerner les facettes du créateur, du pédagogue et ainsi lever le voile sur un homme secret, passionné par son art.

"Je serai le roi soleil" : le ballet royal de la nuit !


Un très bel ouvrage sur Louis XIV, le roi danseur, illustré par Nathalie Novi
De la vraie peinture pour des tableaux vivants forts dansants!

jeudi 19 novembre 2015

Lisbeth Gruwez : les gestes du politique: "It's going to get worse and worse and worse, my friend"


Elle est seule en scène, 50 minutes durant, cette femme qui danse, égérie de Jan Fabre, seule avec comme bagage la gestuelle du politique.Et son corps, sa rage! Dans un carré de lumière, au centre.
Gestes observés, dosés, et repassés au crible d'une assimilation puis d'une dégoulinade de segments, attitudes, postures réfléchissants les comportements des personnalités politiques, du pouvoir en images, en communication médiatique.


A l'aube, des gestes sobres, pacifistes: elle est en chemise blanche, pantalon noir, masculine, droite. Les gestes sont doux, caresse un espace plan: c'est le monde, l'univers sous ses mains.
Puis la tension monte, les gestes se précipitent. Le pouvoir enfle, se gonfle, prend toute la place. Elle ajuste ses mis bas comme des bottes, se corsète pour gainer son buste et se métamorphose en quelque monstre fascisant, chapelinesque.
Au dessus d'elle, la bande son gronde, des mots épars se répètent comme sur un disque rayé, raturé, raté. Composition hachée, paroles interrompues, coupées, arrêtées comme censurées.Du sample !
Et c'est au final, un corps tétanisé, tremblant frénétiquement,galvanisé par un discours incompréhensible, qui saute hérissé, grisé, affolé, embrigadé jusqu'au saut irraisonné qui la ramène à un calme destructeur.Musique d'Arvo Part pour stigmatiser l'effroi, la terreur, l'obscurantisme : à vous couper le souffle!
Jusqu'à la chute emblématique, l’effondrement du corps politique.
Corps d'un ballet diplomatique en débandade.
Et les mots, les discours de sourdre de l 'obscurité , ces paroles déversées à flux continu à travers ce corps qui véhicule et filtre le sens.
Ce soir là Lisbeth Gruwez est ovationnée par le public, façon de rendre hommage à la liberté contre le terrorisme, contre la dictature des mots et des corps devenus pantins manipulés par le pouvoir occulte de l'extrémisme!


A Pôle Sud, en coréalisation avec le Maillon
les 18/ 19/ 20 Novembre
En coréalisation avec le  Maillon

"En attendant Godot" : silence on tourne !


Une mise en scène de Jean -Pierre Vincent, c'est comme un joli coup de vent sur un texte que l'on croyait "connaitre", une découverte du rythme des phrases, des silences aussi, surtout.
La force du jeu des acteurs pour ce "En attendant Godot3, émeut et cadre d'emblée le terrain de jeu: une sorte de désert, un arbre mort au centre, le sol recouvert de grains de sable, quelques touffes d'herbes, des petits cailloux et en toile de fond, un soleil dans un grand ciel bleu, sombre.......
Décor campé, unique pour ce premier acte, chapitre un des péripéties dans ce lieu unique, cette "unité" de lieu et de temps, une heure durant
Ils sont deux, dont le premier à se manifester tente en vain de retirer sa chaussure qui blesse son pied
Chapeau melon, costume de ville, petit, assis sur un gros caillou, rocher hiératique, immobile comme ce temps qui va être une belle unité durant la pièce.


Son compère , lui, ne l'aidera pas, simulant d'autres soucis, d'autres interrogations
Lui aussi, chapeau melon, tenue citadine: pourquoi ces deux Laurel et Hardy, vite assimilables à des héros de pacotille dignes des plus belles comédies burlesques du genre, sont-il ici, si bavards, si prolixes?Ils attendent Godot, Vladimir et Estragon, incarnés par Charlie Nelson et Abbes Zahmani, Alors de cette "attente" naîtra un dialogue décapant, absurde, qui caractérise la langue de Beckett: situation étrange, inédite, incongrue qui tout à coup accueille un duo irréaliste: un homme grandiloquent, tenant en laisse un autre homme fardé, cadavérique, deux ou trois valises à la main;
Passage étonnant, traversée de ce désert, comme "naturelle", absurde oblige. Lucky etPozzo, incarnés par Alain Rimoux et Frédéric Leidgens
On ne s'étonne quasiment plus de leurs attitudes, commentaires désobligeants, humiliants, caricaturaux. L'intrigue va bon train, car il n'y a pas d'histoire et la narration est celle des corps qui claudiquent, chancellent, dansent aussi par force, en laisse, domptés et prisonniers d'une situation renversante. Apparaît un jeune homme, Gael Kamilindi,comme une respiration, une ponctuation salvatrice dans ce petit monde, réglé comme une horlogerie


A deux, à quatre, la vie va, rien ne bouge ! "Rien à faire" alors "allons-y" ! Où ?
Il dénote, innocent, tendre et inquiet devant tant de cruauté, de crudité.
Malgré tout découle de cet univers singulier et implacable, la tendresse d'une amitié indéfectible entre nos deux protagonistes.Etude des postures burlesques, poses et gesticulations tétaniques comme au cinéma muet en noir et blanc et le tour est joué
Ces pantins du destin vont faire silences aussi, ces respirations qui nous positionnent comme les poumons de la pièce: ponctuer de silences, de places libres, de pages blanches, une situation de genre inouïe: pour mieux nous re-poser au sol, pour mieux nous suspendre en apnée dans ce monde obscur où la lune à rendez-vous avec le soleil, où les arbres morts font des feuilles, où les cordes ne servent pas à se pendre!
Et en attendant , Godot ne viendra toujours pas !


Au TNS jusqu'au 28 Novembre.



mercredi 18 novembre 2015

Danses pas "térrassées" !


Quatre danseuses en terrasse de Marie Laurencin





mardi 17 novembre 2015

"Des fleurs folles de leur tiges" de Bosc : vert tige de l'amour !

Et elles dansent !!
Ce petit livre, épuisé depuis longtemps, a paru chez Tchou en novembre 1968, sous le titre La Fleur dans tous ses états. Il a failli ne pas paraître, comme l'atteste un éditeur de l'époque : « Évidemment, cela ferait un livre à la fois charmant et amusant, mais d'une manière éphémère, car la censure saisirait le livre avant qu'on ait pu dire ouf ! C'est bien dommage, car je ne vois pas qui pourrait le publier... » Ce petit livre aurait pu s'appeler Les Fleurs du Bien. Il s'appelle désormais Des fleurs folles de leur tige, selon un autre voeu de l'auteur. Des fleurs se livrent aux plaisirs charnels, dans mille et une positions, en un Kama-sutra étonnant. On y retrouve le trait merveilleux de Bosc, son humour tendre, son désenchantement aussi. Il voulait en faire son plus beau livre, car ce serait peut-être le dernier.

Betty Boop danse aussi !