Depuis bientôt vingt ans, Caravaggio creuse un sillon essentiel entre la musique contemporaine, le jazz expérimental et le post-rock.
Associé aux Percussions de Strasbourg, le groupe présente une création détonante imaginée par Samuel Sighicelli et Benjamin de la Fuente. RuptuR, c’est un flux continu d’énergie, un mouvement d’élévation hypnotique et une tension sensible accumulée jusqu’au point de non-retour. Les virages sont serrés, l’écoute secouée, les collisions toujours contrôlées. À bord de cette machine hybride, la virée est haletante, sinueuse mais surtout libre. Ni dieux, ni maîtres.
Mitrailles de sons, salves...? Voici un ensemble parfait, au point de rupture! Sept interprètes aguerris à la pratique poly-sons prennent le plateau, fumigènes déjà opérationnels, histoire de faire ambiance. Chacun à leur poste, leur pupitre, au "piano" comme des grands chefs, orfèvre en leur matière. Matière à percuter bien sûr mais dans un registre très vaste, bordé par un synthétiseur virtuose et plein d'inventivité de torsions sonores décapantes.l Tonique environnement sonore très riche, en vibrations, bouleversements et fulgurances.
Des conversations s'installent entre eux, en ricochet, prenant la balle au bon pour des passations sonores très construites, minutieusement cadrées. On se passe le relais à l'envi dans un rythme ébouriffant. La basse fait des miracles d'impressions sonores et rivalise avec le violon. Un petit robot lumineux se tord pour mieux faire le tour de la question scénographique. Lumières virulences au diapason de cette fresque géante. Les percussions plus sèches, acoustiques prennent le relais et créent un univers onirique déstabilisant. Planant, mystérieux, plein de suspens. Alors que tout reprend, foisonnante musique hallucinante, hypnotique, sidérante. En éboulement, avalanches et autres tectoniques géologiques de bon aloi. Au final, le trouble, diffus s'installe et se perd dans une perspective fuyante très étrange." Une virée dans l'espace sonore dont il fait bon revenir au sol pour se poser et vibrer encore des soubresauts et rebonds des notes percutantes.Médusant, pétrifiant d'étrangeté. Le Caravage en tête de gondole....
musique | Benjamin de la Fuente et Samuel Sighicelli
création lumière | Christophe Schaeffer
son | Vanessa Court
régie | Laurent Fournaise
Caravaggio
basse électrique | Bruno Chevillon
violon, guitare ténor électrique | Benjamin de la Fuente
batterie, pad électronique | Éric Échampard
synthétiseur et sampler | Samuel Sighicelli
Les Percussions de Strasbourg
Théo His-Mahier
Emil Kuyumcuyan
Lou Renaud-Bailly