jeudi 19 septembre 2024

Zorka Wollny "s'installe" à la Chaufferie en sons des lieux communs

 


Zorka Wollny

 La Chaufferie, galerie de la HEARen collaboration avec MUSICA

À travers ses installations et ses performances, à l’intersection de l’art contemporain, de la musique et de la mise en scène, Zorka Wollny concentre toute son attention sur la défense du « commun » dans l’espace social.


Ses œuvres prennent souvent la forme d’interventions in situ, en prise avec le contexte politique des lieux et les communautés qui les habitent. Invitée par la HEAR et Musica, l’artiste polonaise présente quelques-unes de ses dernières productions à la Chaufferie, parmi lesquelles Eviction Songs, un ensemble de nichoirs à oiseaux transformés en haut-parleurs pour dénoncer la gentrification urbaine.


La ruche aux tons clairs

C'est un univers de câbles noirs enchevêtrés comme des niches, des abris, des nids d'abeilles ou de guêpes, des suspensions curieuses qui se lovent aussi contre les murs, scotchés avec des bandes noires en étoiles Au sol, une réplique très plastique, très esthétique de ces rouleaux de fils sombres, luisants comme autant d'obstacles ou de résidus. Oeuvres parsemées dans l'espace de la Chaufferie à la HEAR. La lumière des spots renforce la force et la présence de ces sculptures étranges, sortes de bestioles aussi arachnéennes, indociles et indomptables. L'installation vu du haut de la cursive incite au songe musical d'un univers vidé de ses habitants, dépossédé de sa vie domestique. Chantier désaffecté, abandonné, réduit au vide et à l'absence, à la perte, au souvenirs de ses habitants. 


Evinction Songs à l'extérieur de la salle d'exposition distille des chants d'expulsés d'un quartier gentrifié de Berlin: à partir de nichoirs perchés en hauteur dans la cour, une petite musique de sons, frissons et bruissement sourd des cabanes à oiseaux! Des chansons d'expulsion qui résonnent comme des témoins d'un passage d'une collectivité déracinée, déplacée: un geste politique de l'artiste au regard d'une condition sociale cruelle et désespérée. Le chant comme une trace, empreinte, signe musical d'une occupation lointaine que seule la mémoire de cette récollection de chants peut réactiver.

 


Exposition du ven 20 sept au dim 6 oct
vernissage jeu 19 sept - 18h30

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire