mercredi 28 juin 2017

Rencontres d'été de l'Accroche Note ! Paysages sonores en tous genres.


Mercredi 28 Juin
Armand, Françoise, Christophe, Wilhem, Emmanuel: la "sagrada familia"restaurée!

Johannes Brahms Sonate opus 120 n°1 (1894) pour clarinette et piano:
Première pièce de ce second concert estival, enchanteur des nuits strasbourgeoises."Aimez-vous Brahms?"
Un duo de virtuoses où l'on se focalisera volontairement sur le ch'Armand gAngster : visage recueilli, chevelure cendrée, toison blanche d'une odyssée de la clarinette.Ange musicien aux accents toniques ou feutrés accompagné des cascades pianistiques de son compère attentif, Wilhem Latchoumial. Les notes planent comme l'ombre d'un doute dans la blancheur spectrale de l'Eglise du Bouclier. Mélodies qui s'élèvent dans le flux des notes égrenées du piano.Ressac fluide des différents mouvements de l'oeuvre: retour au calme de l'andante après les virulences de l'allégro, filet de souffle retenu de la clarinette, épine dorsale aux vertèbres saillantes. Traces de la vague dans le sable .Le paysages de Brahms est une danse légère des flots, une musique mosaïque qui se construit pas à pas, épouse les contours des arabesques de la partition. Un duo dansant pour l'allégro, "vivace" après ces bercements charmeurs, un précipité de musique qui se cristallise au bec, à l'embouchure de la clarinette De la force et des contrastes saisissants, allègres, vifs, le piano portant le vent, lui frayant son chemin, dans des alternances composées pour ouvrir le chemin de l'un à l'autre. Comme dans un dialogue respectueux des temps de paroles de chacun des protagonistes, comme une conversation mesurée. Dans des cabrioles communes, un marivaudage assumé, un badinage convaincant puis un sérieux serment pour des vœux de mariage prononcés dans une union sacrée de deux instruments à leur apogée, au zénith, portés par des interprètes rudement "charpentés"!

Arnold Schoenberg Cabaret songs (1900) pour voix et piano
Allons nous encanailler en compagnie de la cantatrice, robe légère à fleurs, chevelure éparse sur les épaules dénudées.Le regard profond, l'oeil allumé prolongeant les intentions narratives du texte, des mots prononcés Elle danse, Françoise Kubler, de tous ses appuis corporels et vocaux, ses piqués, ses nuances et modulations: enjouée, ébahie, gracieuse, frondeuse et déterminée. Des revirements, des balancés, des hachures, découpées structurent l'oeuvre et les "boum boum" si burlesques la font coquine, malicieuse et pince sans rire. Coquette cocotte de cabaret, sensuelle, hystérique ou sage, indisciplinée: oui, ça fait "boum" dans nos imaginaires et le piano de lui répondre savamment en touches noir et blanc de toute beauté!


Pascal Dusapin Trio Rombach (1998) pour clarinette, violoncelle et piano
Et vint Dusapin pour vent, corde et percussion.On entre dans le vif du sujet, de front, de plein fouet.Course folle, puis accalmie dans un esprit de chaos, une tectonique des plaques, déstructurée, petite géologie volcanique en métaphore de lecture. Jaillissement des scories du volcan, lave déferlante puis après l'irruption des sons, tout semble engourdi, débris et morceaux de minéral éparpillés.Suspens: réveil du volcan? Petites pulsations, flux de la clarinette, langueur du violoncelle. Une musique éruptive, puis "pétrifiée", médusée comme un lac de cratère et sa vie agitée d'eaux dormantes. Des éboulis, un chenal de scories, un bassin de rassemblement de sons. Puis des couleurs, lumières en éclats, projectiles de lave se répandent. Dans le ciel qui s'élargit, s'ouvrent des espaces de contemplation, des menaces sourdes de soulèvement, d'insurrection, codicille lapidaire, enflent comme le ventre d'un termitière qui bat son plein. Silence médusant en épilogue.

Ivan Fedele Haru Haiku (2016) pour soprano, clarinette basse, violoncelle et percussion –création
Un manga musical, une BD sonore pour évoquer le Japon au printemps. En prologue, la sécheresse des percussions de bois d'Emmanuel Séjourné aux commandes. Onomatopées de la voix, sons incongrus du violoncelle, subtiles entrelacs et fusions des instruments comme des bulles de BD qui s'envolent et retiennent en leur fort intérieur les haïkus. Histoires de printemps parsemé de fleurs: camélias, roses et cerisiers, dents de lion, pissenlit tempopo japonais pour un jardin extraordinaire peuplé de sumos. La voix nous guide dans cette petite danse de pantin, ce bestiaire fantastique où gravitent grenouilles et poissons chats."Le parfum des fleurs le soir", des clochette de temple bouddhiste, des sons minaudés, enfantins aux caractères bien trempés pour Françoise Kubler qui mène le bal, carnaval des animaux nippons. Tous les sens en éveil, on goûte l'oeuvre de Fedele comme une estampe, tout y est animé et prend vie en sonorités évocatrices. Un bijou dans un écrin de jardin zen iconoclaste en diable! Florilège fantastique et sonore pour paysage exotique et voix ventrale surgit du fond du corps de la chanteuse si habitée par ce petit peuple agité. Et en épilogue, le retour des marimbas pour que tout rentre dans l'ordre!
Une soirée de qualité, un voyage dans des paysages pas sages, passages dans des musiques de chambre à part , des boudoirs secrets de curiosités qui ne manquent pas d'air, avec vue sur des perspectives inventives ébouriffantes!
Françoise Kubler, soprano / Armand Angster, clarinette / Christophe Beau, violoncelle / Wilhem Latchoumia, piano / Emmanuel Séjourné, percussion


Au Temple Neuf: la vie dans les plis (photos méchéri miloud)





mardi 27 juin 2017

Rencontres d'Eté de Musique de Chambre: concert inaugural rustre et élégant !


L’idée de proposer des programmes mixtes (XVIII, XIX et XXème siècle) n’est pas si courante et permet de confronter les grandes œuvres du répertoire avec des musiques plus récentes souvent réservées à des festivals spécialisés.Depuis 2001, Accroche Note permet au public de découvrir ou redécouvrir de grandes œuvres baroques, classiques ou romantiques. Cette année seront jouées des oeuvres de Jozef Krogulski, Johannes Brahms ou encore Wolfgang Amadeus Mozart.Les Rencontres d’Eté de Musique de Chambre sont aussi l’occasion de présenter des œuvres contemporaines du répertoire ou des créations. Ainsi en 2017 sont programmés Victoria Poleva, Pascal Dusapin, Ivan Fedele… Lors de cette dix-septième édition, l’Ensemble Accroche Note accueillera les musiciens de Plage musicale en Bangor, le percussionniste Lê Quan Ninh et Claude Tchamitchian, contrebasse.
Mardi 27 Juin
W.A. Mozart Quatuor en do majeur K 171 (1777) pour flûte et trio à cordes: c'est par cette oeuvre unique et originale que démarre le concert tant attendu de cette nouvelle édition des "rencontres" fertiles entre répertoire classique et contemporain.Une flûtiste malicieuse Christel Rayneau,pour cet opus tout de verve, enjoué, serein et vif argent. Une connivence lumineuse et évidente entre les interprètes Nathanaelle Marie , complice lumineuse, au violon fait de cette écoute un moment empli aussi de sensualité, , de sonorités chatoyantes. Oeuvre légère et fluide dans une atmosphère stylée, galante un brin, mélodique partition de la flûte, volubile et futile .

Béla Bartók Scènes villageoises (1924) pour voix et piano: là où la voix de Françoise Kubler étonne, ravit, séduit et nous emmène dans des contrées lointaines, emplies de folklore glané par Bartok dans une langue entre hongrois et sonorités inspirées du slovaque.La langue est rude et dure, claque comme un fouet de cocher, grave dans de longues tenues ,ténues, mourantes. Cavalcades vives du piano,aux commandes, Cécile Steffanus,marche en avant, quasi martiale, démarche de paysan évoquée par cette musique en écho et réponse, voix, piano. Airs populaires, clamés haut et fort, litanies: l'atmosphère se sculpte dans l'espace et nourrit hurlements accentués, comptines, histoires et autre récit, narration ludique . Des mouvements vifs, saccadés donnent le ton enjoué où l'on chevauche dans l'allégresse des paysages sonores multiples Prières votives, accents religieux inspirent cette danse virevoltante, tournoyante: chevauchée endiablée, galop et courses pour mieux nous faire décoller!

Victoria Poleva Songs of Innocence and Experience (2004) pour soprano, clarinette et accordéon
Voici dans des aigus surprenants, un trio singulier, vibrant: une petite boite à percussion dans la main, Françoise Kubler se donne un rôle de comédienne habitée, vivante où sa voix se glisse, s’immisce entre le souffle de l'accordéon et de la clarinette. Des pleurs, des caprices de la chanteuse, personnage agacé, fâché, irrité.Les sons sont graves et mordants, horrifiants, indisciplinés! Accordéon en petite majesté de Marie-Andrée Joerger, clarinette diabolique de Armand Angster s'allient pour un trio entrelacs, lien et fil d'ariane de cet opus en hommage aux vers de William Blake, taillé sur mesure pour l'Accroche Note !Avec un xylophone comme autre compagnon de jeu, elle s'amuse et se joue des difficultés sans encombre: des rires, des interrogations au final pour troubler encore cette langue anglaise, pétrie de sonorités et ainsi transformée, magnifiée.

Józef Krogulski Octuor opus 6 (1832) pour flûte, clarinette, quintette à cordes, piano: pour clore la soirée en grâce et élégance, beauté et sonorités fusionnelles pour cet ensemble de chambre où l'on vibre à l'unisson des instruments réunis pour une cohésion exemplaire dans une atmosphère de félicité, de bonheur à tout rompre.
On songe déjà à la soirée prochaine pour la suite de ce "répertoire" étonnant, rare et fertile en surprises, étonnements et ravissements! Et des interprètes, pétris de passion, de tonus et vivant leur "métier" comme nuls autres lors de cette "réunion" sur "mesure", le temps d'une soirée unique: il "fallait" y être !
Françoise Kubler, soprano / Christel Rayneau, flûte / Armand Angster, clarinette / Nathaëlle Marie, violon 1 / Guillaume Latour, violon 2 / Laurent Camatte, alto / Christophe Beau, violoncelle / Jean-Daniel Hégé, contrebasse / Marie-Andrée Joerger, accordéon / Eliane Reyes et Cécile Steffanus, piano

Le corps au conservatoire d'anatomie de montpellier !






Laurent Grumbach et la danse !




lundi 26 juin 2017

A sec !



Les illuminations !





dimanche 25 juin 2017

AxisModula en pleine Lumières pour "Nouvelles incantations":une étoile est née !


Dans le Cadre de "La Nuit des Lumières", édition 2017 "Passeurs de lumières" un concert inédit, hors norme celui de la nouvelle formation musicale contemporaine strasbourgeoise "AxisModula " ravie de vous inviter à re-découvrir notre spectacle "Nouvelles Incantations" le samedi 24 juin 2017 à 22h30 à l'église Saint Paul de Strasbourg dans le cadre de Nuit de Lumière.

Avec 
Sarah Brabo, chant
Rowan Hamwood, flûte
Nina Maghsoodloo, piano
Baglione Andrea, scénographie

"Un appel à la lumière, aux forces telluriques, voilà ce que proposent ces Nouvelles Incantations. À travers les œuvres de Cage, Ligeti, Wajnberg, ou Messiaen, trois enchanteurs invitent le public dans un voyage à travers la magie de la musique des XXe et XXIe siècles."

"Ces trois mystérieux personnages se livrent à un rituel onirique, portés par une scénographie mordorée, emplie de jeux d'ombres et de lumières. Au gré de leurs déplacements dans un temple musical représenté par cinq autels d'or et un piano, ils donnent vie à un imaginaire fantastique, entre cérémonie intime et veillée illusoire."

Un très curieux rituel, mis en scène pour l'espace du chœur de Saint Paul en parallèle à l'exposition "Prières" de Robert Stephan. Un dialogue possible entre jeu, hasard, spiritualité si l'on songe à la première oeuvre abordée par le trio :"The wonderful widow of eithteen spring" de John Cage.
Un étrange duo entre les percussions subtiles, effleurées de la pianiste sur la carapace de son instrument, et la voix susurrée, modulée de la chanteuse, cachée, invisible, grimée d'or sur le visage, étrange personnage dissimulée sous le piano que l'on découvrira par la suite. Un opus comme un reliquaire de spectre, ectoplasme planant dans les airs, comme un doute habité qui répond aux échos de l'architecture: suspens pour un "polar" annoncé.
Les œuvres suivantes font preuve d'autres caractères envoûtants, étranges inouïs: celle de Narcis Bonnet ou Ligeti, là où la flûte intervient, tactile, percussive, légère et subtile, toujours au souffle surprenant, alors que la silhouette vêtue de paillettes d'or de Rowan Hamwood, s'imisse dans l'espace, fragile comme les notes égrenées de son instrument, la flûte angelique et paienne à la foi, équivoque comme chacun des personnages instrumentistes de la formation..
Coup de chapeau particulier à la chanteuse, "toute contemporaine" élève de Françoise Kubler, Sarah Brado-Durand, étoile dansant sur ses cordes vocales, au répertoire et tessiture très large, du plus doux aigu, au grave résonnant, profond, appuyé par la force et la conviction d'un jeu plein de rebondissements et variations.Présence dramatique et jeu d'actrice raffiné, dosé par le savant exercice de haute voltige vocale: saisissante maturité et vécu des œuvres. Imprégnée de sens, habitée, mutine et maline actrice d'un théâtre vocal absurde et énigmatique
Véritable spectacle, structuré, et non "récital" empilé de morceaux juxtaposés, cette prestation pour des "débutants" est un coup de maître à danser, chanter, regarder; Ecoutez la danse, regardez la musique" disait Balanchine: nous voici ici en face d'une production très professionnelle, pensée, rythmée et mise en espace par la complice Andréa Baglione, discrète metteur en scène et scénographe de ces corps constitués comme des vecteurs et "passeurs" de musicalité, comme des lecteurs avisés d'opus variés, inédits, surprenants On se plait à écouter et regarder le jeu de la pianiste Nina Maghsoodloo, non comme une concertiste, mais comme la prolongation de son instrument, tout comme la flûte, elle aussi témoin et passeur du souffle de l'âme de chaque morceau.
On découvre encore des œuvres de Messian "L'amour de Piroutcha"où la voix, une fois de plus, modulée, fine, élevée et chaleureuse évoque des univers suspendus au mystère, à la foi, à la prière.
Répertoire adapté à la circonstance, fruit d'un long travail de réflexion, de pensée et de connaissance sur le répertoire contemporain, ardu, beau et accessible à qui veut bien se laisser ravir et surprendre, capturé pour être captivé, médusé et "sans voix"
Sur la "bonne voie", le quatuor de si jeunes interprètes, matures, conscients, sages et indisciplinaires musiciens sensibles à la corde raide, au déséquilibre de cet inconnu qui sommeille en nous et se révèle quand il le sait propice à la découverte et au partage
Dans le cadre de "passeurs de lumières", voici le plus juste événement, taillé sur mesure où les pieds nus de la chanteuse, s'allient au sol et à l'éther, où la flûte résonne en cascade, où le piano en ricochet, répond à l'acoustique et réverbération du lieu. Le public, concentré, à l'écoute, en communion et empathie se fait le "témoin", l'instrument que l'on se passe de l'un à l'autre pour "gagner" la lumière, le jeu et le partage.Et passer "la bonne nouvelle"
Un bel "avenir" devant eux, ces cascadeurs de la musique d'aujourd'hui, ces Axis Modula dont "les nouvelles incantations" sortent de l'ombre pour illuminer regard, écoute, respect et enchantement

Au temple Neuf le 24 Juin: solstice bien engagé sur la "voix" du succès!

Le roi Soleil peut entamer une danse et se réjouir, une autre étoile est née dans la constellation des formations musicales de qualité !

samedi 24 juin 2017

Performance au Temple Neuf: nuit des lumières 2017



PHOTO ROBERT BECKER caroline chariot dayez

Maimouna Gueressi : danse et MUSICA 2017 à l'affiche d'un rituel païen iconoclaste.


C'était à Stimultania, avant de s'emparer de la communication du prochain festival MUSICA 2017 à Strasbourg: une très belle connivence !

En lien avec l’exposition « The Mystic Black Body » de Maïmouna Guerresi, Hélène Blanck, danseuse, chorégraphe et plasticienne posait la question du corps. Corps objet, corps exprimé, corps installation ou encore corps spirituel.
Au travers de trois séances où les fondamentaux de la danse contemporaine, la chorégraphie et le rapport du corps et de son espace sont approchés, elle invitait un public de femmes à créer une narration poétique et corporelle.

Cette dernière séance fut consacrée au corps-installation, en créant des phrases chorégraphiques, à partir d’un objet choisi en rapport à la thématique du « corps spirituel de la femme ». Il s’agit de lui trouver une place dans l’espace et de poser la question de son rapport au corps et de leur dialogue possible afin de proposer une narration poétique et corporelle à la manière de Maïmouna Gueressi.

Italienne de naissance, Maïmouna Guerresi nous emmène dans un univers littéraire et pictural, tissé de signes, de traces et de graffiti. Entre la peinture et le dessin, elle dresse ses personnages devant de larges aplats picturaux, murs vides dont la présence crée une pesanteur et consolide la composition comme le socle soutient la sculpture. Cet espace est l’écrin idéal pour ses icônes soufies. amples manteaux, robes escaliers, têtes couvertes de chapeaux minarets fabriqués selon la tradition des Baye Fall du Sénégal. Entre madones chrétiennes et signes laiteux de rituels africains, les personnages totémiques sont debout comme des proues de cathédrales gothiques.
Comme un sculpteur qui modèle la matière, Maïmouna Guerresi façonne des images, édifie des hommes et des femmes. Chaque costume, chaque chapeau et mise en scène est réalisé par l’artiste. Du manteau de Mahomet à la coiffe religieuse, en passant par le keffieh, le hijab ou encore le fez rouge. Aucun détail n’est laissé au hasard. Les lignes blanches sur les visages, réminiscences de rituels païens; les costumes théâtraux et solennels évidés en leur sein; les robes sculptures aux larges ouvertures avec, là une porte ouverte, ici un cercle béant, noir et profond; les corps en apesanteur ou encore les chapeaux aux formes architecturales faits d’assemblage de bouts de tissus. Tout concourt à la portée symbolique de ces photographies sculpturales.



Maïmouna Guerresi est photographe, sculpteur, auteur de vidéos et d’installations. Elle vit et travaille à Vérone, à milan ainsi qu’à Dakar. Inspirée par le body art, elle développe un travail mélangeant symboles afro-asiatiques et iconographie classique occidentale. Elle est invitée à participer au pavillon italien lors de la Biennale de Venise (1982 et 1986) ainsi qu’à la Documenta K18 (1987). En 1991, installée au Sénégal, Maïmouna se convertit à l’islam et change de nom. Cette conversion marque un tournant dans son travail. En 2013, Maïmouna participe à la conférence “Black Portraiture[s] : the Black Body in the West”, organisée par les universités de Harvard et de New York au musée du Quai Branly à Paris. Elle expose au festival de photographie “Fragility “ – Chobi melaVii au Bangladesh, à New Delhi et à Bombay. En 2012, elle expose au musée national de Lagos, au Nigeria, au Goethe institut pour la dixième Biennale de Dakar au Sénégal, à Milan, Turin et à Paris Photo. En 2010 elle expose à la Centrale Électrique et à la Villa Empain à Bruxelles, à New York, Lisbone, Bologne, à Fez, Helsinki et Athènes. En 2009, elle participe à la Biennale africaine de la Photographie au musée national de Bamako au Mali. Maïmouna Guerresi vient de remporter le prix « arte al Sostantivo Femminile », à la national Gallery of modern and Contemporary art de Rome.


vendredi 23 juin 2017

Danses de nains !



mercredi 21 juin 2017

La vache qui danse !









mardi 20 juin 2017

lundi 19 juin 2017

"Avignon à vie" et à "très grande vitesse" InOui, ouigo !


"Dans le TGV pour Avignon, Pascal Rambert songe, observe et décrit ce qu’il voit : passagers, paysages, images et souvenirs du festival, légendes des spectacles joués depuis des décennies, images superposées, émotions toujours aussi vives, exaltation paroxystique d’un jeune homme épris de théâtre arrivant pour les premières fois dans cette cité d’un Sud à la fois haï et aimé. Rédigé pendant les trajets en train, en avion, durant l’attente dans les lieux de transit, ce poème en vers et en prose est une ode à la ville pendant ces quelques jours d’été où se presse tout un monde qui cherche à éprouver un transport esthétique, qui vient regarder des acteurs et des danseurs sur scène, qui se retrouve à ciel ouvert dans la cour d’honneur du palais des papes. Le texte est un chant d’amour au présent qui fait revivre une forme d’anxiété et de fébrilité, et parle de l’admiration pour les metteurs en scène et les acteurs dont la présence a marqué tous ces lieux et s’est inscrite quelque part dans les murs et au fond des mémoires. Celui qui se promet d’y revenir un jour et y est revenu en effet à de nombreuses reprises, fait se superposer différentes couches de temps et propose à Denis Podalydès, d’ailleurs cité dans un passage du texte, de jouer le rôle du lecteur."

"Coudre des vies sur des corps"
"Rambert en temps réel", solitaire intempestif signe ici un texte saisissant .
Dans la salle Koltes au TNS, une fois de plus il confie à Denis Podalydès le rôle de son personnage à l’affût de la vie avignonnaise.
Seul en scène, livret à la main, tenue d'été , chemise blanche, comme quand on part pour Avignon. Les corps s'animent de suite dans le texte du chorégraphe, gorges déployées, sur leurs "appuis", ancrés, défaits, vivants, charnels sensuels, abandonnés par le désir Le tunnel du TGV comme métaphore érotique, celui on l'on s'engouffre: anatomie du vocabulaire, physique, présent comme incarné par le comédien-conteur-lecteur." Je hais le théâtre, celui des mots", et c'est Pina Bausch qui relève le défi du non verbal dans la mémoire de l'écrivain-danseur. A la vitesse "grand V", le texte défile comme autant de séquences cinématographiques vues du cadre des vitres du train. Des histoires s'inventent chez ce personnage, voyageur du temps et de l'espace: la vie de Sandra, femme amoureuse, délaissée sur le quai pour laquelle il invente une autre vie....Vers le Sud toujours, en direction de tout ce qui n'est pas Le Creusot, sordide lieu de trépassés, de sinistrés. Vers Avignon, théâtre de l'histoire d'un festival, de ses auteurs, metteurs en scène, directeurs. Et de tous "ce et ceux que je n'ai pas vus" ! Le "fix" d'Avignon, cette drogue théâtrale, ce Palais des Papes qui fait sa tête de mule et envahit la cité. "Observer", "coudre des vies sur des corps", faire une "liste" pour se souvenir et remuer le terreau fertile du Théâtre....Et ce camping mythique "Les Bagatelles" sur l'île de la Barthelasse où tout jeune, Rambert contemplait les Mirandes en se disant que derrière Urbain V on ne pouvait voir la ville sacrée !!!
Beau texte émouvant, foisonnant, lu à tu-tête savamment pour le plaisir de ceux qui écoutent ce soir là, en assemblée, le mistral souffler et caresser le corps des pierres de la Cité des Papes du Théâtre. Podalydès, discret conteur habité, inspiré par les mouvements, le phrasé dansant d'un texte qui avance, comme un TGV sur la ligne d'un chemin de fer bon à tirer ! Oui, ceux qui l'aime prendrons le train, à voile ou à vapeur, en micheline ou tortillard , en omnibus pour mieux faire "leur "like" sur toile de fond d'Avignon: on y danserait toujours....

Au TNS ce 19 Juin dans le cadre de "L'autre saison"

Graham Warhol !




"Art":comptant pour rien ! ou "on y voit rien" !


"Voilà quinze ans que Serge, Marc et Yvan sont amis. Serge aime mettre de l'argent dans des œuvres d'art moderne, Marc pas du tout. Yvan ne sait pas trop. Serge achète un tableau entièrement blanc pour 60 000 euros. Marc pense que c'est ridicule et ne s'en cache pas. Yvan est pris entre deux feux, tente de recoller les morceaux et fait lui-même quelques dégâts. L'amitié y survivra-t-elle ?
Yasmina Reza, née en 1959, est une auteur et actrice française. Son père était un ingénieur juif iranien d'origine russe et sa mère une violoniste juive hongroise. « Art », sa pièce la plus célèbre, a été créée à Paris le 28 octobre 1994 et a remporté en 1995 le Molière de l'auteur francophone vivant et le Molière du théâtre privé. Depuis, la pièce a été traduite en trente-cinq langues.
« Art » est évidemment avant tout une brillante tragicomédie, mais en raison du discours néolibéral en vogue sur l'utilité de l'art et de la culture, de plus en plus cynique, le texte reste d'une inquiétante actualité.
Quand l'art est-il de l'art ? 
Combien l'art peut-il coûter ? 
Est-il utile qu'un pays consacre de l'argent à l'art ? 
Votre passe-temps favori doit-il être subventionné ?"

Voici pour le préambule...Alors qui est-on quand on s'offre un tableau tout blanc strié de nervures blanches pour 200 000. Un snob, un fou, un dilettante, un ignorant, un amateur d'art ou tout simplement un homme qui cherche à connaitre la valeur de l'amitié avec ses deux complices, compères de toujours?On oscille vite pour une autre intention et surtout on ne tombe pas dans le piège de celui qui va se laisser séduire et embobiner par un discours lénifiant sur l'art abstrait....
Yasmina Reza évite l'obstacle et tisse un merveilleux texte, échange tonitruant et rebondissant entre trois êtres qui se cherchent, doutent, s'interrogent, tentent de rire sur le naturel ou l'absurdité d'un acte: acheter de l'art, pourquoi? Se faire plaisir, épater la galerie et le galeriste, faire semblant de s'y connaitre? Métaphore de la vie et de toutes ses embûches pour parvenir à aimer et se faire aimer.
Le collectif TG STAN et DOOO PAARO s'empare de ce motif pour mettre en scène une comédie pimentée, subversive, caustique et tendre à la fois où chacun des personnages excelle dans une interprétation minutieuse, savante, engagée autant que distancée.Il faut voir Kuno Baker en Serge,acheteur convaincu et malicieux, Gillis Biesheuvel, Yvan féroce tendre et désemparé, Frank Vercruyssen en Marc,dubitatif et septique pour se régaler du jeu des acteurs autant que de la langue, du texte à fleur de bouche et de lèvres.Et vous songez à l'ouvrage de Daniel Arasse "On y voit rien" pour rire des flatteries, préjugés ou autre attitude face à la lecture de l'art: savant ou vernaculaire, content pour rien ou comptant pour rien, et tout ira pour le mieux pour ce trio décapant, au ton vif et enjoué pour aborder le savoir sans fin que la peinture délivre à travers les siècles: l'amitié résiste aux divergences d'opinion sans que la toile n'ait fait quelques ravages, aveux ou nettoyages : un témoin, un prétexte à confronter humeur et sentiments pour le pire et surtout le meilleur; Art-tention !
Au théâtre de la Bastille jusqu'au 30 Juin, 20H 

Lee Ungno: "L'homme des foules" et de la danse chorale !






"Bertaud, Valasko,Bouché,Paul, " et les autres !L'Opéra Garnier en sagrada familia .

"Vincent, François, Paul et les autres!"

Chorégraphie  Sébastien Bertaud /  Bruno Bouché  / Nicolas Paul  / Simon Valastro
Avec le soutien de la Blavatnik Family Foundation

Quatre danseurs de la Compagnie sont invités à dévoiler leur dernière création sur la scène du Palais Garnier. Suivis et encadrés par Benjamin Millepied, avec la participation de William Forsythe, artiste associé du Ballet de l’Opéra, ils présentent le fruit de leur travail élaboré au sein de l’Académie chorégraphique de l’Opéra national de Paris.
Du 13 au 18 Juin à l'Opéra Garnier

Un trèfle à quatre feuilles

Une soirée "fait maison", made in Opéra de Paris, c'est rare et cela mérite d'être doublement souligné: un programme inédit, où l'on irait de surprise en surprise: quatre pièces de 30 minutes chacune,une sorte d'éventail de la "création maison" faite pour les danseurs sur mesure .Une histoire de secrets de fabrication, de famille !

SEBASTIEN
Haute couture et sur mesure pour la première pièce de Sébastien Bertaud "Renaissance" dont on retiendra la grâce extrême d'une écriture résolument classique, revendiquée comme telle, héritage de ses maîtres, Forsythe, Neumeier....Lors de leur passage au ballet, ils ont fortement éprouvé et subjugué le jeune auteur en herbe, jeune pousse émoulue du ballet, désireux de chorégraphier en hommage à la compagnie. Du "taillé sur pièce" aussi par le choix du couturier de la grande Maison Balmain, Olivier Rousteing, griffe étincelante, maître queux de la marque: costumes rutilants, pierres précieuses et brillance, "joyaux" du plateau, costumes seyants, parures et autres chatoyances pour magnifier ces corps glorieux où rien ne ferait figure de dépense, d'efforts ou autres traces de travail. Et "Le concerto pour violon n°2" de Mendelssohn pour partition spatio- temporelle d'ajouter à l'opus un caractère virtuose et unique, rare pièce musicale encore jamais chorégraphiée!De la danse à l'état de pureté revendiquée: quand deux grandes maisons se confrontent et s'associent, c'est au foyer de l'opéra de s'ouvrir en perspective de fond de scène pour mieux marquer les lieux, devenir des danseurs du "milieu" et faire clin d’œil au fastes comme aux références picturales de Degas ou Lorrain: le foyer comme berceau de toute une histoire de filiation, de famille et de secrets !Et les étoiles de briller au firmament de cet opus cosmisque, cosmogonique, mécanique de l'aurore,  Amandine Albisson Dorothée Gilbert Hannah O'Neill, Hugo Marchand Audric Bezard, Pablo Legasa.....Tous lyriques, parfaits interprètes d'une gestuelle qui leur va comme un gant !

SIMON
"The little match girl passion" signé Simon Valastro,se caractérise par la présence des chanteurs et percussionnistes, artistes de l'Académie de l'Opéra National de Paris pour l’exécution live de la musique de David Lang: présence assimilée à celle des danseurs, occupant le plateau de façon cérémoniale, mis en scène pour magnifier un opus d'aujourd'hui aux voix très inspirées: une fusion divine entre musique et danse pour un ballet "narratif" retour à la figuration picturale, à la peinture qui fait du bien: l'histoire de la petite fille aux allumettes, drame profondément troublant avec lequel l'empathie opère à coup sur: chorégraphie narrative à rebonds, personnages bien dessinés, campés à merveille par Eleonora Abbagnato, Maie Agnès Gillot, Alessio Carbone....Une histoire touchante où l'on suit les protagonistes avec fébrilité et attention, suspens et émotion. Langage classique, très inspiré de Forsythe Les chanteurs portent le projet avec discrétion mais efficacité et tisse le récit, danse en partage, tragédie au poing.

BRUNO
"Undoing world" de Bruno Bouché fait ici figure plus contemporaine et dessine dans ce programme comme un tournant vers une écriture serrée, efficace et propre à une dynamique de groupe, de corps de ballet à l'unisson d'une gestuelle fluide, virevoltante, dévoreuse d'espace et très bien composée.  Sur une musique de Nicolas Worms, créée pour l'occasion, les corps composent des tableaux successifs, une narration abstraite où tout semble couler de source.Le plateau vibre des présences de Marlon Barbeau, Aurélien Houette, Isaac Lopes Gomes, sans faille avec une touche très musicale imprégnant les corps habités, lyriques et séduisants La danse y atteint un dépouillement fait de traces et signes, empreintes d'écritures voisines, proches de ses pairs qui l'ont façonné, inspiré et  largement imprégné pour mieux en faire jaillir une inspiration propre et personnelle. Les costumes comme des chasubles virevoltantes de derviches d'aujourd'hui, les déplacements, parcours et divagations de bon aloi pour une chorégraphie sobre et percutante, une écriture sobre et convaincante. Un désir de fréquenter la musique contemporaine et établissant un rapport de créativité instantané, simultané: de sur mesure bien tempéré, rythmé et une musicalité rare et prometteuse !

NICOLAS
"Sept mètres et demi au dessus des montagnes" de Nicolas Paul ferait de la soirée une conclusion très rebondissante vers l'écriture chorégraphique résolument contemporaine: touches de couleurs des costumes à la Fromanger, images vidéo de Jean Christophe Guerri,comme émanant d'une vision onirique permanente où les corps des danseurs se confrontent à la virtualité des icônes de couleurs. Tout ici contribue à une cosmogonie entre virtuel et réel, un véritable dialogue entre présence et absence de ses images fantomatiques qui apparaissent et disparaissent à l'envie en fond de scène. Les danseurs parcourent le plateau, agencés savamment par touches de couleurs dans des costumes simples et sobres de tous les jours: petite assemblée futile qui se meut comme des électrons libres mais bien dociles et dirigés. Oeuvre très picturale, théâtre de couleurs sur une musique envoûtante et très spirituelle, méditative de Josquin Desprez, on s'y coule hypnotisé, bercé par une quiétude digne d'un espace religieux empreint de respect et tradition: la danse s'y déploie, fluide et pertinente, vécue comme un rituel dépouillé, une cérémonie ou prière où l'on partage en "bonne compagnie" cum panis", clôture de cette soirée rare et très pertinente.
Des auteurs sont nés, qu'ils grandissent dans leur pépinière ou hors cadre avec toute la patience et dévotion qu'il doive au grand art d'une grande maison "Palais" de la danse, panier garni de la chorégraphie, temple du simultané ou tous les goûts sont désormais permis pour une cuisine savante "faite maison" inspirée, inventive.

A propos de Bruno Bouché:

Il n’a fait qu’une bouchée des trois autres candidats. C’est Bruno Bouché qui va prendre la direction du Ballet du Rhin, en septembre 2017. Désigné à l’unanimité par un jury réunissant les tutelles et la directrice de l’Opéra national du Rhin, Eva Kleinitz, le directeur artistique d’Incidence Chorégraphique a fait l’essentiel de sa carrière au ballet de l’Opéra de Paris, où il s’est formé. Des grandes pièces de répertoire classique et néoclassique aux plus contemporaines créations de Pina Bausch, Carolyn Carlson, Angelin Preljocaj, au projet cinématographique audacieux de l’artiste JR, Les Bosquets , Bruno Bouché a le goût du risque.Pour la saison 2015-2016 Benjamin Millepied lui avait demandé de prendre part à sa première Académie de chorégraphie au sein de l’Opéra de Paris.Sens de la pédagogie, appétence pour les croisements artistiques, exigence, passion et audace semblent caractériser Bruno Bouché. Autant de qualités qui laissent présager une féconde direction à la tête du Ballet du Rhin.



jeudi 15 juin 2017

Le Carré d'Art s'anime à Nîmes !


A different way to move. Minimalismes. New York 1960-1980

Les arts visuels, la danse et la musique se réinventent dans une proximité féconde au cours des années 1960 et 1970 à travers les chefs-d’œuvre de l’art minimal.

Vernissage public le jeudi 6 avril 2017 à partir de 18h30.
L’art minimal évoque un avènement des matériaux industriels bruts, des structures élémentaires et des agencements sériels. Dès l’apparition de ce terme, forgé par la critique newyorkaise au milieu des années 1960, la plupart des artistes l’ont rejeté, et avec lui l’idée d’une parenté basée sur l’apparence visuelle de leurs œuvres. Une remarque célèbre de Sol LeWitt rappelle que le minimalisme « signifie des choses différentes pour des gens différents ».
L’exposition invite à relire l’histoire de cette réélaboration profonde des pratiques artistiques, à la recherche de nouvelles formes de construction. Élaborée à partir des collections du Centre Pompidou, enrichies d’autres prêts ainsi que de performances, elle élargit le point de vue sur les chefs d’œuvres de l’art minimal pour s’intéresser aux foyers communs où les arts visuels, la danse et la musique se réinventent dans une proximité féconde au cours des années 1960 et 1970. Artistes, chorégraphes et compositeurs se croisent tout d’abord dans l’atelier d’improvisation d’Anna Halprin, à la fin des années 1950 à San Francisco, puis dans les lofts newyorkais dès 1960 et, enfin, dans l’intense expérimentation performative qui se cristallise à la Judson Memorial Church à partir de 1962. « Il était nécessaire de trouver une manière différente de se mouvoir », écrit la chorégraphe et cinéaste Yvonne Rainer.
Les œuvres radicales qui sont issues de ces recherches engagent dans l’espace et le temps un nouveau rapport au spectateur. L’exposition propose une relecture des formes du minimalisme dans une perspective élargie. Elle suggère la manière dont les arts du temps — la danse et la musique mais aussi le texte, le film et la vidéo qui forment dès le milieu des années 1960 le cœur des pratiques conceptuelles et dites « post-minimales » — ont porté un changement majeur dans la pensée formelle de l’objet. Le développement d’une conscience corporelle place la polarité conflictuelle entre concept et perception au premier plan de la recherche artistique.
Crédit image
Bruce Nauman - Dance or Exercice on the Perimeter of a Square (Films d'atelier), 1967 - 1968 / Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Service de la documentation photographique du MNAM / Dist. RMN-GP © Adagp, Paris

mercredi 14 juin 2017

Danse pop-up et méli-mélo !