Troisième "épisode" de la série fameuse sur "Net flex" de la compagnie Osmosis: toujours à l’Hôtel Graffalgar à Strasbourg: on se ferait dorénavant bien une petite séance par jour: l'intrigue avance, l'histoire se continue:
cette fois c'est un nouveau personnage qui intervient et fait son apparition sous les feux de "la rampe d'escalier" donnant accès aux chambres. Longiligne, gracile tout de blanc vêtu, très sobrement "classe", quasiment "strict", cheveux noués...Il se met de la partie et se lie avec les deux premiers compères: elle et lui, un homme, une femme; un deuxième homme pour semer le trouble, entrainer l'un ou l'autre vers le chemin des alcôves....Attirance ou défiance dans leurs gestes d'invitation ou de refus, obéissance ou hésitation envers de multiples invitations, dialogue, trio ou esseulement.
C'est beau, limpide, jamais "bavard", suggestif, provoquant juste ce qu'il faut pour attirer la curiosité, inviter à l'envie d'en savoir plus. Chambre ouverte sur les trois qui investissent l'espace, entre lit, fenêtre et salle de bain. Elle, en blanc, le nouveau personnage de même pour mieux se fondre dans la blancheur immaculée, vierge des draps. Duo porté par de très beaux "portés", enlacés, à perte de pesanteur, flottant entre rêve et réalité. La grâce de Julie Barthélémy l'emportant sur la fluidité des gestes de Ali Salmi, empreint de sensualité, de douceur. Ils se fondent dans le décor d'alcôve, alors que le troisième s'isole, joue avec le feu d'une lampe. Et toujours notre calligraphe, pinceau au poing pour teinter de couleurs pastels cette ode à l'amour des corps qui se rencontrent...La caméra se déchaine ce soir, tentant de dévoiler les tréfonds des axes de visions "voyeurs" des ronds de bosse de ces sculptures mouvantes qui lui échappent ! "Ce n'est pas la caméra qui danse, c'est moi" disait Fred Astaire. Quand le plan se calme, la danse prend le dessus et la narration des corps, seuls, exprime joie, débordement, flottement ou autre émotions à fleur de peau. L'écran "noir de nos nuits blanches" est bien planté pour nous laisser le loisir de faire notre ballade nocturne au sein de L’hôtel. Hotel des "libres échanges", palace des sens dessus dessous.
Alors il est bientôt l'heure de se quitter, de les quitter nos quatre héros d'un jour en prise avec l’exiguïté des lieux: ils se retrouvent dans la descente d'escalier, satisfaits d'avoir partager le danger, les risques des rencontres fortuites, des frôlements, des désirs assumés, assouvis.Nourris des vibrations de la danse, de la volupté de la gestuelle si bien adaptée, inspirée des fantasmes que nourrissent "les chambres d’Hôtel" aux draps de lits froissés, défaits, pas sages du tout , chargés de la mémoire, des parfums et effluves des traces et signes des corps imprimés de leur passage..
photos: Patrick Lambin !
Belle et concluante expérience de la compagnie Osmosis, prête à tout ce qui se prête à eux: circonstances extra-ordinaires, hors du commun et des sentiers battus !