Chassé-croisé, musique-image survoltées.
Ou le cinéma, art du mouvement et du rythme!
La "kiné" de Chaplin, sublimée!
On avait déjà fait connaissance avec Benedict Mason et l'Ensemble Modern avec deux pièces courtes truculentes: "Two Picolo Trumpets for Sava Stoianov" et "TwoCornetti for Valentin Garvie". Un régal de sons inédits, soufflés et joués avec l'humour et le détachement de deux musiciens, pitres en diable!Gestes et mise en scène à l'appui, burlesques et fanfarons personnages, faits de tout petits riens.
Nul doute que se confronter à l'oeuvre de Chaplin, les films muets de son début de carrière-1917- allait de soi!
Mais comment oser rallier musique, son, voix et "cinéma muet" quand on sait que dans l'image muette en noir et blanc tout concourt au sens par le geste et le mouvement, justement pour pallier à l'absence de son, donc de paroles, de mots, de musique. Seuls les pianistes étaient jusqu'alors habilités à accompagner ce genre d'œuvre avec plus ou moins de bonheur...
1917: trois œuvres signées du réalisateur Charlie Chaplin font l'objet de l'expérience "semi-operatic Filmspiel" de Benedict Mason en 1988.
"Easy Street" nous rappelle qui était Charlot: un mime, un acteur né dans la banlieue de Londres en 1889 où il passe son enfance livré à lui même de père et mère chanteur et danseuse sombrée dans la folie.A dix ans il s'essaie au music-hall comme boy puis danse les "gigues" dans la compagnie des Lancashire Lads avant d'intégrer la célèbre troupe de"pantomime Karno" à Londres.Il y apprend le mime, l'acrobatie, le rire funèbre,la danse, la mélancolie désopilante, la jonglerie.C'est Mack Sennett qui lui propose alors de faire du cinéma! Sa carrière démarre et il conçoit son personnage dans "Charlot et le chronomètre": c'est dire si l'allure et le tempo de Charlot vont demeurer immortels!
C'est dans le rythme infernal de la farce anglaise que l'on plonge avec "Easy Street": il y compose son personnage dans un véritable tourbillon synthétique multipliant, les courses, les poursuites, les coups, les esquives. Il y intègre la misère, la crudité sociale, les habits de dandy vagabond, empruntant à son maitre les gros godillots, le pantalon trop large. Il élague, dépouille, remanie, stylise. Ildevient un personnage rythmique, peuplé de forces déliées, qui change les lois de la gravitation et le monde autour de lui.
Tout est dit dans le geste, le cadrage souvent en plan fixe de scènes désoppilantes, au comique de répétition. Charlot se rue dans le danger et en sort toujours vivant!
Ici, le théâtre, c'est la rue, la chorégraphie, ce sont les entrées et sorties des groupes de vagabonds, ce sont les pirouettes de Charlot, ses grands écarts, ses voltes faces, ses glissades.Dans "The Immigrant" et "The Adventurer", il en va de même et la musique magnifie les manipulations, les clowneries, les gags, la poésie de l'amour aussi, omniprésente dans ce combat "kiné- matographique"
La musique allait-elle trouver sa place dans tant de propositions, d'informations sur l'intrigue et le sens même du cinéma de Chaplin?
Et bien oui! La masse sonore, les couleurs, les tonalités, les audaces multiples renforcées par un instrumentarium et des voix, font mouche!Elle épouse l'architectonique du montage et du mouvement, souligne le fameux dandinement du derrière, le haussement et le relaché rapide des épaules, la course dans un virage, où une jambe freine tandis que l'autre se rend à angle droit. La démarche en dehors, légèrement claudicante, une façon de se recroqueviller dans des moments d'émotion offrent des gestes bornes, des gestes limites, comme autant de ritournelles Cadrant un corps peuplé de petites forces fluiudes qui entretiennent entre elles des relations acrobatiques intimes.Car la danse, la mise en scène de Chaplin sont déjà tempo, rythme et musique.
Là, Mason renforce, souligne, déborde et donne une interprétation, une autre dimension onirique aux trois films.
Une réalité aussi s'en empare rendant encore plus présents, les corps "muets" à l'écran. Ils ont encore tant de chose à nous dire, à nous conter!Avec ou sans musique!
vendredi 30 septembre 2011
mercredi 28 septembre 2011
Donatienne Michel-Dansac: divine diva! Au Festival MUSICA
L'Orchestre Philarmonique de Strasbourg terminait sa tournée régionale dans le cadre du Festival Musica à la Cité de la Musique et de la Danse et offrait gracieusement au très nombreux public rassemblé à cette occasion, un concert patchwork "découverte", tel une traversée du XXème siècle musical.
Après Mozart et Stravinsky, c'est l'œuvre de George Benjamin "A Mind of Winter" qui nous révéla les talents de la soprano Donatienne Michel Danzac. Là où apparait plus particulièrement le génie de cette interprète, c'est dans l'exécution du choix de mélodies pour voix et piano qu'elle interprète aux côtés du pianiste Vincent Leterme.
Son jeu est juste et très théâtral, truculent, burlesque, plein de discrètes mimiques agacées ou extravagantes.
Un régal pour le spectateur happé par ce charisme partagé avec son accompagnateur aux aguets, à l'écoute, partageant ses audaces avec la chanteuse. Un duo-duel, tandem parfait où les deux artistes tissent une osmose et un réel bonheur de jeu en commun.
La surprise est grande de découvrir une telle complicité entre interprètes.
Puis les "Folk Songs" de Luciano Berio ramènent au calme les élans de l'artiste qui retrouve la simplicité de ces mélodies influencées par les folklores dans des langues multiples, graves, joyeuses, émouvantes.
L'idée de tisser des liens entre musique de répertoire moderne et œuvres plus "classiques" (quoi que les limites soient fragiles) est d'une rare intelligence et relie les pièces à leurs sources et influences d'origine. Du beau "interligere" au sens propre: relier!
Après Mozart et Stravinsky, c'est l'œuvre de George Benjamin "A Mind of Winter" qui nous révéla les talents de la soprano Donatienne Michel Danzac. Là où apparait plus particulièrement le génie de cette interprète, c'est dans l'exécution du choix de mélodies pour voix et piano qu'elle interprète aux côtés du pianiste Vincent Leterme.
Son jeu est juste et très théâtral, truculent, burlesque, plein de discrètes mimiques agacées ou extravagantes.
Un régal pour le spectateur happé par ce charisme partagé avec son accompagnateur aux aguets, à l'écoute, partageant ses audaces avec la chanteuse. Un duo-duel, tandem parfait où les deux artistes tissent une osmose et un réel bonheur de jeu en commun.
La surprise est grande de découvrir une telle complicité entre interprètes.
Puis les "Folk Songs" de Luciano Berio ramènent au calme les élans de l'artiste qui retrouve la simplicité de ces mélodies influencées par les folklores dans des langues multiples, graves, joyeuses, émouvantes.
L'idée de tisser des liens entre musique de répertoire moderne et œuvres plus "classiques" (quoi que les limites soient fragiles) est d'une rare intelligence et relie les pièces à leurs sources et influences d'origine. Du beau "interligere" au sens propre: relier!
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lundi 26 septembre 2011
Philippe Manoury à l'Opéra du Rhin dans le cadre de Musica: le geste musical.
Son opéra "La nuit de Gutenberg" produit par l'Opéra National du Rhin, à l'initiative de Marc Clémeur son directeur,était fort attendu et l'impatience de la découverte de la mise en scène de Yoshi Oida dans des décors de Tom Schenk donnait lieu au même appétit de curiosité.Une occasion unique donnée dans le cadre du festival de découvrir l'épanouissement de l' œuvre de Manoury, déjà magistrale!
Figure incontournable de l'histoire strasbourgeoise, Gutenberg est incarné par Nicolas Cavalier, sobre et profond qui confère à l'œuvre sa dimension réflexive et moderne.Le propos est simple: de la révolution de l'imprimerie à la disparition du livre doublé par l'utilisation des nouvelles technologies, que reste-t-il aujourd'hui et pour quels échanges, quelle qualité de communication? L'inquiétude du personnage face à l'évolution du monde est omniprésente, se distille dans l'œuvre musicale, dans l'étau du décor qui se referme sur lui, malgré sa transparence et son aspect clinquant.et rutilant.
Les voix sont traitées dans le style récitatif , les personnages qui entourent Gutenberg, ne sont pas tous bienveillants ni confiants.
Le récit fait ici l'objet d'un solide traitement, la pièce est courte et fait mouche dans les esprits.
Manoury nous offrait le lendemain, son œuvre pour instrument à cordes: "Partita 1" de 2006, prodigieusement interprétée après la "Partia II BWV 1400" de 1720 de Bach par Christophe Desjardins à l'alto.
Après une courte et très édifiante présentation de son oeuvre par le compositeur fort efficace en paroles éclairantes, tout commence pour accomplir un voyage sonore inouï : le son du violon est démultiplié, trituré, façonné en direct par l'électronique. Un tourbillon de sons, d'échos, de "toupies" aspirantes et volubiles s'en dégage.Le geste instrumental est prolongé par l'électronique, pour rendre une texture et un espace denses, habités par des résonances et réverbérations surprenantes.
Alors que l'interprète semble au zénith de son génie,se façonne un moment rare de plus à conserver dans la mémoire sensorielle de toutes ces expériences sonores cumulées depuis le début du festival!
Figure incontournable de l'histoire strasbourgeoise, Gutenberg est incarné par Nicolas Cavalier, sobre et profond qui confère à l'œuvre sa dimension réflexive et moderne.Le propos est simple: de la révolution de l'imprimerie à la disparition du livre doublé par l'utilisation des nouvelles technologies, que reste-t-il aujourd'hui et pour quels échanges, quelle qualité de communication? L'inquiétude du personnage face à l'évolution du monde est omniprésente, se distille dans l'œuvre musicale, dans l'étau du décor qui se referme sur lui, malgré sa transparence et son aspect clinquant.et rutilant.
Les voix sont traitées dans le style récitatif , les personnages qui entourent Gutenberg, ne sont pas tous bienveillants ni confiants.
Le récit fait ici l'objet d'un solide traitement, la pièce est courte et fait mouche dans les esprits.
Manoury nous offrait le lendemain, son œuvre pour instrument à cordes: "Partita 1" de 2006, prodigieusement interprétée après la "Partia II BWV 1400" de 1720 de Bach par Christophe Desjardins à l'alto.
Après une courte et très édifiante présentation de son oeuvre par le compositeur fort efficace en paroles éclairantes, tout commence pour accomplir un voyage sonore inouï : le son du violon est démultiplié, trituré, façonné en direct par l'électronique. Un tourbillon de sons, d'échos, de "toupies" aspirantes et volubiles s'en dégage.Le geste instrumental est prolongé par l'électronique, pour rendre une texture et un espace denses, habités par des résonances et réverbérations surprenantes.
Alors que l'interprète semble au zénith de son génie,se façonne un moment rare de plus à conserver dans la mémoire sensorielle de toutes ces expériences sonores cumulées depuis le début du festival!
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Musica à Strasbourg: musique et images magnétiques!
"Sandglasses", le concert scénique de Justé Janulyté, au TNS, fut un instant de pure lévitation sonore et visuelle, hypnotique et hallucinant Sur la scène quatre cylindres de toiles tendues, derrière lesquelles se dissimulent ou se révèlent quatre violoncellistes du Gaida Ensemble. Un merveilleux jeu de lumières via des projections vidéo de parcelles scintillantes et tourbillonnantes vient doucement pénétrer l'atmosphère. L'ambiance est fantastique, curieuse, la musique envoutante le temps de cette plongée hors du temps. "Théâtre de son, lumières, espace et temps" cette œuvre est singulière et révèle de façon probante le talent de cette artiste lituanienne. Ce sablier "sandglasses" distille le temps et l'espace sonore avec grâce et quelque marque de volupté dans l'aspect fantomatique des visions proposées. Les pistes se brouillent incessamment et l'on s'immerge dans la musique avec une sensation d'abandon inédite.
"The Cave", le concert suivant de ce samedi ne dérogeait pas à l'idée d'envoutement. Steve Reich et Beryl Korot nous offraient un "oratorio multimédia" en trois parties joué par l'Ensemble Modern.
Le propos est complexe et riche en témoignages divers, collectés à l'occasion d'un questionnement à l'adresse des trois religions monothéistes, donnant naissance à un récit raconté trois fois, du pont de vue de trois cultures différentes. Aux questions "Qui est Sara, Abraham, Ismael et Agar?", un israélien, un palestinien, et un américain répondent. Les images vidéo de ces confessions sont projetées simultanément alors que la musique répond en direct à ces sollicitations. Leur rythme dépend des mots, des paroles: toute une architectonique se construit alors au regard avec ces cinq écrans qui entourent les musiciens.
L'effet est de choc et la structure répétitive de la musique entraine le spectateur dans une sorte d'onirisme, malgré la teneur très grave, politique et sociales des réponses. Les américains font mouche et avec beaucoup plus de détachement et d'humour colorent l'esprit de la partition, demeurée auparavant plus empreinte de dogmatisme.Une expérience musicale hors du commun comme beaucoup dans ce festival de nos musiques d'aujourd'hui!
Poigs
"The Cave", le concert suivant de ce samedi ne dérogeait pas à l'idée d'envoutement. Steve Reich et Beryl Korot nous offraient un "oratorio multimédia" en trois parties joué par l'Ensemble Modern.
Le propos est complexe et riche en témoignages divers, collectés à l'occasion d'un questionnement à l'adresse des trois religions monothéistes, donnant naissance à un récit raconté trois fois, du pont de vue de trois cultures différentes. Aux questions "Qui est Sara, Abraham, Ismael et Agar?", un israélien, un palestinien, et un américain répondent. Les images vidéo de ces confessions sont projetées simultanément alors que la musique répond en direct à ces sollicitations. Leur rythme dépend des mots, des paroles: toute une architectonique se construit alors au regard avec ces cinq écrans qui entourent les musiciens.
L'effet est de choc et la structure répétitive de la musique entraine le spectateur dans une sorte d'onirisme, malgré la teneur très grave, politique et sociales des réponses. Les américains font mouche et avec beaucoup plus de détachement et d'humour colorent l'esprit de la partition, demeurée auparavant plus empreinte de dogmatisme.Une expérience musicale hors du commun comme beaucoup dans ce festival de nos musiques d'aujourd'hui!
Poigs
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vendredi 23 septembre 2011
MUSICA 2011: "50 ans des Percussions de Strasbourg": ondes de choc en ouverture des concerts!
On ne présente plus le légendaire groupe des six, "Les Percussions de Strasbourg" créées en 1962, un ensemble "de chambre" pour instruments inédits de percussions. Les plus grands compositeurs ont inventé pour eux des œuvres inédites, éclatantes, surprenantes toujours: Messian, Boulez, Xenakis....Toujours avec brio et dans la foi et la confiance en une formation de musiciens hors pair qui eux même ne connaissent pas leurs limites. Car le risque est de rigueur, la rigueur de mise et les sons n'ont qu'à bien se tenir pour recevoir une bonne note ou un bon contre-point!C'est ce que nous a rappelé le film de Eric Darmon, "Les percussions de Strasbourg, les artisans du son" (coproduction ARTE Ozango France Télévision) projeté avant le concert "Le Noir de l'Etoile" de Gérard Grisey.
Un documentaire rare et précieux sur l'histoire de cette formation, et son quotidien, le tout écrit et scénarisé avec un point de vue humoristique et décalé, honnorant à la fois le sérieux de l'entreprise, son envergure internationale, autant que sa petite"cuisine" interne, batterie d'instruments, d'objets par centaines bien rangés dans des petits casiers de plastique!
La séquence des mailloches où Keiko Nakamura dévoile ses trésors de baguettes magiques est un régal où l'on apprend sur les artistes autant que sur la richesse de la musique qu'ils interprètent. De belles images d'archives étayent les prises de vue contemporaines avec ingéniosité sans lasser et dans un bon rythme percutant de montage! (On se souvient du documentaire sur "Steve Reich Phase to Face"du même réalisateur qui mariait atmosphère, tempo, musique et images avec bonheur.
Quelques belles séquences de danse avec les interrogations du chorégraphe Alban Richard et son ensemble L'Abrupt pour sa dernière création à Montpellier Danse 2011"Pléiades" de Xénakis avec les Percussions de Strasbourg.Les danseurs arpentent la scène, cherchent leurs marques spatiales et rythmiques sous les conseils et le regard de Jean-Paul Bernard, et l'oeil pensant du chorégraphe. C'est un très beau passage, sensible, riche en informations qui se soldera par un extrait de la représentation au Théâtre de l'Agora à Montpellier.
Là où l'écriture processuelle du chorégraphe est tramée de plusieurs partitions, pour la danse, la musique et la lumière.Pour converger vers une unité conceptuelle et esthétique propre à chaque objet chorégraphique, proche de l'écriture de Xenakis.L'histoire d'une oeuvre créée en 1979 par Xenakis pour le Ballet du Rhin! Amnésiques s'abstenir: la danse et la musique contemporaine ont une belle histoire, un beau présent et un bel avenir! Sur un instrumentarium impressionnant et splendide, les nuages,galaxies et feux d'artifice de Pléiades font se souvenir que les percussionnistes ont aussi des corps dansants à la rencontre d'autres danseurs.
Geneviève Charras
Un documentaire rare et précieux sur l'histoire de cette formation, et son quotidien, le tout écrit et scénarisé avec un point de vue humoristique et décalé, honnorant à la fois le sérieux de l'entreprise, son envergure internationale, autant que sa petite"cuisine" interne, batterie d'instruments, d'objets par centaines bien rangés dans des petits casiers de plastique!
La séquence des mailloches où Keiko Nakamura dévoile ses trésors de baguettes magiques est un régal où l'on apprend sur les artistes autant que sur la richesse de la musique qu'ils interprètent. De belles images d'archives étayent les prises de vue contemporaines avec ingéniosité sans lasser et dans un bon rythme percutant de montage! (On se souvient du documentaire sur "Steve Reich Phase to Face"du même réalisateur qui mariait atmosphère, tempo, musique et images avec bonheur.
Quelques belles séquences de danse avec les interrogations du chorégraphe Alban Richard et son ensemble L'Abrupt pour sa dernière création à Montpellier Danse 2011"Pléiades" de Xénakis avec les Percussions de Strasbourg.Les danseurs arpentent la scène, cherchent leurs marques spatiales et rythmiques sous les conseils et le regard de Jean-Paul Bernard, et l'oeil pensant du chorégraphe. C'est un très beau passage, sensible, riche en informations qui se soldera par un extrait de la représentation au Théâtre de l'Agora à Montpellier.
Là où l'écriture processuelle du chorégraphe est tramée de plusieurs partitions, pour la danse, la musique et la lumière.Pour converger vers une unité conceptuelle et esthétique propre à chaque objet chorégraphique, proche de l'écriture de Xenakis.L'histoire d'une oeuvre créée en 1979 par Xenakis pour le Ballet du Rhin! Amnésiques s'abstenir: la danse et la musique contemporaine ont une belle histoire, un beau présent et un bel avenir! Sur un instrumentarium impressionnant et splendide, les nuages,galaxies et feux d'artifice de Pléiades font se souvenir que les percussionnistes ont aussi des corps dansants à la rencontre d'autres danseurs.
Geneviève Charras
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mardi 20 septembre 2011
"La Fée": Abel, Gordon et Romy ne font plus d'effet!
On se souvient du brillant long métrage "L'Iceberg" où la virtuosité du cinéma muet retrouvait toutes ses lettres de noblesse Le geste y était roi, la parole quasi absente sauf murmures, éclats de voix ou secrets susurrés à l'oreille.
De la bande son à la Jacques Tati, du mouvement léger, suggestif et des situations burlesques, absurdes et inédites. Les auteurs-réalisateurs et comédiens avec des physiques atypiques allaient rentrer dans la légende avec un film OVNI, inclassable mais rayonnant.On les retrouvent dans "Rumba", déjà beaucoup moins probant et aujourd'hui avec une fée qui ne fait plus d'effet.Gordon, Abel et Romy font dans le réchauffé, le savoir-faire qu'on leur connait n'est plus au service de la surprise. C'est plutôt l'inverse, très "téléphoné" très comique de répétition, lassant et redondant. La ville du Havre est le théâtre de ces multiples péripéties anodines, de prétextes à la danse qui n'a alors pas de sens, sauf décoratif ou lénifiant. L'hôtel, le lieu ou acteur principal de l'intrigue est un établissement pourtant années 1950 à la Hopper qui a son charme. Un veilleur de nuit "fatigué" de la vie y accueille avec lassitude des clients de fortune dont une fausse "fée", voleuse en diable qui truande bien son petit monde.Quelques scènes truculentes sauvent le scénario en perdition où la voix et la parole surgissent de façon inappropriée et confère au tout une banalité attristante.Dommage aussi que l'apesanteur soit traitée toujours en regard avec les effets ou cascades trompeuses: des trucages grossiers et pas drôles du tout.
La chorégraphie si fine et discrète des corps dans "L'Iceberg" a disparu au profit de gros plans, de dialogues, de faux rebonds et de tartes à la crème. Dommage on se régalait déjà d'avance.....
De la bande son à la Jacques Tati, du mouvement léger, suggestif et des situations burlesques, absurdes et inédites. Les auteurs-réalisateurs et comédiens avec des physiques atypiques allaient rentrer dans la légende avec un film OVNI, inclassable mais rayonnant.On les retrouvent dans "Rumba", déjà beaucoup moins probant et aujourd'hui avec une fée qui ne fait plus d'effet.Gordon, Abel et Romy font dans le réchauffé, le savoir-faire qu'on leur connait n'est plus au service de la surprise. C'est plutôt l'inverse, très "téléphoné" très comique de répétition, lassant et redondant. La ville du Havre est le théâtre de ces multiples péripéties anodines, de prétextes à la danse qui n'a alors pas de sens, sauf décoratif ou lénifiant. L'hôtel, le lieu ou acteur principal de l'intrigue est un établissement pourtant années 1950 à la Hopper qui a son charme. Un veilleur de nuit "fatigué" de la vie y accueille avec lassitude des clients de fortune dont une fausse "fée", voleuse en diable qui truande bien son petit monde.Quelques scènes truculentes sauvent le scénario en perdition où la voix et la parole surgissent de façon inappropriée et confère au tout une banalité attristante.Dommage aussi que l'apesanteur soit traitée toujours en regard avec les effets ou cascades trompeuses: des trucages grossiers et pas drôles du tout.
La chorégraphie si fine et discrète des corps dans "L'Iceberg" a disparu au profit de gros plans, de dialogues, de faux rebonds et de tartes à la crème. Dommage on se régalait déjà d'avance.....
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vendredi 16 septembre 2011
Christian Lacroix à "La source" du costume de danse!!!! "Caresser le velours"!
On le connait pour moultes réalisations de "costume à danser", costumes sur mesure, à "fleur de peau" pour des ballets de Blanca Li, du grand répertoire classique "Joyaux" de Balanchine, "Zoopsie Comédie" des Beau Geste et Lolita et aussi de Karole Armitage....Pour des expos sur "Le Rouge" à l'Opéra de Paris....et des éditoriaux, entre autre celui du catalogue pour la dernière exposition du Centre National du Costume de Moulins sur la Comédie Française....
Il récidive pour le prochain spectacle "La Source" bientôt créé au Palais Garnier sur une chorégraphie de Jean Guillaume Bart.
La Perse légendaire et fantastique sert de décor aux amours contrariés du chasseur Djemil, de la belle Nouredda et de l’esprit de la source, Naïla. Pour sa première création pour le Ballet de l’Opéra, Jean-Guillaume Bart, Danseur Etoile, s’empare de cet argument et ravive une œuvre oubliée du répertoire, créée à l’Opéra de Paris en 1866. La partition légère et imagée associe Ludwig Minkus et Léo Delibes, qui compose alors son premier ballet. Le livret d’Arthur Saint-Léon et Charles Nuitter, futur auteur de Coppélia, puise dans le romantisme wagnérien, l’orientalisme et les influences shakespeariennes et oppose au monde réel, celui des elfes, des nymphes et des êtres immatériels. En étroite collaboration avec le dramaturge Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart redonne à La Source sa fraîcheur originelle. Il signe une grande histoire dansée, poétique et virtuose, magnifiée par les costumes flamboyants de Christian Lacroix et l’espace évocateur et mouvant d’Eric Ruf.
Christian Lacroix qui habille aussi le tram de Montpellier, se plait à avouer son amour pour le velours, celui que l'on caresse et qui dans le vocabulaire argotique parisien signifie "caresser le velours": s'offrir une place à l'Opéra!!!!!
"J'habille de corselets les nymphes et les naïades qui appartiennent au monde de la lumière, de l'eau, de la brillance et du végétal, tandis que les odalisques sont en pantalon et en sari anciens dans les tons bruns et bleus".Que du bonheur pour les danseurs, ainsi magnifiés par de réelles créations qui cernent l'ambiance, l'esprit du ballet et concourent à son efficacité en terme d'impact esthétique.
Gageons que ce dernier pari de Christian Lacroix, qui habille aussi les cannettes de bière et les verres Cronenbourg soit à la hauteur de sa modestie!!!!
Il récidive pour le prochain spectacle "La Source" bientôt créé au Palais Garnier sur une chorégraphie de Jean Guillaume Bart.
La Perse légendaire et fantastique sert de décor aux amours contrariés du chasseur Djemil, de la belle Nouredda et de l’esprit de la source, Naïla. Pour sa première création pour le Ballet de l’Opéra, Jean-Guillaume Bart, Danseur Etoile, s’empare de cet argument et ravive une œuvre oubliée du répertoire, créée à l’Opéra de Paris en 1866. La partition légère et imagée associe Ludwig Minkus et Léo Delibes, qui compose alors son premier ballet. Le livret d’Arthur Saint-Léon et Charles Nuitter, futur auteur de Coppélia, puise dans le romantisme wagnérien, l’orientalisme et les influences shakespeariennes et oppose au monde réel, celui des elfes, des nymphes et des êtres immatériels. En étroite collaboration avec le dramaturge Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart redonne à La Source sa fraîcheur originelle. Il signe une grande histoire dansée, poétique et virtuose, magnifiée par les costumes flamboyants de Christian Lacroix et l’espace évocateur et mouvant d’Eric Ruf.
Christian Lacroix qui habille aussi le tram de Montpellier, se plait à avouer son amour pour le velours, celui que l'on caresse et qui dans le vocabulaire argotique parisien signifie "caresser le velours": s'offrir une place à l'Opéra!!!!!
"J'habille de corselets les nymphes et les naïades qui appartiennent au monde de la lumière, de l'eau, de la brillance et du végétal, tandis que les odalisques sont en pantalon et en sari anciens dans les tons bruns et bleus".Que du bonheur pour les danseurs, ainsi magnifiés par de réelles créations qui cernent l'ambiance, l'esprit du ballet et concourent à son efficacité en terme d'impact esthétique.
Gageons que ce dernier pari de Christian Lacroix, qui habille aussi les cannettes de bière et les verres Cronenbourg soit à la hauteur de sa modestie!!!!
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mardi 13 septembre 2011
"Et maintenant, on va où?": chorégraphie de corps révoltés
Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien. Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, « ET MAINTENANT ON VA OU ? » raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions, à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures.Et maintenant on va où ? est tout à tour émouvant, poilant, et surtout surprenant, moins classique qu’il n’y parait, à l’image de son étrange scène inaugurale, cortège de femmes en deuil laissant peu à peu place à une invraisemblable chorégraphie. Cela ressemble à de la danse chorale, du Rodolph von Laban, à sa "vague" légendaire où un groupe d'individus se meut au gré du courant qui les anime en "choeur".
De la quasi danse d'expression, très bien filmée, comme d'ailleurs la scène de tango amoureux entre l'héroine, joué par la cinéaste, Nadine Labaki, très noire et inspirée de férocité et détermination!
Si le film a été (justement) très applaudi lors de sa présentation à Cannes, il offre bien plus qu'une image simpliste de crowd-pleaser pour femmes, et déborde allégrement du cadre trop restreint du world-movie à thèse.
De la quasi danse d'expression, très bien filmée, comme d'ailleurs la scène de tango amoureux entre l'héroine, joué par la cinéaste, Nadine Labaki, très noire et inspirée de férocité et détermination!
Si le film a été (justement) très applaudi lors de sa présentation à Cannes, il offre bien plus qu'une image simpliste de crowd-pleaser pour femmes, et déborde allégrement du cadre trop restreint du world-movie à thèse.
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dimanche 11 septembre 2011
"The Artist" de Michel Hazanavicius: Jean Dujardin, danseur!
Voici un film muet, aux allures de "Chantons sous la pluie" avec en rôle titre le décidément très vintage, Jean Dujardin. Pas de paroles, pas de son, que du geste, de la danse et de la chorégraphie de l'image!
Une réussite absolue où les héros nous entrainent dans un suspens silencieux qui fait tant de bien dans ce monde si tapageur Le noir et blanc y est scintillant, brillant comme dans les Fred Astaire (Top Hat) et les sourires de la comédie musicale en font une "mélodie du bonheur" sans musique, dans le respect total des mouvements des corps. Leur présence à l'écran se dévoile dans ce repos, ce silence prégnant où notre héros se bat contre le cinéma parlant qui va briser sa carrière de talentueux comique, burlesque à souhait lors de toutes ses exécutions gestuelles. Sa fiancée par contre va vendre son âme au diable et se corrompre dans le "parlant"!!!.
Une réussite absolue où les héros nous entrainent dans un suspens silencieux qui fait tant de bien dans ce monde si tapageur Le noir et blanc y est scintillant, brillant comme dans les Fred Astaire (Top Hat) et les sourires de la comédie musicale en font une "mélodie du bonheur" sans musique, dans le respect total des mouvements des corps. Leur présence à l'écran se dévoile dans ce repos, ce silence prégnant où notre héros se bat contre le cinéma parlant qui va briser sa carrière de talentueux comique, burlesque à souhait lors de toutes ses exécutions gestuelles. Sa fiancée par contre va vendre son âme au diable et se corrompre dans le "parlant"!!!.
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"The art of costume": les ballets russes, encore!!! la danse bien étoffée!
Encore un ouvrage, catalogue d'une brillante exposition à la National Gallery of'Australia!!! (sous la direction de Robert Bell
Les plus belles pièces des peintres: Goncharova , Picasso, Matisse, Yakulov (inédits du "Pas d'Acier") et tous ceux qui se sont attelés à façonner l'étoffe des ballets russes!
Les plus belles pièces des peintres: Goncharova , Picasso, Matisse, Yakulov (inédits du "Pas d'Acier") et tous ceux qui se sont attelés à façonner l'étoffe des ballets russes!
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lundi 5 septembre 2011
Souvenirs dansants de périple bulgare
Cet été m'a conduite en Bulgarie!!!! Toujours sur les traces de la danse!
Danseuse en porcelaine du musée historique de Varna |
Fresque dans un restaurant de Plovdiv |
Monastère de Rila: danse du diable |
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