Une sarabande de squelettes mus par une mécanique à
base d'objets récupérés: dans son atelier, l'artiste Daniel Depoutot
apporte les dernières touches à une horloge monumentale qu'il entend
exposer en la cathédrale de Strasbourg, à l'occasion de son millénaire.
Et la sortie en décembre d'un calendrier sur LA DANSE TANZ...
RDV les 6 et 7 Décembre à la Basse-Cour des miracles au port du rhin!
.
Exposition "Rock autour de l'horloge" à Drusenheim au centre culturel.
Depuis une vingtaine d’années, Daniel Depoutot occupe d’anciens locaux du groupe Coop Alsace au Port du Rhin à Strasbourg. Il y déploie une intense et protéiforme activité artistique basée sur le mouvement. Il élabore des automates et toutes sortes de créatures hybrides, monstres, chimères, machines abracadabrantesques. Il s’intéresse au rebut, au déchet, au repoussant, au "Freaks" des bas-fonds, "à la beauté des laids qui se voit sans délai" (S.Gainsbourg). Tout ça n’est pas toujours très ragoûtant mais finit par constituer une Oeuvre qui s’exhibe un peu partout en Europe et même au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg.
Depuis quelques temps ,et suivant en cela l’exemple des grands anciens, tel Gauguin parti à Tahiti ou Braque et Picasso inventant le cubisme après leur découverte des "arts premiers", l’artiste retourne aux sources de son art et s’intéresse à la "mère" des machines, à l’origine de toutes les autres, l’horloge mécanique, invention diabolique du XIIIème siècle.
L’exposition Rock autour de l’Horloge est l’occasion de présenter un ensemble significatif de sculptures et de dessins, de la "Machine à Botter les Culs" à celle "à Souffler sous les Jupes"(sous réserve) en passant par "les Bourgeois Décalés". Un mécanisme d’horloge de bonne taille et de belle facture, couplé à l’un ou l’autre squelette échappé d’une danse macabre, préfigurera l’installation qu’il prépare avec Michel Reverdy pour la Cathédrale de Strasbourg dans le cadre des festivités du millénaire des fondations en 2015, et nous rappelle l’approche de la récré, le rendez-vous avec la belle Angèle, mais aussi d’autres inéluctables échéances ...
Course contre l'horloge!
Et la sortie en décembre d'un calendrier sur LA DANSE TANZ...
RDV les 6 et 7 Décembre à la Basse-Cour des miracles au port du rhin!
.
Exposition "Rock autour de l'horloge" à Drusenheim au centre culturel.
Depuis une vingtaine d’années, Daniel Depoutot occupe d’anciens locaux du groupe Coop Alsace au Port du Rhin à Strasbourg. Il y déploie une intense et protéiforme activité artistique basée sur le mouvement. Il élabore des automates et toutes sortes de créatures hybrides, monstres, chimères, machines abracadabrantesques. Il s’intéresse au rebut, au déchet, au repoussant, au "Freaks" des bas-fonds, "à la beauté des laids qui se voit sans délai" (S.Gainsbourg). Tout ça n’est pas toujours très ragoûtant mais finit par constituer une Oeuvre qui s’exhibe un peu partout en Europe et même au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg.
Depuis quelques temps ,et suivant en cela l’exemple des grands anciens, tel Gauguin parti à Tahiti ou Braque et Picasso inventant le cubisme après leur découverte des "arts premiers", l’artiste retourne aux sources de son art et s’intéresse à la "mère" des machines, à l’origine de toutes les autres, l’horloge mécanique, invention diabolique du XIIIème siècle.
L’exposition Rock autour de l’Horloge est l’occasion de présenter un ensemble significatif de sculptures et de dessins, de la "Machine à Botter les Culs" à celle "à Souffler sous les Jupes"(sous réserve) en passant par "les Bourgeois Décalés". Un mécanisme d’horloge de bonne taille et de belle facture, couplé à l’un ou l’autre squelette échappé d’une danse macabre, préfigurera l’installation qu’il prépare avec Michel Reverdy pour la Cathédrale de Strasbourg dans le cadre des festivités du millénaire des fondations en 2015, et nous rappelle l’approche de la récré, le rendez-vous avec la belle Angèle, mais aussi d’autres inéluctables échéances ...
Course contre l'horloge!
En dernier ressort!
C'est dans un entrepôt désaffecté du port du Rhin à Strasbourg que le plasticien explore depuis des années l'art des automates, avec la complicité bienveillante de la déchetterie voisine où il se fournit en vélos rouillés, cafetières usagées et autres déchets métalliques pour en faire d'étonnantes sculptures animées.
Ses créations déjantées ont déjà été exposées au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, à Prague et Berlin, en Suisse ou en Belgique. "Maintenant, je reviens à l'horloge, mère de toutes les machines", raconte le quinquagénaire en bleu de travail, coiffé d'un casque anti-bruit.
Derrière lui, un cliquetis régulier s'échappe d'un complexe enchevêtrement de tubes, roues et poulies reliées à des contrepoids.
"Vous entendez ce +tic-tac+? C'est un système diabolique", commente Daniel Depoutot. L'horloge à foliot ne doit son énergie qu'à l'attraction terrestre: l'idée de coupler un balancier horizontal à une roue crantée qui retient la chute d'un poids remonte au XIVe siècle.
De sa rencontre avec le musicien strasbourgeois Michel Reverdy est né ce projet d'hommage contemporain à l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, à l'occasion des festivités du millénaire de ses fondations (1015-2015), dont le coup d'envoi est prévu dès septembre 2014.
Les deux artistes sont parvenus à arracher l'accord aussi bien de l'archevêque que de la direction des monuments historiques. Reste à boucler le financement pour que l'oeuvre puisse être installée au printemps 2015 dans la vénérable enceinte de Notre-Dame de Strasbourg, en face de la célèbre horloge.
Comparée aux automates et aux cadrans de style Renaissance qui calculent depuis le XVIe siècle les phases de la lune, les fêtes chrétiennes et les horaires de lever et de coucher du soleil, l'horloge Depoutot "ressemble plus à un écorché", avoue son concepteur.
Sa mécanique apparente est installée sur plusieurs étages d'un échafaudage de 8,30 mètres de haut et 6,60 de large - car "qui dit cathédrale dit échafaudages", souligne l'artiste. Durant les quatre siècles de sa construction et jusqu'à nos jours, Notre-Dame de Strasbourg a pratiquement toujours été entourée d'échafaudages.
- "Exorciser" la mort -
Au premier étage, Daniel Depoutot a placé des squelettes musiciens articulés, qui évoquent les danses macabres du Moyen-Âge.
Le tout est surmonté d'un volatile en bois, lointaine référence aux machines volantes de Léonard de Vinci. Il fera écho au coq chanteur de l'horloge astronomique, un automate dont l'original a été créé en 1354.
Le projet a d'emblée séduit le frère dominicain Rémy Vallejo, chargé par le presbytère de l'accompagner sur le plan théologique. Selon lui, l'oeuvre "s'inscrit dans la tradition des mystiques rhénans".
La danse macabre a été inventée au XIVe siècle, quand la peste noire ravageait la région, "pour exorciser, toujours avec un brin d'humour, la peur de la mort", souligne frère Rémy. "L'horloge sacralise le temps et invite à la vigilance, au +Memento mori+ (souviens-toi que tu vas mourir), alors qu'un presque rien peut gripper la mécanique", dit-il.
Pour Daniel Depoutot, "le temps qui passe nous amène à réfléchir sur notre époque, et ses échéances" comme le réchauffement climatique et l'emballement de la croissance, des thèmes qui lui sont chers.
Son atelier regorge d'automates grimaçants, de machines absurdes actionnées à l'huile de coude, recyclées des rebuts de la société de consommation: tournedisques tirant la langue, jantes de voiture autopropulsées...
La comparaison avec le Suisse Jean Tinguely est tentante mais l'artiste alsacien la réfute: "Tinguely était plus dans les sports mécaniques et la démesure". Daniel Depoutot préfère travailler à l'économie, épurer pour réduire ses machines à l'essentiel.
D'ici à l'installation de son "horloge du millénaire" en mars 2015, il a encore plusieurs mois pour cogiter et l'améliorer. Un théâtre d'ombres et des carillons pourraient encore s'y ajouter.
Ce qui est sûr, sourit-il, c'est qu'elle ne remontera pas le temps: "Je bute sur un problème d'inverseur temporel".
C'est dans un entrepôt désaffecté du port du Rhin à Strasbourg que le plasticien explore depuis des années l'art des automates, avec la complicité bienveillante de la déchetterie voisine où il se fournit en vélos rouillés, cafetières usagées et autres déchets métalliques pour en faire d'étonnantes sculptures animées.
Ses créations déjantées ont déjà été exposées au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, à Prague et Berlin, en Suisse ou en Belgique. "Maintenant, je reviens à l'horloge, mère de toutes les machines", raconte le quinquagénaire en bleu de travail, coiffé d'un casque anti-bruit.
Derrière lui, un cliquetis régulier s'échappe d'un complexe enchevêtrement de tubes, roues et poulies reliées à des contrepoids.
"Vous entendez ce +tic-tac+? C'est un système diabolique", commente Daniel Depoutot. L'horloge à foliot ne doit son énergie qu'à l'attraction terrestre: l'idée de coupler un balancier horizontal à une roue crantée qui retient la chute d'un poids remonte au XIVe siècle.
De sa rencontre avec le musicien strasbourgeois Michel Reverdy est né ce projet d'hommage contemporain à l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, à l'occasion des festivités du millénaire de ses fondations (1015-2015), dont le coup d'envoi est prévu dès septembre 2014.
Les deux artistes sont parvenus à arracher l'accord aussi bien de l'archevêque que de la direction des monuments historiques. Reste à boucler le financement pour que l'oeuvre puisse être installée au printemps 2015 dans la vénérable enceinte de Notre-Dame de Strasbourg, en face de la célèbre horloge.
Comparée aux automates et aux cadrans de style Renaissance qui calculent depuis le XVIe siècle les phases de la lune, les fêtes chrétiennes et les horaires de lever et de coucher du soleil, l'horloge Depoutot "ressemble plus à un écorché", avoue son concepteur.
Sa mécanique apparente est installée sur plusieurs étages d'un échafaudage de 8,30 mètres de haut et 6,60 de large - car "qui dit cathédrale dit échafaudages", souligne l'artiste. Durant les quatre siècles de sa construction et jusqu'à nos jours, Notre-Dame de Strasbourg a pratiquement toujours été entourée d'échafaudages.
- "Exorciser" la mort -
Au premier étage, Daniel Depoutot a placé des squelettes musiciens articulés, qui évoquent les danses macabres du Moyen-Âge.
Le tout est surmonté d'un volatile en bois, lointaine référence aux machines volantes de Léonard de Vinci. Il fera écho au coq chanteur de l'horloge astronomique, un automate dont l'original a été créé en 1354.
Le projet a d'emblée séduit le frère dominicain Rémy Vallejo, chargé par le presbytère de l'accompagner sur le plan théologique. Selon lui, l'oeuvre "s'inscrit dans la tradition des mystiques rhénans".
La danse macabre a été inventée au XIVe siècle, quand la peste noire ravageait la région, "pour exorciser, toujours avec un brin d'humour, la peur de la mort", souligne frère Rémy. "L'horloge sacralise le temps et invite à la vigilance, au +Memento mori+ (souviens-toi que tu vas mourir), alors qu'un presque rien peut gripper la mécanique", dit-il.
Pour Daniel Depoutot, "le temps qui passe nous amène à réfléchir sur notre époque, et ses échéances" comme le réchauffement climatique et l'emballement de la croissance, des thèmes qui lui sont chers.
Son atelier regorge d'automates grimaçants, de machines absurdes actionnées à l'huile de coude, recyclées des rebuts de la société de consommation: tournedisques tirant la langue, jantes de voiture autopropulsées...
La comparaison avec le Suisse Jean Tinguely est tentante mais l'artiste alsacien la réfute: "Tinguely était plus dans les sports mécaniques et la démesure". Daniel Depoutot préfère travailler à l'économie, épurer pour réduire ses machines à l'essentiel.
D'ici à l'installation de son "horloge du millénaire" en mars 2015, il a encore plusieurs mois pour cogiter et l'améliorer. Un théâtre d'ombres et des carillons pourraient encore s'y ajouter.
Ce qui est sûr, sourit-il, c'est qu'elle ne remontera pas le temps: "Je bute sur un problème d'inverseur temporel".