Françoise Kubler et Armand Angster, fondateurs de l'ensemble de musique contemporaine "Accroche Note"sont sans conteste des artistes hors du commun.
Tous les ans, ils "comètent"et concoctent trois soirées de musique de chambre, dédiées aux répertoires classique et contemporain: histoire de tisser des liens entre les genres, les époques, les styles et les auteurs!
La première soirée en compagnie du quatuor turque Borusan fut un régal.
Pourquoi? Parce que la musique y prend corps! Tout simplement!
Quand Françoise Kubler, soprano, y interprète "Je brule dit-elle un jour à un camarade" de Philippe Leroux, c'est du verbe incarné qui surgit au tournant d'une phrase, d'un phrasé musical tout de mot vêtu, tout de syntaxe revêtu! La grâce incarnée, la chair musicale traversant le corps gracile et robuste à la fois de la chanteuse.
Quand Armand Angster ,clarinettiste, s'empare de son instrument dans l'œuvre de Weber "Quintette opus 34" c'est la même prise qui opère: celle d'un corps de musicien aux prises avec la mélodie, le souffle incarnant la musique et créant le son, inouï d'un interprète au plus près de la musique, lui donnant sens et matière, tissu et texture! La peau et la résonance des notes crée alors des êtres musicaux de chair et de sang, présents, forts, bien trempés, campés dans la musique et nulle part ailleurs!
Petit rappel:
Accroche Note : « Nota bene » !
Pas une fausse note dans le parcours de cet ensemble dédié à la musique d’aujourd’hui, musique « en chambre », musique « de chambre » largement élargie à tout le répertoire contemporain, à tous les publics, présent dans de multiples manifestations.
« Etonnez-moi » talonnait Diaghilev à l’oreille de Cocteau….Un leitmotiv récurrent pour Accroche Note qui y adjoint volontiers « De l’audace, toujours de l’audace » pour inventer une musique inouïe, inédite. Aux côté des plus inventifs, des compositeurs voués à la recherche et à la découverte de nouvelles sonorités, de nouvelles alliances philosophales. Des pierres qui bâtissent de nouveaux concepts de rencontres, de résidences, comme autant d’îlots ou de continents selon les ambitions portées .Des « commandes »aux jeunes compositeurs, un soucis de patrimoine et de répertoire contemporain, des programmations mixtes qui allient passé et présent dans un tissage « intelligent » dans l’idée de relier ce qui peut l’être.
Les « quatre saisons » de la vocation de l’ensemble porté par la voix de Françoise Kubler et le souffle d’Armand Angster, font fleurir et grandir la perception et la médiation de la musique de notre temps….en temps réel.
« La note »s’il vous plait !!! De suite ! Sans un bémol !
Geneviève Charras