Pina Bausch : film "die klage der kaiserin" "la plainte de l'impératrice"
Die Klage der Kaiserin
(1989), comédie dramatique de Pina Bausch en couleurs. Interprètes :
Mariko Aoyama, Anne-Marie Benati,
Bénédicte Billiet, Rolando Brenes Calvo, Antonio Carallo. Durée :
104 mn. Le premier film de Pina Bausch, produit entre octobre 1987 et
avril 1989. Il s'agit de série de scènes tournées en
extérieur et à l'intérieur d'une maison. La video
démontre la richesse chorégraphique et dramatique de Pina Bausch,
interprété par des danseurs aux personnalités et origines
différentes. On retrouve les marques de fabrique de Pina Bausch :
ses mouvements de bras ballants, de fluidité sur le haut du corps,
choissisant souvent des danseurs élancés et mince comme le
danseur Dominique Mercy, devenu le danseur principal de la troupe.
On retrouve aussi le conflit entre l'homme et la femme, où comment le
travestissement de l'un en l'autre arrive à communiquer la
solitude de l'être. Les robes portés porté tantôt par la femme puis
l'homme, interviennent dans la dramaturgie du mouvement. Enfin, son
travail sur le corps du danseur lui-même, où comment
inventer un geste à partir de son passé, de ses origines, de son
physique.Le film de et par Pina!
Une belle "filmographie"
Chantal Ackermann avait réalisé "Un jour Pina m'a demandé", "Pina et ses deux cousines" de Jo Excoffier révélait les filiations avec Suzanna Linke et Reinild Hoffmann.....
WimWenders réalisait "Pina" et "Les rêves dansants" de Anne Linsel évoquait l'univers du regard de la jeunesse sur "Kontakhof".
Pina jouait l'aveugle dans le film de Fellini, "E la nave va", dans le Almodovar "Parles avec elle" tout démarre par la vision de la pièce "Café Muller"....
voir aussi la collection chez "L'Arche" des films: "Walzer", "Le sacre du printemps", "Kontakhof","Café Muller",
lire "comme une épine dans l'oeil", la plainte de l'impératrice de pina bausch
l'arche par dominique frétard
Comme une épine dans l'oeil : la plainte de l'impératrice Pina Bausch
En novembre 1987, quand débute le tournage de
La Plainte de l'impératrice,
Pina Bausch est à l'apogée de sa gloire. Elle a porté la révolution
dans le spectacle vivant, cassant tous les codes, inventant au fur et à
mesure, pièce après pièce. Filmer, c'est pouvoir sortir de scène, du
théâtre, c'est avoir accès à l'espace extérieur, à la nature. Il y a là
le désir d'un appel d'air. Comment la chorégraphe et sa troupe de
Wuppertal ont-ils trouvé le chemin qui conduit de la scène à la caméra ?
Pourquoi ce film sera-t-il la seule réalisation cinématographique de
Pina Bausch ? C'est ce que raconte cet ouvrage.
Avec des
témoignages. Parmi eux, ceux de grands artistes qui furent ses
contemporains. Des témoignages qui continuent encore aujourd'hui. Ils
sont rassemblés, ici, pour la première fois. Federico Fellini, Pedro
Almodóvar, bien sûr, mais aussi Bob Wilson, Heiner Müller, Pippo
Delbono, et encore Wim Wenders, Susan Sontag, Hervé Guibert, Yannick
Haenel, François Weyergans, Peter Esterhazy... Tous ont ressenti le
désir compulsif d'écrire sur Pina Bausch, comme pour s'approprier son
pouvoir et sa force.
Il y a, dans l'oeuvre de Pina Bausch, un avant et un après de
La Plainte de l'impératrice.
Le film reste une énigme et fixe un point de rupture dans l'oeuvre
théâtrale, qui se transforme. Aujourd'hui Pina Bausch a disparu.
La Plainte de l'impératrice, oeuvre maudite et culte, au titre prémonitoire, ne se rend toujours pas. Comme un phare solitaire.