"Je m’appelle Ismaël, écrit et mis en scène par Lazare, est un projet de théâtre cinématographique et musical. À la brutalité du monde, Ismaël oppose son imagination flamboyante : il écrit un film de science-fiction, métaphore poétique et surréaliste du monde tel qu’il le perçoit. Mais comment le réaliser sans équipe et sans argent ? Dans ce spectacle, Lazare et ses complices de toujours – acteurs, musiciens, chanteurs – explorent avec fantaisie et humour la vie d’Ismaël, poète errant, et son oeuvre composée de multiples rebondissements et ramifications. Une fiction peut-elle changer notre regard sur le monde ?"
Frère Lumière : entrée en corps de gare de Lazare
Il ne faut pas s'y tromper, Lazare est un metteur en scène "multimédia" qui mêle à l'envi les disciplines, servies par des comédiens-danseurs-chanteurs hors pair: ils façonnent ici trois heures durant sur le plateau, ensemble, une odyssée truculente sur les aventures rocambolesques d'Ismaël, le clone de Lazare (Mourad Musset) : l'auto-description portrait de lui-même, confronté à sa vie, son passé, ses icônes qui le hantent.
En prologue, projection sur grand écran d'un vrai film où Lazare tient la vedette: un être paumé, sympathique en diable qui parcourt Paris à la recherche d'une Cléopâtre, d'un Christ doux Jésus de "Lazareth" ou d'un avatar, aux prises avec ses pairs, personnages multiples, confus mais qui savent séduire, emballer leur public sans manipulation.Pas de super production hollywoodienne, mais un court métrage coup de poing.L'empathie fonctionne et quand le film est fini, place aux comédiens de chair et de sang avec leurs passions, leurs embrouilles, leurs errances dans la mémoire collective, leurs balbutiements.
Le tout étayé d'interventions cocasses d'un trio ou quatuor de femmes fatales, Claudettes qui se révèlent bourrées de talents multiples: chant,(Odile Heimburger) acrobatie, jeu...Elles, ils savent tout faire dans cette communauté éclatée mais que soude un esprit fraternel et partageux!
Alors on navigue à vue dans ce foisonnement de propositions colorées dans des décors et costumes rutilants, scintillants, de haute facture: les moyens sont là et Lazare les emploie à bon escient: pas d’esbroufe pour autant, ni d'ennui: les variations de style ou de genre font mouche; un solo de slam, un duo de danse à la Edouard Lock où la femme gagne à coup sûr, et c'est emballé.
Du vivant sur le plateau, des corps qui transmettent son et gestes instinctifs, chorégraphiés et mis en corps par Marion Faure, pétrie de poésie dansante, transmettant en corps à corps les évolutions singulières de chacun. Robyn Orlin en ombre portée...Politiquement incorrect, très rythmé, empreint d'énergie positive, des mots, aux gestes, des espaces aux recoins. Les sons recherchés, tels des espaces à la Schaeffer...Ici, "le corps ne ment pas" comme disait Martha Graham et chacun de vivre sa corporéité librement, avec les autres.
Sur le terrain glissant et miné de l'auto- citation, du destin croisé de soi et des autres, Lazare excelle et modestement trace son chemin d'apatride de paria de la scène, pourtant enfant gâté et chouchou de ses fans : un homme du "milieu" qui se cherche et souhaite atteindre et déchiffrer les codes des autres pour s'y fondre et revendiquer son altérité. Comme un danseur, échappé de sa barre qui devient l' "homme du milieu"; à la François Raffinot, au centre de l'arène où tout va se jouer après l'échauffement! Où il s'expose, prend ses risques, quitte à déplaire mais sans jamais se trahir.
Un french cancan par çi, un médecin fou , des tirades clownesques, des situations pathétiques ou burlesques par là, l'écriture scénique va bon train, très bien rythmée, sans entraves ni reculades, sans cesse renouvelées;
Les décors mouvants, objets, toboggan se mêlent aux images virtuelles en dialogues et comme des clins d'oeil à une culture cinématographique et littéraire considérable...
Quand cinéma, son, vidéo et comédiens mènent le jeu, on franchit les limites du vraisemblable et la magie du théâtre opère.
Un étranger bien assimilé nous conduit dans nos retranchements et s'infiltre, trublion dans les mailles de nos déboires et situations absurdes et singulières avec culot et sagacité! Un baume décapant qui fait mal là où ça démange.
Au TNS jusqu'au 9 Mars
Lazare est auteur, metteur en scène, improvisateur. Avec sa compagnie Vita Nova, il a monté une trilogie composée de trois pièces distinctes : Passé – je ne sais où, qui revient (2009), Au pied du mur sans porte (2011) et Rabah Robert – Touche ailleurs que là où tu es né (2012). Il a créé, en 2014, Petits Contes d’amour et d’obscurité. Le public du TNS a pu voir Sombre Rivière en 2017. Dans le cadre de L’autre saison, une lecture de Je m’appelle Ismaël a eu lieu en 2016.
Il ne faut pas s'y tromper, Lazare est un metteur en scène "multimédia" qui mêle à l'envi les disciplines, servies par des comédiens-danseurs-chanteurs hors pair: ils façonnent ici trois heures durant sur le plateau, ensemble, une odyssée truculente sur les aventures rocambolesques d'Ismaël, le clone de Lazare (Mourad Musset) : l'auto-description portrait de lui-même, confronté à sa vie, son passé, ses icônes qui le hantent.
En prologue, projection sur grand écran d'un vrai film où Lazare tient la vedette: un être paumé, sympathique en diable qui parcourt Paris à la recherche d'une Cléopâtre, d'un Christ doux Jésus de "Lazareth" ou d'un avatar, aux prises avec ses pairs, personnages multiples, confus mais qui savent séduire, emballer leur public sans manipulation.Pas de super production hollywoodienne, mais un court métrage coup de poing.L'empathie fonctionne et quand le film est fini, place aux comédiens de chair et de sang avec leurs passions, leurs embrouilles, leurs errances dans la mémoire collective, leurs balbutiements.
Le tout étayé d'interventions cocasses d'un trio ou quatuor de femmes fatales, Claudettes qui se révèlent bourrées de talents multiples: chant,(Odile Heimburger) acrobatie, jeu...Elles, ils savent tout faire dans cette communauté éclatée mais que soude un esprit fraternel et partageux!
Alors on navigue à vue dans ce foisonnement de propositions colorées dans des décors et costumes rutilants, scintillants, de haute facture: les moyens sont là et Lazare les emploie à bon escient: pas d’esbroufe pour autant, ni d'ennui: les variations de style ou de genre font mouche; un solo de slam, un duo de danse à la Edouard Lock où la femme gagne à coup sûr, et c'est emballé.
Du vivant sur le plateau, des corps qui transmettent son et gestes instinctifs, chorégraphiés et mis en corps par Marion Faure, pétrie de poésie dansante, transmettant en corps à corps les évolutions singulières de chacun. Robyn Orlin en ombre portée...Politiquement incorrect, très rythmé, empreint d'énergie positive, des mots, aux gestes, des espaces aux recoins. Les sons recherchés, tels des espaces à la Schaeffer...Ici, "le corps ne ment pas" comme disait Martha Graham et chacun de vivre sa corporéité librement, avec les autres.
Sur le terrain glissant et miné de l'auto- citation, du destin croisé de soi et des autres, Lazare excelle et modestement trace son chemin d'apatride de paria de la scène, pourtant enfant gâté et chouchou de ses fans : un homme du "milieu" qui se cherche et souhaite atteindre et déchiffrer les codes des autres pour s'y fondre et revendiquer son altérité. Comme un danseur, échappé de sa barre qui devient l' "homme du milieu"; à la François Raffinot, au centre de l'arène où tout va se jouer après l'échauffement! Où il s'expose, prend ses risques, quitte à déplaire mais sans jamais se trahir.
Un french cancan par çi, un médecin fou , des tirades clownesques, des situations pathétiques ou burlesques par là, l'écriture scénique va bon train, très bien rythmée, sans entraves ni reculades, sans cesse renouvelées;
Les décors mouvants, objets, toboggan se mêlent aux images virtuelles en dialogues et comme des clins d'oeil à une culture cinématographique et littéraire considérable...
Quand cinéma, son, vidéo et comédiens mènent le jeu, on franchit les limites du vraisemblable et la magie du théâtre opère.
Un étranger bien assimilé nous conduit dans nos retranchements et s'infiltre, trublion dans les mailles de nos déboires et situations absurdes et singulières avec culot et sagacité! Un baume décapant qui fait mal là où ça démange.
Au TNS jusqu'au 9 Mars
Lazare est auteur, metteur en scène, improvisateur. Avec sa compagnie Vita Nova, il a monté une trilogie composée de trois pièces distinctes : Passé – je ne sais où, qui revient (2009), Au pied du mur sans porte (2011) et Rabah Robert – Touche ailleurs que là où tu es né (2012). Il a créé, en 2014, Petits Contes d’amour et d’obscurité. Le public du TNS a pu voir Sombre Rivière en 2017. Dans le cadre de L’autre saison, une lecture de Je m’appelle Ismaël a eu lieu en 2016.
Texte et mise en scène Lazare
Avec Anne Baudoux, Laurie Bellanca, Thibault Lacroix, Olivier Leite, Philippe Smith, Veronika Soboljevski, Julien Villa (distribution en cours) et les acteurs du film Charles Berling, Lazare, Thibault Lacroix, Olivier Leite, Olivier Martin-Salvan, Mourad Musset, Ouria, Jean-François Perrier
Collaboration artistique Anne Baudoux, Marion Faure
Scénographie Vincent Gadras
Lumière Hugo Hamman
Son Jonathan Reig
Vidéo Antoine Franchet
Costumes Léa Perron
Cheffe opératrice Audrey Gallet
Avec Anne Baudoux, Laurie Bellanca, Thibault Lacroix, Olivier Leite, Philippe Smith, Veronika Soboljevski, Julien Villa (distribution en cours) et les acteurs du film Charles Berling, Lazare, Thibault Lacroix, Olivier Leite, Olivier Martin-Salvan, Mourad Musset, Ouria, Jean-François Perrier
Collaboration artistique Anne Baudoux, Marion Faure
Scénographie Vincent Gadras
Lumière Hugo Hamman
Son Jonathan Reig
Vidéo Antoine Franchet
Costumes Léa Perron
Cheffe opératrice Audrey Gallet