Regarder la musique, le chant, écouter la gestuelle des corps des interprètes est aussi un exercice d'écoute, de concentration, d'intelligence d'appréhension de la musique live, celle qui se fabrique sous nos yeux, dans l'instant du spectacle vivant éphémère.
Du corps gracile et longiligne de Mario Caroli qui épouse sa flûte, comme un prolongement naturel des commisures des lèvres, de la silhouette élancée, épurée de Pascal Dusapin , dévoilée lors des saluts...quel spectacle sensible et vrai, qui ne trompe pas sur la façon de chacun à "habiter" son corps d'artiste, dans l'acte de créer.
Celui du chef d'orchestre bondissant, tendu de Peter Rundel (orchestre de Stuttgart), celui du pianiste Wilhem Latchoumia, comme un félin rivé à son piano, attentif et en éveil, à l'affut, en quête d'immédiat.
Le corps majestueux de Karen Vourc'h, la chanteuse de "Harawi", le poème musical d'Olivier Messian: corps sculptural, offert à l'interprétation, dansant comme le font les femmes des tableaux de Holder: danse symboliste, souple, généreuse. Sa stature en impose, se déplace avec gravité, mains tendues, voix murmurant jusqu'à l'infini les notes égrenées.Le phrasé de la voix, allié à celui du geste en fait une sculpture vivante, massive.Les corps virtuels des images de Robert Cahen dans l'extrait des "sept visions", criant à l'offrande de la mort, dans des ralentis savamment orchestrés en faveur de la dramaturgie.
Les corps zoomés de l'opéra filmé "written on skin": on se rapproche furieusement des corps du déli, lié à eux par la proximité du cadrage, à fleur de peau, à fleur de prise.
La tête penchée, inclinée de Pierre Boulez, le corps en fauteuil de Pierre Henry, penché sur son ouvrage électronique comme sur un établi d'artisan
Le corps constitué des orchestres, corps de garde massif qui révèle par sa masse les couleurs de la musique symphonique: un "corps de métier" à l'oeuvre!
Les corps dansants des interprètes de Preljocaj, tyran du mouvement tétanique ou sensuel, dréssés comme des penseurs de la grâce faite vie.
Les gestes étranges des interprètes de "L'ensemble de percussions du Conservatoire de Paris" tendus à leur archet glissant sur les armatures des marimbas;;;
Autant de signes, de signeaux pour baliser la lecture visuelle de la musique, du chant, des voix, du son des corps....Comme des fondations, des charpentes, des socles pour échafauder le langage musical: une architecture bien "bâtie" au service de l'émission des sons, frissons.
lire
"histoires de gestes" chez Actes Sud de Isabelle Launay 2012
"le petit lexique des gestes Hermès" de Olivier Saiilard Actes Sud 2012
lundi 30 septembre 2013
samedi 28 septembre 2013
Musica: à mi-parcours, pas une seule "fausse note" ni couac de canard!
A mi parcours et après l'enchantement de la soirée du 27 Septembre où Pascal Dusapin nous illuminait de "Microgrammes" interprété par l'Ensemble Moderne, et "Go", "Uncut" interprété par le Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, le Festival Musica, à nos oreilles attentives et aiguisées, n'a pas fait un seul "couac". Jean Dominique Marco y veille de sa présence chaleureuse, et de la pertinence de la programmation.
Donc, illustration du fond de mon musée!
Donc, illustration du fond de mon musée!
vendredi 27 septembre 2013
"Wanderer, post scriptum": la "marche", ça ne marche pas toujours!!!
Marcher, au dire du sociologue David Le Breton est une philosophie de vie, comme celle de Nietzsche dans Zarathoustra, comme celle de Mathilde Monnier dans sa pièce chorégraphique "Déroutes": de marche en danse, comme Trisha Brown en faisait "une tâche", un exercice quotidien au nom du "chorégraphique"
C'est aussi "das Wandern ist des Mullers Luts", Lle chant, le souffle, la promenade, la déambulation.
C'est aussi ce très beau film "The Way", la route ensemble, de Emilio Estevez sur la quête personnelle des pèlerins de Saint-Jacques....
C'est la métaphore de "My way", de "chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin"!!
Ce ne fut pas hélas la félicité de la "démarche" de Antoine Gindt avec sa mise en scène minimale de ce "Wanderer" découvert lors du festival Musica.
Assembler comme de bons cépages les musiques de Ligeti, Eisler, Rihm, the Doors, Wagner, Pesson (quels beaux mondes hétérogènes), ne fait pas toujours du bon "Andante" ou un bon "Edelswicker"!
Un baryton, une pianiste, un dispositif vidéo quelque peu galvaudé où l'acteur mimétisme selon les couleurs ou le flux de lumières projetée, ne suffisent pas à faire un argument.Ce "marcheur-promeneur" évoqué, est triste et sans corps, sans présence, diaphane...
Seule la mélodie des Doors, "Riders on the Storm" y trouve du sens, murmurée à capella par la pianiste, dans un silence recueilli. C'est beau.
Marcher, n'est pas tricher.
C'est aussi "das Wandern ist des Mullers Luts", Lle chant, le souffle, la promenade, la déambulation.
C'est aussi ce très beau film "The Way", la route ensemble, de Emilio Estevez sur la quête personnelle des pèlerins de Saint-Jacques....
C'est la métaphore de "My way", de "chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin"!!
Ce ne fut pas hélas la félicité de la "démarche" de Antoine Gindt avec sa mise en scène minimale de ce "Wanderer" découvert lors du festival Musica.
Assembler comme de bons cépages les musiques de Ligeti, Eisler, Rihm, the Doors, Wagner, Pesson (quels beaux mondes hétérogènes), ne fait pas toujours du bon "Andante" ou un bon "Edelswicker"!
Un baryton, une pianiste, un dispositif vidéo quelque peu galvaudé où l'acteur mimétisme selon les couleurs ou le flux de lumières projetée, ne suffisent pas à faire un argument.Ce "marcheur-promeneur" évoqué, est triste et sans corps, sans présence, diaphane...
Seule la mélodie des Doors, "Riders on the Storm" y trouve du sens, murmurée à capella par la pianiste, dans un silence recueilli. C'est beau.
Marcher, n'est pas tricher.
Pierre Henry à Musica: le papa des dj's se porte bien!
A Musica, à la salle des fêtes de Schiltigheim
Il était bien là hier soir, bien vivant, le maestro de la musique concrète, électroacoustique, pour un concert exceptionnel, quatre heures durant, ponctué par la projection d'un film unique sur sa carrière.
Grand bidouilleur de sons, tripoteur, agitateur, fébrile inventeur sempiternel de nouvelles sonorités, il titille l'électronique comme une maïeutique, accouchant des bruits les plus incongrus mais curieusement toujours "à leur place"!
Il triture la matière organique de ce qui sourd des machines et invente en alchimiste un son philosophal empli de sens, de matière et volume.
Le concert: devant un amoncellement de hauts-parleurs, empilés tels les robots de Nam June Paik, le spectateur est rivé du regard par cette architecture sonore, émue par des éclairages sophistiqués.
On est comme devant le "Coucou Bazar" de Dubuffet: devant une animation d'êtres inanimés, objets ayant une "âme"
Frontale, la musique parvient pour la première œuvre "Une tour de Babel" de 1998, "revisitée" pour l'occasion, une partition débridée, inattendue, parfois très "zen" où l'on s'imagine à la déguster "couché" tous sens en éveil.Vrombissements, voix, chants, bruitages, tout s’emmêle pour mieux nous hypnotiser, nous plonger dans une ambiance d'ailleurs, profonde, grave.
Un spectacle sonore piloté en direct par le compositeur, accompagné de ses fidèles "compagnons" de route: sa femme, son assistant, ses proches....Un travail collectif, en direct, sur la corde raide!
Après un entracte enjoué où chacun évoque ses souvenirs personnels de l'époque, où découverte de "l'ancêtre" du DJ, un film de Frank Mallet et Eric Darmon est projeté, histoire de mieux saisir, d'approcher le personnage: un bel hommage sensible et intelligent, truffé de moments dérobés à la vie quotidienne de l'artiste, à son univers domestique envahi de bandes magnétiques, consciencieusement rangées sur des centaines d'étagères....On le voit capter des sons, des bruits du monde extérieur, toujours caccompagné de sa femme, de son "producteur" complice de tous ses "désirs" et non caprices de créateur.
Il est malin, le maitre, va jusqu'au bout de ses idées, fouille la littérature, bidouille des tableaux sonores faits de matériaux divers empruntés à la musique, qu'il expose dans sa "maison des sons" à Paris!
Images d'archives aussi pour sa période "Béjart" où l'on retrouve avec bonheur les danseurs de l'originel Ballet du XXème Siècle" dans "Messe pour le temps présent" agitant des gambettes hystériques gainées de jeans!
C'est au tour de faire revivre en images Carolyn Carlson avec son ballet " Kyldex" sur les sculptures cinétiques de Nicolas Schoeffer! Un régal d'entendre, de voir cette symbiose de mouvements musicaux, chorégraphiques, sculptés dans l'espace lumineux!
Un documentaire de création où "l'art des sons" est évoqué plastiquement dans un voyage dans le temps.
Deuxième concert "live": "Fantaisie Messe pour le temps présent": Pierre Henry revisite son oeuvre emblématique, avec malice, détachement: des couches de sons s'empilent, masquant les leitmotivs, les résonnances s'amplifient, la masse sonore est dense et puissante.
Toujours très "présente" et de "notre temps", cette messe est rituelle et païenne, athée,évoque tant de chemin parcouru par le compositeur que l'on ne peut que saluer cet homme, ovationné pour l'occasion et remercier le Festival de nous avoir offert ces instants d'exception qui feront "date" dans nos corps sonores, résonnants des élucubrations très synthétiques de ce démiurge du son.
Il était bien là hier soir, bien vivant, le maestro de la musique concrète, électroacoustique, pour un concert exceptionnel, quatre heures durant, ponctué par la projection d'un film unique sur sa carrière.
Grand bidouilleur de sons, tripoteur, agitateur, fébrile inventeur sempiternel de nouvelles sonorités, il titille l'électronique comme une maïeutique, accouchant des bruits les plus incongrus mais curieusement toujours "à leur place"!
Il triture la matière organique de ce qui sourd des machines et invente en alchimiste un son philosophal empli de sens, de matière et volume.
Le concert: devant un amoncellement de hauts-parleurs, empilés tels les robots de Nam June Paik, le spectateur est rivé du regard par cette architecture sonore, émue par des éclairages sophistiqués.
On est comme devant le "Coucou Bazar" de Dubuffet: devant une animation d'êtres inanimés, objets ayant une "âme"
Frontale, la musique parvient pour la première œuvre "Une tour de Babel" de 1998, "revisitée" pour l'occasion, une partition débridée, inattendue, parfois très "zen" où l'on s'imagine à la déguster "couché" tous sens en éveil.Vrombissements, voix, chants, bruitages, tout s’emmêle pour mieux nous hypnotiser, nous plonger dans une ambiance d'ailleurs, profonde, grave.
Un spectacle sonore piloté en direct par le compositeur, accompagné de ses fidèles "compagnons" de route: sa femme, son assistant, ses proches....Un travail collectif, en direct, sur la corde raide!
Après un entracte enjoué où chacun évoque ses souvenirs personnels de l'époque, où découverte de "l'ancêtre" du DJ, un film de Frank Mallet et Eric Darmon est projeté, histoire de mieux saisir, d'approcher le personnage: un bel hommage sensible et intelligent, truffé de moments dérobés à la vie quotidienne de l'artiste, à son univers domestique envahi de bandes magnétiques, consciencieusement rangées sur des centaines d'étagères....On le voit capter des sons, des bruits du monde extérieur, toujours caccompagné de sa femme, de son "producteur" complice de tous ses "désirs" et non caprices de créateur.
Il est malin, le maitre, va jusqu'au bout de ses idées, fouille la littérature, bidouille des tableaux sonores faits de matériaux divers empruntés à la musique, qu'il expose dans sa "maison des sons" à Paris!
Images d'archives aussi pour sa période "Béjart" où l'on retrouve avec bonheur les danseurs de l'originel Ballet du XXème Siècle" dans "Messe pour le temps présent" agitant des gambettes hystériques gainées de jeans!
C'est au tour de faire revivre en images Carolyn Carlson avec son ballet " Kyldex" sur les sculptures cinétiques de Nicolas Schoeffer! Un régal d'entendre, de voir cette symbiose de mouvements musicaux, chorégraphiques, sculptés dans l'espace lumineux!
Un documentaire de création où "l'art des sons" est évoqué plastiquement dans un voyage dans le temps.
Deuxième concert "live": "Fantaisie Messe pour le temps présent": Pierre Henry revisite son oeuvre emblématique, avec malice, détachement: des couches de sons s'empilent, masquant les leitmotivs, les résonnances s'amplifient, la masse sonore est dense et puissante.
Toujours très "présente" et de "notre temps", cette messe est rituelle et païenne, athée,évoque tant de chemin parcouru par le compositeur que l'on ne peut que saluer cet homme, ovationné pour l'occasion et remercier le Festival de nous avoir offert ces instants d'exception qui feront "date" dans nos corps sonores, résonnants des élucubrations très synthétiques de ce démiurge du son.
mercredi 25 septembre 2013
Opéra au cinéma: un mariage d'amour et de raison: "Written on Skin" pour en témoigner à Musica
Musica tisse depuis longtemps les affinités entre musique et cinéma, nous rappelant qu'il existe autant d'excellentes musiques de films, que de films sur l'opéra, de surcroit, genre lyrique contemporain fort riche en surprises!
Cette année, en complicité avec ARTE et l'UGC Cité Ciné de Strasbourg, deux oeuvres sont proposées:
la première "Written on skin", un opéra de George Benjamin de 2012, a été filmé par Corentin Leconte à l'occasion du festival d'Aix en Provence.
Katie Mitchell pour la mise en scène (voir The House Taken Over), et Martin Crimp pour le livret nous délivrent ici une narration cruelle, forte et inspirée pour des interprètes hors pair, filmés au plus près des corps, des sons, des respirations des chanteurs
Le rôle du "garçon" dans cette histoire qui oscille entre médiéval et contemporain est tenu par deux fantastiques contre-ténor et soprano, Bejun Mehta et Allan Clayton, Agnès, la "femme" est campée par Barbara Hannigan, sublime actrice, chanteuse aux talents virtuoses, face à une partition à hauts risques.
Deux heures durant, on vit en apnée devant ce drame, sa violence physique, son décor à deux niveaux où évoluent les protagonistes.
Les jeux de lumière, de profondeur y sont judicieusement révélés.
Les gestes très chorégraphiques, physiques, engageants de tous font mouche pour créer une présence charnelle étonnante pour le médium cinématographique!
George Benjamin à la direction, sensible, attentif y tient sa part de succès.
Un film qui fera date dans la "capture" de la voix, des corps et de l'espace de l'opéra transposé au cinéma.
La proximité, les gros plans rapprochés, le montage épousent le rythme de la composition musicale avec bonheur!
Cette année, en complicité avec ARTE et l'UGC Cité Ciné de Strasbourg, deux oeuvres sont proposées:
la première "Written on skin", un opéra de George Benjamin de 2012, a été filmé par Corentin Leconte à l'occasion du festival d'Aix en Provence.
Katie Mitchell pour la mise en scène (voir The House Taken Over), et Martin Crimp pour le livret nous délivrent ici une narration cruelle, forte et inspirée pour des interprètes hors pair, filmés au plus près des corps, des sons, des respirations des chanteurs
Le rôle du "garçon" dans cette histoire qui oscille entre médiéval et contemporain est tenu par deux fantastiques contre-ténor et soprano, Bejun Mehta et Allan Clayton, Agnès, la "femme" est campée par Barbara Hannigan, sublime actrice, chanteuse aux talents virtuoses, face à une partition à hauts risques.
Deux heures durant, on vit en apnée devant ce drame, sa violence physique, son décor à deux niveaux où évoluent les protagonistes.
Les jeux de lumière, de profondeur y sont judicieusement révélés.
Les gestes très chorégraphiques, physiques, engageants de tous font mouche pour créer une présence charnelle étonnante pour le médium cinématographique!
George Benjamin à la direction, sensible, attentif y tient sa part de succès.
Un film qui fera date dans la "capture" de la voix, des corps et de l'espace de l'opéra transposé au cinéma.
La proximité, les gros plans rapprochés, le montage épousent le rythme de la composition musicale avec bonheur!
Quand le Philharmonique de Strasbourg prend les rênes de la musique finlandaise
Fin de parcours pour la tournée régionale de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, sous l'égide du Conseil Général du Bas-Rhin. Dans le cadre du festival Musica, c'est dans l'Aula du Palais Universitaire que cette dernière soirée consacrée à la "musique finlandaise" s'est déroulée, en majesté
Musique du nord, musique du froid? Loin de nous cette sensation à travers le parcours pluriel, entre répertoire moderne et contemporain que proposait l'orchestre sous la direction de Baldur Brönnimann.
En "entrée", "Deux mélodies élégiaques opus 34 " de 1881 d'Edvard Grieg
Le lyrisme des cordes, en vibrations crescendo confère à "Coeur bléssé" ainsi qu' à "Dernier printemps" des saveurs de voyage au pays du soleil deminuit.
Intimité, délicatesse des tonalités en fond une entrée en matière délicieuse, calme, sereine. Ambiance feutrée et spatialisation créent une atmosphère recueillie, confidentielle qui s'étire au son des violons.
LES AILES DU DESIR
Coup de foudre quant à la pièce suivante, "L'aile du songe" de Kaija Saariaho, actuelle artiste en résidence à l'orchestre.Évocation de l'éther et de la terre, cette oeuvre en deux volets est une ode aux oiseaux, à l'espace, aux rives de la création musicale.
Le jeu et le souffle du flutiste de renom Mario Caroli en font un instant rare, unique. Un jeu volubile, rebondissant, corps et âme lié à son instrument, l'interprèrte prend de la hauteur, s'envole, comme sur des ressorts, par rebonds.De petites percussions stridentes, répétitives, scintillantes l'accompagnent dans son envol élégiaque.Il parle, murmure, respire halète, inspire, expire, alors que les cordes très toniques et tendues forment un contraste en crescendo.Avec brio, ce virtuose saute littéralement, jaillit tel un danseur sous les pulsions musicales qui le portent, l'emportent, le dérobent au sol. Un rapt musical étonnant devant nos yeux: "regardez la musique, écoutez la danse" nous suggérait Georges Balanchine!Puis c'est le retour au calme après cette mouvance tectonique: un solo dans le silence...
Et les percussions très terriennes de surenchérir après cet atterrissage en douceur. On décolle et embarque de nouveaux vers des terres lointaines, inconnues.La clarté d'un ciel pur se dégage, des frissons, de la finesse, du raffinement dans les éclats de musique C'est comme un étirement du temps, un élargissement de l'espace, pour mieux respirer, se poser Des bribes de sons émiettés en mémoire, scandent comme une marche lente, solennelle, timbrée, résonnante.Pas à pas la mélodie avance inéluctablement. Mais une fin en fuite vibrante créez un horizon ouvert, comme un ciel qui se dégage.
Dernière étincelle, dernier souffle de l'interprète, aux ailes d'ange qui se pose, tel un oiseaux , un satellite en fin de course.
De Jean Sibelius, voici à présent "Rakastava opus 14" daté de 1911
Hommage aux cordes, fluidité, flux et reflux de la musique, en vagues successives pour créer une douceur spacieuse, des glissements envolés, du suspens....en suspension!
Des grondements, des roulements de percussions changent le ton en une vaste amplitude sonore
Decrescendo, coloration dansante de la musique pour conférer à cette oeuvre un caractère joyeux, inspiré de folflore etnique, bucolique et pastoral
La contrebasse ponctue le tout, l'atmosphère est "populaire", radieuse, enjouée, entrainante.Un solo de violon, des vrombissements de percussions et le tour est joué: une montée en puissance s'étire, grave, pondérée, mélancolique aussi parfois.....Belle œuvre à écouter dans le recueillement de la félicité.
Sur ces "chemins de l'amant", l'amour, les adieux sont doux et tendres à l'oreille.
"Arena" de Magnus Lindberg est une suite tout en contraste!
Voici une version remaniée de l'originale pour grand orchestre, forme réduite, plus compacte, plus dense à l'écoute.
Pour 16 Bmusiciens, des solos, duos, concertos.
C'est une bouffée de vents, de percussions, très vive, envahissante qui déferle.Comme autant de compressions musicales, d'empilement, d'accumulations de sons par couche acoustique, par strate pour former un chaos tectonique, bigarré, chatoyant, stratifié.
De puissantes échappées belles musicales de sonorités polychromes, protéiformes nous submergent
Tel un désordre, un tumulte grandissant!Telle une course aux sons, qui se doublent, se fuient, s'évitent ou se dépassent dans des trajectoires fébriles.Les ponctuations sonores des vents et percussions, la langueur et longueur des cordes permettent une fusion des sons, des balancements et bercements salvateurs.Les sons y sont projetés comme des fusées dans l'espace.Brisures, ruptures aussi pour déstabiliser l'écoute sont de mise.L'atmosphère est virulente, strdente, tel un déferlement de matières sonores à adopter dans l'instant: un choc où malgré tout la plénitude spatiale des masses et volumes sonores reprendra le dessus sur les impacts des salves tirées dans les résonnances de l'ouie!
Un concert exceptionnel à l'image de tous ses protagoniste, un parfum "du nord" du pays des fiords et des rennes, de l'espace à conquérir, infini, radieux, prometteur!
Musique du nord, musique du froid? Loin de nous cette sensation à travers le parcours pluriel, entre répertoire moderne et contemporain que proposait l'orchestre sous la direction de Baldur Brönnimann.
En "entrée", "Deux mélodies élégiaques opus 34 " de 1881 d'Edvard Grieg
Le lyrisme des cordes, en vibrations crescendo confère à "Coeur bléssé" ainsi qu' à "Dernier printemps" des saveurs de voyage au pays du soleil deminuit.
Intimité, délicatesse des tonalités en fond une entrée en matière délicieuse, calme, sereine. Ambiance feutrée et spatialisation créent une atmosphère recueillie, confidentielle qui s'étire au son des violons.
LES AILES DU DESIR
Coup de foudre quant à la pièce suivante, "L'aile du songe" de Kaija Saariaho, actuelle artiste en résidence à l'orchestre.Évocation de l'éther et de la terre, cette oeuvre en deux volets est une ode aux oiseaux, à l'espace, aux rives de la création musicale.
Le jeu et le souffle du flutiste de renom Mario Caroli en font un instant rare, unique. Un jeu volubile, rebondissant, corps et âme lié à son instrument, l'interprèrte prend de la hauteur, s'envole, comme sur des ressorts, par rebonds.De petites percussions stridentes, répétitives, scintillantes l'accompagnent dans son envol élégiaque.Il parle, murmure, respire halète, inspire, expire, alors que les cordes très toniques et tendues forment un contraste en crescendo.Avec brio, ce virtuose saute littéralement, jaillit tel un danseur sous les pulsions musicales qui le portent, l'emportent, le dérobent au sol. Un rapt musical étonnant devant nos yeux: "regardez la musique, écoutez la danse" nous suggérait Georges Balanchine!Puis c'est le retour au calme après cette mouvance tectonique: un solo dans le silence...
Et les percussions très terriennes de surenchérir après cet atterrissage en douceur. On décolle et embarque de nouveaux vers des terres lointaines, inconnues.La clarté d'un ciel pur se dégage, des frissons, de la finesse, du raffinement dans les éclats de musique C'est comme un étirement du temps, un élargissement de l'espace, pour mieux respirer, se poser Des bribes de sons émiettés en mémoire, scandent comme une marche lente, solennelle, timbrée, résonnante.Pas à pas la mélodie avance inéluctablement. Mais une fin en fuite vibrante créez un horizon ouvert, comme un ciel qui se dégage.
Dernière étincelle, dernier souffle de l'interprète, aux ailes d'ange qui se pose, tel un oiseaux , un satellite en fin de course.
De Jean Sibelius, voici à présent "Rakastava opus 14" daté de 1911
Hommage aux cordes, fluidité, flux et reflux de la musique, en vagues successives pour créer une douceur spacieuse, des glissements envolés, du suspens....en suspension!
Des grondements, des roulements de percussions changent le ton en une vaste amplitude sonore
Decrescendo, coloration dansante de la musique pour conférer à cette oeuvre un caractère joyeux, inspiré de folflore etnique, bucolique et pastoral
La contrebasse ponctue le tout, l'atmosphère est "populaire", radieuse, enjouée, entrainante.Un solo de violon, des vrombissements de percussions et le tour est joué: une montée en puissance s'étire, grave, pondérée, mélancolique aussi parfois.....Belle œuvre à écouter dans le recueillement de la félicité.
Sur ces "chemins de l'amant", l'amour, les adieux sont doux et tendres à l'oreille.
"Arena" de Magnus Lindberg est une suite tout en contraste!
Voici une version remaniée de l'originale pour grand orchestre, forme réduite, plus compacte, plus dense à l'écoute.
Pour 16 Bmusiciens, des solos, duos, concertos.
C'est une bouffée de vents, de percussions, très vive, envahissante qui déferle.Comme autant de compressions musicales, d'empilement, d'accumulations de sons par couche acoustique, par strate pour former un chaos tectonique, bigarré, chatoyant, stratifié.
De puissantes échappées belles musicales de sonorités polychromes, protéiformes nous submergent
Tel un désordre, un tumulte grandissant!Telle une course aux sons, qui se doublent, se fuient, s'évitent ou se dépassent dans des trajectoires fébriles.Les ponctuations sonores des vents et percussions, la langueur et longueur des cordes permettent une fusion des sons, des balancements et bercements salvateurs.Les sons y sont projetés comme des fusées dans l'espace.Brisures, ruptures aussi pour déstabiliser l'écoute sont de mise.L'atmosphère est virulente, strdente, tel un déferlement de matières sonores à adopter dans l'instant: un choc où malgré tout la plénitude spatiale des masses et volumes sonores reprendra le dessus sur les impacts des salves tirées dans les résonnances de l'ouie!
Un concert exceptionnel à l'image de tous ses protagoniste, un parfum "du nord" du pays des fiords et des rennes, de l'espace à conquérir, infini, radieux, prometteur!
lundi 23 septembre 2013
"Les nuits" d'Angelin Preljocaj: le "bassin" méditerranéen du corps dansant, musical!
Et surtout pour "Les nuits", sur les compositions musicales de Natacha Atlas et Samy Bishai!
Audace judicieuse de programmation dans le cadre du festival Musica, la danse très empreinte de lyrisme et de tectonique d'Angelin Preljocaj est autant un hommage à la femme Shéhérazade, qu'à l'homme.L' "homme qui danse", ce mâle qui hante toute son œuvre d'homme de culture albanaise où l'on ne plaisante pas!! (lire à ce propos le livre de sa sœur Catherine Preljocaj "Le bonheur pour une orange"sur la femme albanaise dans le giron familial machiste.)
Bref tout démarre pour cette évocation des mille et une nuits par un magnifique tableau à la Ingres où des femmes évoluent, lascives dans une sorte de hammam, bain vaporeux dans des gestes lents, et voluptueux: l'orientalisme sera dès lors le fil d'Ariane de cette oeuvre chorégraphique qui depuis sa création fin mars à Aix, a pris de l'ampleur, du poids, de la maturité
L'art de Preljocaj pour une danse hachée, violente, passionnée et tétanique nous rapelle sa passion pour l'énergie des corps, pour la beauté revendiquée du corps qui danse et se laisse à voir. L"obscène" clarté du désir, celle qui se révèle de derrière le rideau, éclate et jaillit dans la composition chorégraphique.
Les portés sont voluptueux, sensibles, au risque de la dérobade.
La sexualité des hommes et femmes qui dansent est révélée aux regards: quand le remix de la mélodie de James Brown "it's man's man's man's world" déferle dans les corps des danseuses, alignées comme au Moulin Rouge dans les "petites robes rouges" signées du styliste Alaia.
Quand à leur tour les hommes sur le même leitmotiv exécutent des mouvements très évocateurs d'une virilité assumée, c'est "pince moi je rêve", comme des fantasmes vécus, montrés.
Adam et Eve s'en régaleraient, le serpent aussi. La consomation de la sexualité, jamais vulgaire est affichée, rebelle et consentante.
C'est beau et énivrant comme une "liqueur de chair" qui se distille dans "la peau du monde".
Angelin s'accompagne de la très belle partition de deux auteurs du "sud", chaleureux et érotiques en diable pour cette évocation du désir et de sa communauté. Natacha Atlas et sa voix suave, Samy Bishai pour son inspiration orientale, ses mélodies et impacts musicaux sidérants.
Ce "bassin" devenu méditerranéen de la "danseuse classique" évoqué par le philosophe Pascal y prend tout son sens: il est mobile comme fait pour cette danse du ventre, porteur de sensualité, rond et tounoyant, évocateur des mouvements torides d'un érotisme non dissimulé.
Et les costumes de Alaia, de tournoyer comme autant de vêtements qui baillent ou flottent
Petites robes noires, caleçons seyants, comme ces braguettes du XIX ème siécle qui magnifiaient les parties sexuelles du corps masculin, merveilleuse petite robe blanche portée à l'occasion d'un magnifique pas de deux, en final...
Quant à la scénographie et aux décors de Constance Guisset, les volutes des arcades, les arabesques, les torsades et autres clairs-obscurs lumineux, dessinent les contours d'un univers à demi révélé, ajouré, pas toujours dans la visibilité et la transparence
Cachée, comme voilée aussi au travers d'un moucharabié, la danse de Preljocaj est tendre et féroce à la fois, servie par une ligne musicale tendue autant que lassive et souple
Une entente très "cordiale" entre le chorégraphe et les musiciens!
"belle nuit, oh nuit d'amour, sourit à nos ivresses"......
Le Trio Arbos à Musica: la musique de chambre contemporaine "bien chambrée"!
Quatre œuvres pour illustrer ce compagnonnage fertile: "Trio" de Georges Aperghis , pièce courte rebondissante, claire, légère, comme froissée et frémissante entre les mains des interprètes(piano, violon, violoncelle), "Trio" de Toshio Hosokawa, création mondiale qui s'interroge sur la facture d'un trio classique vers une refonte plus "orientale".
Inspiré par le chamanisme, cette pièce brève illustre la représentation du monde sensible et invisible sous ses aspects divins et cachés.Ésotérique et énigmatique, la musique enchante et se dérobe à notre entendement."Funfzehn Bagatellen" de Ivan Fedele est une composition originale basée sur la volonté de modifier la perception de l'événement sonore pour l'auditeur: une aventure acoustique singulière pour les sens en éveil, bousculés par l'inventivité très tonique de la partition.
Le "Lied ohne Worte" de Michael Jarrell développe les motifs comme autant de germes qui se génèrent, s'accouplent et donnent naissance à des formes musicales hybrides.
Son travail sur le geste instrumental et sur l'organisation de la forme par rapport au timbre s'y glisse harmonieusement et insidieusement.Il y travaille sans relâche un même objet, une même idée et travaille le matériau musical de façon arborescente.Ce lied "sans parole en est une belle illustration sonore, sans les sonorités liées aux mots, au sens et à la sémantique: bel excercice de style empreint de poésie et de sensibilité à "autre chose" d'inédit.
Au coeur de ce concert se glissait une oeuvre vidéo de Robert Cahen, comme une respiration dans ce flot de propositions musicales inoues.
ROBERT CAHEN: chaman de l'image "animée", plasticienne.
"Dernier Adieu" de 1988 est une sorte d'hommage à Jean Marc Tingaud, photographe de la mer. Ensemble, ils façonnent un scénario-images pour évoquer l'idée même de la photographie, sans montrer aucun cliché de l'artiste en question. Ces images seront évoquées plus tard simplement en fin de course, dans la narration comme les œuvres qui vont s'en aller voguer dans des bouteilles lâchées aux quatre coins de douze mers et océans du globe.
Flux et reflux des images vidéo floutées par le ralenti des mouvements de vague, de la verticale à l'horizontale, du bas vers le haut.
Les spectres d'un phare, les volutes et circonvolutions voluptueuses de la caméra au régime de la lenteur très pondérale des masses de lumière, apparaissent, disparaissent opérant comme un révélateur d'images fantômes.
La musique d'Olivier Messiaen "Vingt regards sur l'enfant Jésus" illumine le tout, nous embarquant dans un voyage maritime au long cours.
L'embarcation est légère, l'image vidéo, mobile et "futile", fébrile comme tous ces électrons libres qui la constituent
Le montage d'Ermeline Le Mézo en souligne le vertige, le déséquilibre permanent. La fluidité aussi de cette lumière capturée, scintillante et vibratile des images sensibles de la mer: autant de vagues jamais échouées qui reviennent, planent et préfigurent déjà l'écriture de Robert Cahen, ce plasticien de l'image, ce chamane vibrant de constellations créatives et sensibles. 0n songe à "Tombe avec les mots", à "Solo", "Parcelles de ciel", écrits pour les chorégraphes Roberto Montet et Susan Buirges dans les années 1989...Et aussi le magnifique "Puits de l'épervier", manifeste de l'image dansée de Hideyuki Yano dansée par lui-même et Yves Aubert.
Danses des surfaces de lumière, immergées comme celles de la méduse de Paul Valéry, cette danseuse aux ondulations saccadées, plongée dans les mouvances maritimes.liquides...
Ce chant du mouvement et du temps, cette ode à la pesanteur autant qu'à l'apesanteur des choses de la vie: autant de "cartes postales" d'un lointain pays des merveilles où la mesure des choses n'est plus tout à fait la même.
dimanche 22 septembre 2013
Les nuits" de Preljocaj à MUSICA: l'obscure clarté du désir
"Les Nuits" de Angelin Preljocaj: un conte d'effets magique
"Les Nuits" s'annonce comme l’étendard du "Pavillon Noir", centre chorégraphique du Ballet Preljocaj à Aix en Provence.
Œuvre créée dans le cadre de "Marseille, capitale européenne de la culture", ce morceau de bravoure renforce la ligne éditoriale de ce démiurge chorégraphe, en possession d'une pleine maturité
Sans Shéhérazade et ses héroïnes féminines, les Mille et une Nuit n’existeraient pas. De leurs aventures, Angelin Preljocaj extrait les notes les plus sensuelles, pour une rêverie flamboyante. Double retour aux sources avec ces Mille et une Nuits. D’abord aux sources de la littérature, grâce à ces contes orientaux et millénaires ayant inspiré une production artistique foisonnante depuis l’Inde jusqu’en Occident. Ensuite aux sources même de l’art de Preljocaj : en privilégiant la dimension érotique de ces contes, le chorégraphe promet d’écrire une pièce lumineuse et fantasmée, dans la veine de Liqueurs de chair. C’était il y a vingt ans. Depuis quelques années, dans des registres très différents, Angelin Preljocaj a pris goût à travailler à partir d’écrits pour plusieurs de ses récentes créations : Blanche-Neige, Le Funambule, l'Apocalypse selon Saint-Jean, Ce Que j’appelle Oubli... Chaque fois, il en livre une lecture totalement éclairée, magnifiée par une esthétique absolument impressionnante où l’espace se découpe géométriquement au gré des mouvements.
Accompagné d’Azzedine Alaïa pour les costumes, de Natacha Atlas, Sami Bishai et le collectif 79D pour les musiques, et de Constance Guisset pour la scénographie, ces Mille et Une Nuits s’annoncent d’ores et déjà comme une machine à fantasmes, comme une ode à la figure tutélaire et puissante de la femme émancipée, mère de désirs et de poésie, d’adversité et de passion.C'est bien d'un Ange dont il s'agit, celui qui ouvre des univers étranges, qui crée une gestuelle vif argent, ciselée et précise, une danse chorale où à l'unisson, les êtres vibrent et se confondent.Preljocaj est ce peintre capable d'orchestrer les corps, de les mettre en résonance, en état de grâce. On se souvient d' "Annonciation" de "Trait d'union" ces deux duos emblématiques de son écriture chorégraphique et filmique."Les Nuits" sera sans doute une toile tendue d'énergie, d'urgence: celle de l'alerte, de l'alarme de sa danse, mais aussi de la sensualité sauvage émanant de l'interprétation virtuose de ses danseurs.Rendre des comptes à cette immense odyssée de l'amour, à cette fresque amoureuse que sont "les mille et une nuits" est une gageure, un défi!
Calligraphe de la danse, Preljocaj trace le récit des corps de cet ouvrage mythique, oriental et romanesque, flux de mots et de textes fantastiques.
A MUSICA ce dimanche 22 Septembre 17H à la FILATURE à MULHOUSE
Œuvre créée dans le cadre de "Marseille, capitale européenne de la culture", ce morceau de bravoure renforce la ligne éditoriale de ce démiurge chorégraphe, en possession d'une pleine maturité
Sans Shéhérazade et ses héroïnes féminines, les Mille et une Nuit n’existeraient pas. De leurs aventures, Angelin Preljocaj extrait les notes les plus sensuelles, pour une rêverie flamboyante. Double retour aux sources avec ces Mille et une Nuits. D’abord aux sources de la littérature, grâce à ces contes orientaux et millénaires ayant inspiré une production artistique foisonnante depuis l’Inde jusqu’en Occident. Ensuite aux sources même de l’art de Preljocaj : en privilégiant la dimension érotique de ces contes, le chorégraphe promet d’écrire une pièce lumineuse et fantasmée, dans la veine de Liqueurs de chair. C’était il y a vingt ans. Depuis quelques années, dans des registres très différents, Angelin Preljocaj a pris goût à travailler à partir d’écrits pour plusieurs de ses récentes créations : Blanche-Neige, Le Funambule, l'Apocalypse selon Saint-Jean, Ce Que j’appelle Oubli... Chaque fois, il en livre une lecture totalement éclairée, magnifiée par une esthétique absolument impressionnante où l’espace se découpe géométriquement au gré des mouvements.
Accompagné d’Azzedine Alaïa pour les costumes, de Natacha Atlas, Sami Bishai et le collectif 79D pour les musiques, et de Constance Guisset pour la scénographie, ces Mille et Une Nuits s’annoncent d’ores et déjà comme une machine à fantasmes, comme une ode à la figure tutélaire et puissante de la femme émancipée, mère de désirs et de poésie, d’adversité et de passion.C'est bien d'un Ange dont il s'agit, celui qui ouvre des univers étranges, qui crée une gestuelle vif argent, ciselée et précise, une danse chorale où à l'unisson, les êtres vibrent et se confondent.Preljocaj est ce peintre capable d'orchestrer les corps, de les mettre en résonance, en état de grâce. On se souvient d' "Annonciation" de "Trait d'union" ces deux duos emblématiques de son écriture chorégraphique et filmique."Les Nuits" sera sans doute une toile tendue d'énergie, d'urgence: celle de l'alerte, de l'alarme de sa danse, mais aussi de la sensualité sauvage émanant de l'interprétation virtuose de ses danseurs.Rendre des comptes à cette immense odyssée de l'amour, à cette fresque amoureuse que sont "les mille et une nuits" est une gageure, un défi!
Calligraphe de la danse, Preljocaj trace le récit des corps de cet ouvrage mythique, oriental et romanesque, flux de mots et de textes fantastiques.
A MUSICA ce dimanche 22 Septembre 17H à la FILATURE à MULHOUSE
"The House Taken Over": scènes de ménage et de fratrie en huit-clos!
"La maison occupée": un premier opéra du jeune compositeur portugais Vasco Mendonça, mis en scène par Katie Mitchell, d'après une nouvelle de Julio Cortazar: imaginez le bouquet final: un opéra déroutant en huit-clos sidérant.
Ils sont deux chanteurs, comédiens sur le plateau une heure durant à exécuter et vivre les gestes du quotidien partageant la maniaquerie du "ménage": deux frère et souer dont l'univers va se rétrécir au fur et à mesure dans la tension des bruits surgissants de partout.
Une oeuvre à la Hitchkok ou Ionesco où l'absurde prend la pas sur la réalité, le fantastique sur le quotidien.
Le suspens est grand, ponctué par la musique qui renforce l'étrangeté de la situation.
Chant du cygne pour cet étrange couple confiné dans la monotonie de l'existence, de la routine.
Les deux voix sont celles de la détresse, de l'angoisse, merveilleusement interprétées par Edward Grint et Kitty Whately sous la direction de Etienne Siebens La dramaturgie nait littéralement du travail sur l'éclairage dans un décor domestique très classique.La musique sert le théâtre dramatique, au delà du drame, en autant de respirations pour s'en échapper.L'obsession grandissante de l'intrigue, la sensation d'enfermement, de clostration, d'enmurement est prégnante.
On étouffe comme les deux protagonistes, souffrant de claustrophobie. La répétition martèle les situations et l'atmosphère qui s'en dégage est convaincante!Irène et Hector rétrésissent dans le confinement de l'espace-lumière de la scénographie et leur fantôme resurgiront dans nos mémoires comme autant d'empreintes spectrales.
Un opéra entre banalité des tâches quotidiennes et rêveries fantasmées d'un ailleurs inaccessible: du rêve très maitrisé!
Ils sont deux chanteurs, comédiens sur le plateau une heure durant à exécuter et vivre les gestes du quotidien partageant la maniaquerie du "ménage": deux frère et souer dont l'univers va se rétrécir au fur et à mesure dans la tension des bruits surgissants de partout.
Une oeuvre à la Hitchkok ou Ionesco où l'absurde prend la pas sur la réalité, le fantastique sur le quotidien.
Le suspens est grand, ponctué par la musique qui renforce l'étrangeté de la situation.
Chant du cygne pour cet étrange couple confiné dans la monotonie de l'existence, de la routine.
Les deux voix sont celles de la détresse, de l'angoisse, merveilleusement interprétées par Edward Grint et Kitty Whately sous la direction de Etienne Siebens La dramaturgie nait littéralement du travail sur l'éclairage dans un décor domestique très classique.La musique sert le théâtre dramatique, au delà du drame, en autant de respirations pour s'en échapper.L'obsession grandissante de l'intrigue, la sensation d'enfermement, de clostration, d'enmurement est prégnante.
On étouffe comme les deux protagonistes, souffrant de claustrophobie. La répétition martèle les situations et l'atmosphère qui s'en dégage est convaincante!Irène et Hector rétrésissent dans le confinement de l'espace-lumière de la scénographie et leur fantôme resurgiront dans nos mémoires comme autant d'empreintes spectrales.
Un opéra entre banalité des tâches quotidiennes et rêveries fantasmées d'un ailleurs inaccessible: du rêve très maitrisé!
Musica 2013: une ouverture solenelle.
C'est en présence d'Aurélie Filippetti, ministre de la culture que s'ouvrait la 31 ème édition du festival Musica, celui de toutes les écritures de la musique d'aujourd'hui.
Au programme et interprétées par le SWR Sinfonieorchester Baden Baden und Freiburg, deux créations mondiales, signées de Marc Monet et Yann Robin.Et ce sous la direction de François Xavier Roth.
La première, "mouvement, imprévus, et....pour orchestre et autres machins" atteste de l’ingéniosité et de l'audace que l'on reconnait à Marc Monet.Il décortique et transforme le temple du concerto pour violon dédié au virtuose albanais Tedi Papavrami.Iconoclaste en diable, le voici en trublion, agitateur de notes, "maître de formes en rupture" pour nous envahir littéralement de sonorités inédites Des "imprévus", il se fait le maitre d'ouvrage guidé par un questionnement sur la tradition de la place du soliste au sein de l'orchestre: Pari gagné quand à l'écoute qui en découle, libre, imprévisible, sur le fil des surprises multiples comme autant de pièges à éviter.
"Un pied de nez drolatique" dont il nous a habitué, depuis entre autre la composition pour saxophone solo de la vidéo de Karine Saporta, "Le cirque" dont il signait en 1986, la partition déroutante, accompagnant gestes, grimaces et autres fantaisies de non moins fantasque chorégraphe.
Un concerto à son image, "déconcertant"!
Suivait " Monumenta" de Yann Robin, création de 2012/2013: face à l'architecture grandiose d'un orchestre, le compositeur livre une œuvre puissante, envahissante, qui déferle comme un ouragan dans l'espace-temps. Des images surgissent, fascinantes telles des envolées d'oiseaux terrassés par des salves, percussions détonantes. La tempête s'installe dans un flot discontinu, qui frappe, surprend, submerge. A la gigantesque formation démesurée qu'est l'orchestre, il offre des sons "monumentaux", disproportionnés, surdimensionnés dont la "taille" et les mesures découpent l'amplitude.
Une "usine à sons", des "mâchoires sonores" pour façonner des tâches sonores de couleur, des masses compactes résonnantes, par strates. Une tectonique de la musique, fractale, chaotique pleine d'énergie ébranle l'espace sonore et contribue à dégager une ambiance forte, magistrale, solenelle.
Une musique de combat, très chorégraphique dans l'écriture de la gestuelle musicale: les sons "glissent, s’étirent, se déploient et se métamorphosent".
Enfin Georg Friedrich Hass avec "limited approximations" de 2010 offrait une configuration scénique et sonore fort originale: six pianos à queues, disposés en demi-cercle sur le plateau prenaient "la vedette", pour matérialiser la réflexion du compositeur sur "l'intervalle de douzième de ton" passé au crible de la composition musicale.
Un jeu édifiant pour les sensations et l'écoute musicale ainsi proposée au sens.
Le trouble, les frictions dissonantes,le flou s'installe au grand bonheur de la création
Un concert d'ouverture très riche, un manifeste en faveur de la création concertante et symphonique, une "aventure" sonore: tel se définirait cette soirée prestigieuse, démesurée, "antidote à l'ordinaire des temps de crise"!
Au programme et interprétées par le SWR Sinfonieorchester Baden Baden und Freiburg, deux créations mondiales, signées de Marc Monet et Yann Robin.Et ce sous la direction de François Xavier Roth.
La première, "mouvement, imprévus, et....pour orchestre et autres machins" atteste de l’ingéniosité et de l'audace que l'on reconnait à Marc Monet.Il décortique et transforme le temple du concerto pour violon dédié au virtuose albanais Tedi Papavrami.Iconoclaste en diable, le voici en trublion, agitateur de notes, "maître de formes en rupture" pour nous envahir littéralement de sonorités inédites Des "imprévus", il se fait le maitre d'ouvrage guidé par un questionnement sur la tradition de la place du soliste au sein de l'orchestre: Pari gagné quand à l'écoute qui en découle, libre, imprévisible, sur le fil des surprises multiples comme autant de pièges à éviter.
"Un pied de nez drolatique" dont il nous a habitué, depuis entre autre la composition pour saxophone solo de la vidéo de Karine Saporta, "Le cirque" dont il signait en 1986, la partition déroutante, accompagnant gestes, grimaces et autres fantaisies de non moins fantasque chorégraphe.
Un concerto à son image, "déconcertant"!
Suivait " Monumenta" de Yann Robin, création de 2012/2013: face à l'architecture grandiose d'un orchestre, le compositeur livre une œuvre puissante, envahissante, qui déferle comme un ouragan dans l'espace-temps. Des images surgissent, fascinantes telles des envolées d'oiseaux terrassés par des salves, percussions détonantes. La tempête s'installe dans un flot discontinu, qui frappe, surprend, submerge. A la gigantesque formation démesurée qu'est l'orchestre, il offre des sons "monumentaux", disproportionnés, surdimensionnés dont la "taille" et les mesures découpent l'amplitude.
Une "usine à sons", des "mâchoires sonores" pour façonner des tâches sonores de couleur, des masses compactes résonnantes, par strates. Une tectonique de la musique, fractale, chaotique pleine d'énergie ébranle l'espace sonore et contribue à dégager une ambiance forte, magistrale, solenelle.
Une musique de combat, très chorégraphique dans l'écriture de la gestuelle musicale: les sons "glissent, s’étirent, se déploient et se métamorphosent".
Enfin Georg Friedrich Hass avec "limited approximations" de 2010 offrait une configuration scénique et sonore fort originale: six pianos à queues, disposés en demi-cercle sur le plateau prenaient "la vedette", pour matérialiser la réflexion du compositeur sur "l'intervalle de douzième de ton" passé au crible de la composition musicale.
Un jeu édifiant pour les sensations et l'écoute musicale ainsi proposée au sens.
Le trouble, les frictions dissonantes,le flou s'installe au grand bonheur de la création
Un concert d'ouverture très riche, un manifeste en faveur de la création concertante et symphonique, une "aventure" sonore: tel se définirait cette soirée prestigieuse, démesurée, "antidote à l'ordinaire des temps de crise"!
mardi 17 septembre 2013
Pierre Henry et Maurice Béjart: la danse électroacoustique s'affiche! Le maître du marteau....
La complicité et l'amitié de Béjart et Pierre Henry, c'est déjà "Messe pour le temps présent", "concerto pour une porte et un soupir", "le marteau sans maître".....
Mais aussi ces deux "toiles", œuvres bricolée s par Pierre Henry, autoportraits en B majeur, ou en Flamenco accrochées aux cimaises du musée d'art moderne de la ville de Paris, actuellement!
Et bientôt dans vos oreilles au festival Musica à Strasbourg!
Le jeudi 28 Septembre à la salle des fêtes de Schiltigheim à 19H "Pierre Henry, électroacoustique"
lundi 16 septembre 2013
"Le corps en oeuvre": une exposition de chorégraphes à Paris!
Quand les chorégraphes s'exposent autrement que sur scène, une
galerie d'art prend le relais: Coullaud & Koulinsky présente son exposition de
rentrée
LE
CORPS EN ŒUVRES
10
plasticiens chorégraphes emmenés par Maria Carmela Mini,
du
12 septembre au 2 novembre
« Premier
médium de l’artiste, le corps est sans doute en œuvre depuis l’origine de l’art.
Notre argument, au seuil d’une époque, ne sera que l’hypothèse d’un rapport
partiellement renouvelé de l’artiste contemporain à son matériau corps, et la
recherche de ses effets. »
- Maria Carmela
Mini
Pour sa grande
exposition de rentrée, la Galerie Coullaud & Koulinsky présente le travail
rare de dix chorégraphes-plasticiens dans « Corps en œuvre »,
exposition dont Maria Carmela Mini, directrice artistique du festival
Latitudes Contemporaines, est la commissaire.
L’exposition
réunirt une dizaine d’œuvres : vidéos, photos et installations de dix artistes
internationaux : Franko B, Steven Cohen, Jan
Fabre, Marie-Caroline Hominal, Daniel Larrieu, Daniel Linehan, Fiorenza Menini,
Gina Pane, et Miet Warlop.
Un cycle de
performance sera proposé tout au long de l’exposition avec Miet
Warlop, Marie-Caroline Hominal, Fiorenza Menini et Daniel Linehan.
GALERIE COULLAUD &
KOULINSKY
12 rue de
Picardie
75003
PARIS
|
Pierre Henry à Strasbourg à MUSICA et pour une exposition au musée d'Art Moderne à Paris: "53 autoportraits par Pierre Henry "
Avant d'aller l'écouter au festival MUSICA à Strasbourg, lisez:
« LA MAISON DE SONS DE PIERRE HENRY »: LE SUPERBE LIVRE DE GEIR EGIL BERGJORD, UN PHOTOGRAPHE VENU DU FROID (Fage Editions)
Pierre
Henry, qui a fêté il n'y pas si longtemps ses 80 ans, est connu comme
compositeur, moins comme peintre. Or, dans la maison qu'il occupe, 32
rue de Toul dans le XIIème arrondissement, il a accumulé des tableaux
qu'il appelle des peintures concrètes, faites de collage ou de
compositions d'objets hétéroclites, ayant tous rapport au son, sorte de
métaphore plastique de la musique qu'il a toujours défendue. Au mois
d'octobre, il a d'ailleurs donné des concerts dans cette maison (comme
il y a deux et trois ans dans le cadre de Paris Quartier d'Eté)
dans laquelle le public était invité à circuler avant de s'installer
qui en cuisine, qui dans le salon, qui dans une chambre, pour écouter un
concert très particulier, dans une ambiance à la fois intime et
étrange, dans un espace qui est un bric à brac, un capharnaüm ordonné
selon les humeurs du jour, trace extraordinaire de la carrière, de la
production, du cadre de vie de cet artiste hors norme, compagnon de
Pierre Schaeffer, élève de Messiaen et de Nadia Boulanger qui a marqué
les années cinquante, soixante et soixante dix de sa patte.
rappelez-vous, Voyage, Symphonie pour un homme seul, Messe pour le temps présent.
Voulant laisser une trace de cette maison, qui est à la fois un espace fou, le cadre de tout une vie de production et de création, il songeait depuis longtemps à un livre qui témoignât de cet espace de vie si particulier qui risque de disparaître si la ville de Paris ne se décide pas à la protéger. Pierre Henry n'en est pas propriétaire en effet. Et une maison, une authentique petite maison en plein Paris par les temps qui courent, c'est une proie fort alléchante.
Et puis il ya eu une rencontre, à l'occasion d'un concert en Norvège, avec un photographe norvégien, Geir Egil Bergjord dont la méthode de travail et les oeuvres lui ont plu. Sollicité d'abord pour un catalogue, ce projet est devenu une authentique collaboration artistique, un livre de photographies de très belle facture qui donne de cette étrange maison un reflet complet, en en percevant comme rarement on a pu le voir, à la fois le caractère, l'intimité, la chaleur, la folie, la diversité. Les photos traduisent exactement l'atmosphère de cet ilôt étrange au centre de Paris. Beaucoup d'objets, des vieux disques, des vieilles photos, un beau fauteuil violet (quelle photo magnifique) des livres, des bandes magnétiques à n'en plus finir, des espaces, salon, cuisine, cour, quelques regards furtifs dans la salle de bain, dans la chambre à coucher où Pierre Henry se repose, des objets en très gros plan, fils, prises, cables, disques, livres, puis des angles plus larges: le moindre recoin est exploré, voire sublimé. Ainsi de simple mémoire d'un espace , ce livre par le travail remarquable de Berjord est devenu un double témoignage artistique, car les photos aident merveilleusement à comprendre ce qu'est Pierre Henry et la nature de sa création, mais montrent aussi que Geir Egil Bergjord (on le voit en consultant son site www.bergjord.com ) est un merveilleux photographe de l'objet, qu'il saisit dans sa réalité pour en faire un en-soi, décontextualisé, presque surréaliste. Ainsi ce livre est-il une rencontre réelle entre deux artistes dont les univers se sont croisés et se sont compris, car Bergjord est aussi un merveilleux photographe du concret .
Ajoutons que l'ensemble est complété par un CD comprenant quatre pièces inédites de Pierre Henry (Capriccio, Phrases de Quatuor, Miroirs du temps et Envol) et par quelques textes de Pierre Henry et de sa fidèle Isabelle Warnier, de Geir Egil Bergjord, mais aussi de François Weyergans et Yves Bigot, un peu académiques, du regretté Maurice Fleuret (le meilleur texte, écrit il y a une quarantaine d'années) et du grand critique norvégien Tommy Olsson, qui signe un texte vivant, moderne, original.
Enfin soulignons que ce projet est un authentique projet européen, puisqu'il en existe aussi une version anglaise pour la Norvège notamment, parce que sans l'aide de la Norvège et de divers sponsors publics norvégiens, il n'aurait pas vu le jour, ce qui est pain béni pour l'éditeur lyonnais Fage Editions. La presse française qui a rendu compte du livre n'en a évidemment rien dit, et elle a peu dit de l'art de ce photographe qui fait toute la valeur du livre. Ethnocentrisme (délétère) quand tu nous tiens!!
Merci Pierre Henry pour sa vie au service de la création musicale,et pour avoir modelé cette maison à son image et merci à Geir Egil Bergjord d'avoir su la mettre en valeur, en faisant de ce livre un petit bijou. Merci au Fond d'action Sacem et à la Norvège d'avoir financé bonne part du projet.
La Maison de sons de Pierre Henry, Fage Editions
Voulant laisser une trace de cette maison, qui est à la fois un espace fou, le cadre de tout une vie de production et de création, il songeait depuis longtemps à un livre qui témoignât de cet espace de vie si particulier qui risque de disparaître si la ville de Paris ne se décide pas à la protéger. Pierre Henry n'en est pas propriétaire en effet. Et une maison, une authentique petite maison en plein Paris par les temps qui courent, c'est une proie fort alléchante.
Et puis il ya eu une rencontre, à l'occasion d'un concert en Norvège, avec un photographe norvégien, Geir Egil Bergjord dont la méthode de travail et les oeuvres lui ont plu. Sollicité d'abord pour un catalogue, ce projet est devenu une authentique collaboration artistique, un livre de photographies de très belle facture qui donne de cette étrange maison un reflet complet, en en percevant comme rarement on a pu le voir, à la fois le caractère, l'intimité, la chaleur, la folie, la diversité. Les photos traduisent exactement l'atmosphère de cet ilôt étrange au centre de Paris. Beaucoup d'objets, des vieux disques, des vieilles photos, un beau fauteuil violet (quelle photo magnifique) des livres, des bandes magnétiques à n'en plus finir, des espaces, salon, cuisine, cour, quelques regards furtifs dans la salle de bain, dans la chambre à coucher où Pierre Henry se repose, des objets en très gros plan, fils, prises, cables, disques, livres, puis des angles plus larges: le moindre recoin est exploré, voire sublimé. Ainsi de simple mémoire d'un espace , ce livre par le travail remarquable de Berjord est devenu un double témoignage artistique, car les photos aident merveilleusement à comprendre ce qu'est Pierre Henry et la nature de sa création, mais montrent aussi que Geir Egil Bergjord (on le voit en consultant son site www.bergjord.com ) est un merveilleux photographe de l'objet, qu'il saisit dans sa réalité pour en faire un en-soi, décontextualisé, presque surréaliste. Ainsi ce livre est-il une rencontre réelle entre deux artistes dont les univers se sont croisés et se sont compris, car Bergjord est aussi un merveilleux photographe du concret .
Ajoutons que l'ensemble est complété par un CD comprenant quatre pièces inédites de Pierre Henry (Capriccio, Phrases de Quatuor, Miroirs du temps et Envol) et par quelques textes de Pierre Henry et de sa fidèle Isabelle Warnier, de Geir Egil Bergjord, mais aussi de François Weyergans et Yves Bigot, un peu académiques, du regretté Maurice Fleuret (le meilleur texte, écrit il y a une quarantaine d'années) et du grand critique norvégien Tommy Olsson, qui signe un texte vivant, moderne, original.
Enfin soulignons que ce projet est un authentique projet européen, puisqu'il en existe aussi une version anglaise pour la Norvège notamment, parce que sans l'aide de la Norvège et de divers sponsors publics norvégiens, il n'aurait pas vu le jour, ce qui est pain béni pour l'éditeur lyonnais Fage Editions. La presse française qui a rendu compte du livre n'en a évidemment rien dit, et elle a peu dit de l'art de ce photographe qui fait toute la valeur du livre. Ethnocentrisme (délétère) quand tu nous tiens!!
Merci Pierre Henry pour sa vie au service de la création musicale,et pour avoir modelé cette maison à son image et merci à Geir Egil Bergjord d'avoir su la mettre en valeur, en faisant de ce livre un petit bijou. Merci au Fond d'action Sacem et à la Norvège d'avoir financé bonne part du projet.
La Maison de sons de Pierre Henry, Fage Editions
mercredi 11 septembre 2013
"Pointes et tutu": ne vous crêpez plus les cheveux!
Arborer un chignon de danseuse parfait toute une journée relève de l’utopie pour beaucoup d’entre nous. Bonne nouvelle dans la beauty sphère
! Ce temps est désormais révolu. Et pas besoin de cravacher dur comme
un petit rat de l’Opéra ni de prendre des cours de hair style à 90€ la
séance. Manufacture Cosmétique de Paris lance un coffret spécial
coiffure de ballet. A l’intérieur de cette astucieuse mallette, tout le
nécessaire pour réaliser un bun
impeccable. Soit concrètement : 2 élastiques, 10 petites épingles
neige, 5 grandes épingles chignon, 5 petites pinces, 5 grandes pinces et
2 filets. Et comme la marque souhaite accompagner de A à Z les
beautystas en herbe, elle a même pensé au step by step sous forme de
dessin et de vidéo. Plus aucune erreur n’est désormais permise.
Une bonne idée cadeau à offrir ou à s’offrir sans plus attendre.
Le kit Pointes et Tutu est disponible en exclusivité chez Monoprix en deux versions : brune et blonde, au prix de 11,90€.
Une bonne idée cadeau à offrir ou à s’offrir sans plus attendre.
Le kit Pointes et Tutu est disponible en exclusivité chez Monoprix en deux versions : brune et blonde, au prix de 11,90€.
"Flamingo" ou l'art de décoder les codes
Une adorable BD, signée Molly Idle, nous conte en images les positions et attitudes de la danse, codée!
Mais avec quelle justesse, quelle souplesse et aptitude à désacraliser les bases des codes et de la grammaire des postures qui ont fait pleurer tant d'élèves!!!
Lorsqu'une adorable petite baigneuse chaussée de palmes et coiffée d'un bonnet jaune se met à imiter les gesticulations d'un flamant rose, celui-ci se montre particulièrement moqueur ! Pourtant, lorsque la petite fille vexée lui tourne le dos, c'est lui qui fait le premier pas... Alors l'un tend la main (ou l'aile) à l'autre, et les voilà partis dans une danse pleine de complicité. Sur quelques doubles, des volets que l'on soulève nous révèlent peu à peu l'amitié qui pointe son nez entre ces deux-là.
A cela s'ajoute la poésie d'un message généreux et délicat. Au-delà de la parole, la danse est un langage par le biais duquel l'enfant et l'oiseau pourraient finir par s'entendre.
lundi 9 septembre 2013
Performance de Geneviève Charras et Claudine Bertrand au FRAC Besançon sur une oeuvre de Ryoji Ikeda
De l'art cinétique et de la danse improvisée!!!!
http://www.youtube.com/watch?v=QZGk78wUXxY
http://www.youtube.com/watch?v=QZGk78wUXxY
dimanche 8 septembre 2013
Christian Lacroix à Montmajour: une île flottante!
Christian Lacroix investit Montmajour
"Mon île de Montmajour"
Christian Lacroix, une fois de plus surprend, déroute et investit l'abbaye légendaire, territoire connu de notre arlésien de souche.Et invite entre autres,Jean Michel Othoniel à imaginer un univers de perles de verre pour "un cortège endormi" qui fera date dans la pertinence d'un lieu investi "in situ" par tant de grâce perlière!
Le Centre des monuments nationaux confie l’abbaye de Montmajour à Christian Lacroix, qui raconte et partage sa vision personnelle de ce lieu, tour à tour «terrain de jeux et d’escapades, de rendez-vous d’amour et de travail, lieux de culture et de méditation ».
L’exposition présente une sélection d’œuvres issues des collections du Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (CIRVA). Ces pièces travaillées rue de la Joliette à Marseille depuis 1983 sont signées par quelques une des plus grands designers et plasticiens contemporains : Ettore Sottsass, Bob Wilson, Pierre Charpin, Jean-Michel Othoniel, Jana Sterbak et Javier Perez pour ne citer que quelques noms. Christian Lacroix les met en scène dans les divers espaces du monument avec les créations d’autres artistes dont Beautiful Steps, le grand escalier flottant de Lang & Baumann, les photographies de Vincent Stocker, Véronique Ellena et Olivier Roller, les peintures de Bernard Quesniaux, les oeuvres de Gérard Traquandi… ce parcours est enrichi de vêtements et objets liturgiques provenant du musée de la Visitation de Moulins et du Trésor de Saint-Trophime à Arles, ou encore des costumes d’Aïda créés par le couturier Arlésien pour l’opéra de Cologne. Un ouvrage, réalisé par les éditions du Patrimoine pendant l’accrochage, accompagne l’exposition.
Abbaye de Montmajour
Route De Fontvieille
13200 Arles
"Mon île de Montmajour"
Christian Lacroix, une fois de plus surprend, déroute et investit l'abbaye légendaire, territoire connu de notre arlésien de souche.Et invite entre autres,Jean Michel Othoniel à imaginer un univers de perles de verre pour "un cortège endormi" qui fera date dans la pertinence d'un lieu investi "in situ" par tant de grâce perlière!
Le Centre des monuments nationaux confie l’abbaye de Montmajour à Christian Lacroix, qui raconte et partage sa vision personnelle de ce lieu, tour à tour «terrain de jeux et d’escapades, de rendez-vous d’amour et de travail, lieux de culture et de méditation ».
L’exposition présente une sélection d’œuvres issues des collections du Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (CIRVA). Ces pièces travaillées rue de la Joliette à Marseille depuis 1983 sont signées par quelques une des plus grands designers et plasticiens contemporains : Ettore Sottsass, Bob Wilson, Pierre Charpin, Jean-Michel Othoniel, Jana Sterbak et Javier Perez pour ne citer que quelques noms. Christian Lacroix les met en scène dans les divers espaces du monument avec les créations d’autres artistes dont Beautiful Steps, le grand escalier flottant de Lang & Baumann, les photographies de Vincent Stocker, Véronique Ellena et Olivier Roller, les peintures de Bernard Quesniaux, les oeuvres de Gérard Traquandi… ce parcours est enrichi de vêtements et objets liturgiques provenant du musée de la Visitation de Moulins et du Trésor de Saint-Trophime à Arles, ou encore des costumes d’Aïda créés par le couturier Arlésien pour l’opéra de Cologne. Un ouvrage, réalisé par les éditions du Patrimoine pendant l’accrochage, accompagne l’exposition.
Abbaye de Montmajour
Route De Fontvieille
13200 Arles
"Blackface-Banjo": une BD très "dansante"!
Un jeune vagabond unijambiste, céleste et noir,tourne autour de sa jambe de bois comme pour mieux nous entrainer dans le spectacle de sa vie, toute en équilibre.
Une vie qui sera faite d'amour contrarié, d'amitiés trahies et de gloire jamais gratuite.
Il tournoie, danse, se dévisse littéralement, notre héros "black", jazzy à souhait dans des élans musicaux tourbillonnants! En "noir" et blanc notre Valentin le désossé, ou clown "chocolat" divague, oscille sans cesse en déséquilibre, funambule, équilibriste hors pair.Tel Charlot, il bouge, virtuose et se transforme en ballerine!
A lire absolument!
se révèle ici scénariste et illustrateur de talent avec beaucoup de brio et un coup de patte vif, efficace, très tranchant.
Une vie qui sera faite d'amour contrarié, d'amitiés trahies et de gloire jamais gratuite.
Il tournoie, danse, se dévisse littéralement, notre héros "black", jazzy à souhait dans des élans musicaux tourbillonnants! En "noir" et blanc notre Valentin le désossé, ou clown "chocolat" divague, oscille sans cesse en déséquilibre, funambule, équilibriste hors pair.Tel Charlot, il bouge, virtuose et se transforme en ballerine!
A lire absolument!
se révèle ici scénariste et illustrateur de talent avec beaucoup de brio et un coup de patte vif, efficace, très tranchant.
samedi 7 septembre 2013
"Parallèle, à la segonda"
Parallèle: position de "danse" contemporaine où les pieds sont "parallèles", ancrés dans le sol...
"Seconde" : position des pieds en langage classique, talons serrés et orteils ouverts, en dehors.
"A la segonda": intervalle entre deux notes deux musique....
Alors quel serait le "parallèle" entre la danse et la peinture, affiché lors de l'exposition "Parallèle" à la galerie Art'Course à Strasbourg dès le onze septembre?
Le parallélisme des "deux tours"?
Affaire à suivre avec Geneviève Charras lors du vernissage à 19H
Au 49 bis rue de cla Course à Strasbourg!
Venez, entrez "libres" et ressortez libres!
"Seconde" : position des pieds en langage classique, talons serrés et orteils ouverts, en dehors.
"A la segonda": intervalle entre deux notes deux musique....
Alors quel serait le "parallèle" entre la danse et la peinture, affiché lors de l'exposition "Parallèle" à la galerie Art'Course à Strasbourg dès le onze septembre?
Le parallélisme des "deux tours"?
Affaire à suivre avec Geneviève Charras lors du vernissage à 19H
Au 49 bis rue de cla Course à Strasbourg!
Venez, entrez "libres" et ressortez libres!
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