lundi 29 février 2016
"La danseuse aux étoiles"
Adeline Piedplus (1847-1947), dont Guy des Cars a romancé la vie dans son roman La demoiselle d’Opéra, a réellement existé. Fille de concierge, elle est devenue ballerine à l’Opéra, a connu un amour fou avec un beau lieutenant, a traversé trois guerres au cours de ses cent années d’existence.
La première série de représentations de Violettes Impériales se termine le 5 février 1950 pour laisser la place à une nouvelle création, musique de Vincent Scotto, La Danseuse aux Etoiles, d’après le roman de Guy des Cars. La pièce se joue un peu moins longtemps que Violettes, mais 21 mois tout de même.
Une fois de plus le public et la presse applaudissent à la nouvelle opérette du magicien Varna. Quant à la musique de Vincent Scotto, elle est particulièrement réussie avec des airs comme « La Polka des Lilas », « La Marche des Hussards », « Tout doux cocher », « Soirée merveilleuse »…
René Dumesnil écrit dans « Le Monde »:
« … Il y a la musique de Vincent Scotto qui vous entre dans la tête avec effraction, et qui vous poursuit longtemps comme une obsession… »
« … Il y a la musique de Vincent Scotto qui vous entre dans la tête avec effraction, et qui vous poursuit longtemps comme une obsession… »
Dans « Aux Ecoutes », on lit :
« … Vincent Scotto a écrit une partition brillante, émue ou endiablée, dont les airs seront demain sur toutes les lèvres »
« … Vincent Scotto a écrit une partition brillante, émue ou endiablée, dont les airs seront demain sur toutes les lèvres »
La danseuse aux étoiles revint six mois à Mogador (1966), pour remplacer une reprise de No, no, Nanette qui n’avait pas donné les résultats espérés.
L’ouvrage fit une belle carrière en province, mais aujourd’hui, comme beaucoup d’ouvrages des années cinquante, il attend le retour en grâce de l’opérette à grand spectacle…
dimanche 28 février 2016
"Figures de la femme" 1880/ 1920 au MAMCS : des danseuses !
Henri Boutet, né le à Sainte-Hermine et mort le (à 68 ans) à Paris, est un dessinateur et graveur français, surnommé le « petit maître du corset » ou le « peintre de la midinette ».
Et Max Klinger avec "Fur Alle":
Œuvres exposées à l'occasion de l'exposition "Figures de la femme à l'aube de la Modernité" 1880/ 1920 au MAMCS jusqu'au 15 Mai 2016
Et Max Klinger avec "Fur Alle":
Œuvres exposées à l'occasion de l'exposition "Figures de la femme à l'aube de la Modernité" 1880/ 1920 au MAMCS jusqu'au 15 Mai 2016
Louis Legrand: le vrai "peintre des danseuses" ?
En 1884, il s'initie aux techniques de gravure avec Félicien Rops. Sa technique préférée étant l'aquatinte. Dès 1887, il collabore au journal Le Courrier français. Les dessins qu'il y fait paraître ont le plus souvent pour thème la mort et la déchéance. Poursuivi pour obscénité, il purge une courte peine d'emprisonnement et abandonne ensuite la carrière d'illustrateur satirique. En 1891, il participe au Gil Blas illustré et s'intéresse au monde de la danse, en illustrant notamment unCours de danse fin de siècle (Paris, E. Dentu, 1892). Il fréquente assidument les salles de répétition et les coulisses.
En 1900, il reçoit une médaille de bronze à l'Exposition universelle de Paris. Décoré de l'ordre de la Légion d'honneur en1906, il meurt en 1951 dans un oubli complet. Avant Toulouse-Lautrec, il a reproduit au travers de ses œuvres la vie nocturne parisienne de l'époque. La Bretagne fut également une des ses sources d'inspiration ; le Musée départemental breton(Quimper) conserve plusieurs de ses gravures d'inspiration bretonne.
Crazy Horse au Salon de l'Agriculture: cow show en Limousine !
Départ pour le salon!
Odette Joyeux, super star!
Film de Claude Autant-Lara (France, 1945). Scénario : Alfred Adam et Jean Aurenche. NB. 95 mn. Avec Odette Joyeux, Pierre Larquey, François Périer, Jean Desailly, Jacques Tati.
Genre : poésie surannée.
Une toute jeune châtelaine, Sylvie, rêve tendrement à un beau fantôme, le « chasseur blanc » dont le portrait orne sa chambre. Or son père, endetté, veut vendre le tableau... Léger comme une plume, un Jacques Tati transparent navigue d'escaliers monumentaux en salles d'armes. La douceur de son sourire, la naïveté de ce « trucage » donnent le ton de cette rêverie délicatement surannée. Fable sur le passage de l'enfance à l'âge adulte - Sylvie va se détacher de son fantôme pour découvrir un amour plus terrestre -, le film flotte en état de béatitude, du regard étoilé d'Odette Joyeux à la tendresse palpable qui émane des personnages. Tout exhale une poésie d'un autre âge, somnambule, désuète et touchante, à laquelle on succombe avec délice.!
"Tous en scène": Vincente Minnelli: le retour!
Acteur sur le retour, Tony Hunter (Fred Astaire) se voit proposer par un couple de scénaristes la participation à un nouveau spectacle léger et divertissant. Le metteur en scène pressenti, Jeffrey Cordova (Jack Buchanan), imbu de sa personne, donne comme partenaire à Tony la danseuse classique Gabrielle Gerard (Cyd Charisse). Mais la mésentente entre les deux est immédiate, notamment parce que Gabrielle est plus grande que Tony. Le spectacle léger est transformé en une sombre adaptation de Faust et s'avère un four. L'équipe décide de remettre sur pied le spectacle initialement prévu et tourne en province avant la grande première new-yorkaise.
Produit par Arthur Freed pour la MGM dans la foulée de Chantons sous la pluie, Tous en scène en partage de nombreux points communs : même duo de scénaristes pour les deux films, histoire d'un échec d'une production et comment la relancer, même groupe de trois hommes et deux femmes, les longues séquences musicales finales Broadway Melody etGirl Hunt, les deux numéros-manifestes Make 'Em Laugh et That's Entertainment, etc.
Mais outre sa qualité esthétique, témoignant d'un genre au mieux de sa maturité, le film va plus loin dans le mordant des caractères et des situations, les conflits y sont plus crédibles, et surtout offre un miroir du réel légèrement vertigineux : en 1953, Fred Astaire a 54 ans, et n'a plus son aura des années 1930 ; le couple d'amis scénariste est presque un autoportrait de ceux du film Betty Comden et Adolph Green ; l'aversion d'Astaire pour les partenaires plus grandes que lui était bien réelle ; le personnage de Cordova est largement inspiré de José Ferrer ; jusqu'au titre original, The Band Wagon, par ailleurs complètement anecdotique dans le film, qui est celui d'une revue créée à Broadway par Astaire et sa sœur Adele en1931.
La chanson finale du film, That's Entertainement!, est devenu emblématique de ce deuxième âge d'or de la comédie musicale, au point de devenir le titre original d'un film d'anthologies du genre, Il était une fois Hollywood sorti en 1974, dont le succès engendra deux suites en 1976 et 1994.
Parmi les séquences les plus remarquables sont souvent cités le pas de deux dans le parc d'Astaire et Charisse (Dancing in the Dark, probablement l'un des plus parfaits jamais filmés), le numéro des triplés (Triplets) et celui d'Astaire dans le parc de jeux (Shine on Your Shoes).
samedi 27 février 2016
"La croyance et le corps"
La croyance et le corps
Esthétique, corporéité des croyances et identités
Directeur éditorial Jean-Marie Pradier |
Nombre de pratiques profanes ou non qui constituent le champ de recherche en ethnoscénologie s'inscrivent dans un système de croyances. Celles-ci se définissent pour les individus et les communautés moins par rapport à une dosa qu'à un habitus spirituel, éthique et esthétique où se retrouvent les constituants de l’expérience sensible : textualité et transtextualité, oralité – verbal art –, techniques du corps, danse, musicalité, ornementation, polysensorialité, états émotionnels. Institutionnalisées, les croyances composent des synesthétiques codifiées aussi pressantes sinon plus que les doctrines dont la connaissance est souvent approximative. Les arts – au sens large du terme – paraissent être intimement associés à l’expression primordiale des croyances qui, en retour, nourrissent les imaginaires qui les fécondent. La perception attentatoire de certaines formes artistiques par le croyant ne serait-elle pas le contrecoup de cette symbiose des éléments sensibles de la conviction?
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"Danser" de Astrid Eliard
Chine, Delphine et Stéphane ont une passion commune : la danse. Sans elle, ils ne se seraient sans doute jamais rencontrés. Milieux sociaux, origines géographiques, motivations, histoires familiales, tout les opposait. À l'École de danse de l'Opéra, ils vont cohabiter, se détester, se jauger, s'aider? La danse est exigeante. Chine, Delphine et Stéphane iront-ils au bout de leurs rêves ? Avec beaucoup d'humour et de tendresse, Astrid Éliard nous entraîne dans le monde des petits rats de l'Opéra, un monde à part, où l'on vit en musique, en tutu et chignon pour les filles, en collant pour les garçons. Mais derrière cet uniforme, on découvre des adolescents comme les autres, préoccupés par les questions de leur âge et de leur époque. Leurs corps sont en train de devenir des objets de désir. Il leur faudra donc vivre ce changement, assumer le trouble des premiers émois amoureux, et concilier l'idéal de perfection avec la trivialité du réel?
Votre roman Danser met en scène trois petits rats de l’Opéra : Chine, Delphine et Stéphane. Pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser au monde de la danse classique ?
J’ai fait énormément de danse classique, dans une école qui a donné une danseuse étoile de l’Opéra de Paris et pas mal de danseurs professionnels. J’étais assez douée, en tout cas passionnée, et l’idée de la vocation m’a évidemment traversé l’esprit. Une part de moi-même, enfouie, secrète, regrette de ne pas avoir eu la vie de Chine, Delphine ou Stéphane.
Vos trois adolescents sont très différents et l’histoire de Danser nous guide à travers les aléas de leur amitié. Comment ces trois profils sont-ils nés de votre plume ?
Leurs origines sont multiples. Ils sont nés de mes souvenirs – de cours de danse comme de cours de récréation – et des heures que j’ai passées, fascinée, à observer les danseurs.
Est-ce facile, en tant qu’auteur, de se remettre dans la peau d’adolescents de 15 ans ? Comment avez-vous fait pour imaginer leurs réactions et avis sur les choses ?
La question est plutôt de savoir s’ils sont crédibles et ça sera au lecteur d’y répondre. Pour ma part, j’ai essayé de me « reconnecter » à ce monde de l’adolescence, de déterrer tous les complexes, les craintes, les espoirs qui animent ou torturent les ados. C’est l’obsession du regard des autres, l’impression de voir sa vie défiler en transparence, comme si on en n’était que le spectateur. Cela dit, une fois que les personnages sont nés, ils gagnent leur indépendance, ils sont régis par leur propre cohérence, et il me semble que le romancier n’a plus à plaquer sur eux des réactions, des émotions. Ce sont les personnages qui décident pour eux-mêmes.
Ces trois jeunes ont des rapports différents à leur famille et au fur et à mesure de la lecture il apparaît qu’aucune d’entre elles n’est idéale, malgré les apparences. Aviez-vous un message à faire passer à ce sujet ?
Le lien familial est un thème très important de ce livre. Chine, Delphine et Stéphane sont internes à l’Ecole de Danse, ils doivent donc apprendre, cinq jours par semaine, à vivre sans leurs parents. Pour Chine, c’est une libération, elle est heureuse loin de sa mère, même si elle pense à elle tous les jours. Stéphane a déçu son père en devenant danseur et chagriné sa mère en choisissant de vivre loin d’eux. Delphine, elle, a le blues de sa famille. Ses parents lui manquent atrocement. Elle se rend compte qu’elle est moins émancipée qu’elle ne le pensait. Mes trois personnages ont une grande maturité – notamment artistique – mais ce sont encore des enfants qui ont besoin de leurs parents, que ce soit pour réclamer leur tendresse ou pour les accabler de critiques.
Vous mettez en scène l’éveil à l’amour, dans un premier temps fantasmé par vos trois héros, bien que chacun à sa façon. Cette première phase d’émoi dénué de tout réalisme est-elle importante selon-vous ? Pourquoi avez-vous choisi de la mettre en scène en particulier ?
On est tous passés par là… non ? Ce moment où l’on rêve de l’amour idéal, tout en redoutant sa réalisation physique. Je crois que c’est le propre de l’adolescence, de ne pas percevoir l’amour comme un tout, mais de penser qu’il y a les sentiments d’un côté, le sexe de l’autre.
Passé cette première phase, les étudiants prennent conscience de la trivialité de cet amour. Alors que certains acceptent d’y plonger, d’autres tentent d’y résister. Cette désillusion est-elle un passage obligé ?
A mon avis, mes personnages n’ont pas dépassé la phase 1) : l’amour rêvé/redouté. Quelques-uns se donnent en spectacle, prétendent « avoir fait l’amour » comme si ça faisait d’eux des grandes personnes. Il n’est pas encore question de désillusion, c’est plutôt une course à l’expérience – il y a donc ceux qui courent, et ceux qui vivent la course en observateurs…
Vous avez déjà écrit plusieurs textes sur le couple. Pourquoi avoir choisi de traiter l’amour en amont du couple cette fois ?
L’amour, dans ce livre, déborde largement du cadre du couple : je voulais écrire sur l’amour de la danse, l’amour des parents pour leurs enfants et inversement, mais aussi sur l’amitié…
Sans directement dévoiler la fin du roman, qui surprend, est-ce malgré tout important d’avoir des rêves ?
Bien sûr ! A l’adolescence, les rêves sont grands, beaux et sublimes, plus on vieillit, plus ils rapetissent. Ils portent moins sur notre être, que sur ce qu’on pourrait posséder. On rêve de voyages, de repos, d’une grande maison ou d’une belle voiture. C’est un peu triste.
"La danse profonde, de la carcasse à l'extase" Jérôme Andrews: "avance" !
« La danse au plus profond de moi, ma danse profonde, cette nécessité personnelle, d’où vient-elle ? Et votre danse, celle qui est au plus profond de vous, d’où vient-elle ? Dans le dictionnaire, il est dit que les danses sont des pas rythmés. La danse profonde, c’est autre chose. Il y a des gens qui n’ont jamais appris des pas de danse et qui se sont éveillés du moment qu’ils se sont mis à danser. La danse profonde, ce n’est pas un système, c’est quelque chose que vous connaissez avant même de naître, c’est une chose profonde en vous. Mais vous pouvez passer toute votre vie à éviter ce que vous êtes… »
Figure majeure de la danse moderne aux États-Unis puis en France, influencé aussi bien par Mary Wigman que par Joseph Pilates, le danseur, chorégraphe et pédagogue Jerome Andrews (1908- 1992) a marqué de nombreux artistes contemporains. Entre 1968 et 1980, à l’invitation d’Arno Stern, pionnier en matière éducative, il donne des conférences sur sa conception de la danse et sa pratique pédagogique. Dans ces interventions, éditées ici pour la première fois, affleurent son humilité, sa spiritualité, sa fantaisie. On y découvre surtout la subtilité et l’exigence de sa quête, celle d’un épanouissement personnel à travers le mouvement, et son désir de libérer en chacun les possibilités d’une « danse profonde ».
carnets centre national de la danse
Avec des textes de : Dimitris Kraniotis, Laurent Sebillotte, Arno Stern, Christine Kono.
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