Un ouvrage de René Boussara et Louise Poissant collection esthétique presse de l'université du québec
Les personnages virtuels se multiplient depuis quelques années dans les
arts médiatiques et les arts de la scène en empruntant plusieurs
apparences. Ils se situent dans la lignée des êtres artificiels ayant
peuplé l’histoire humaine au sein de représentations fantasmagoriques,
que ce soit sous forme d’ombres, de doubles ou de spectres ayant le
pouvoir de s’animer. En effet, les figures du simulacre jouant sur
l’illusion perceptive ou sur les leurres sont aussi anciennes que la
faculté de symboliser. Au sein des représentations contemporaines, elles
partagent la scène avec l’acteur ou le danseur en chair et en os, par
le truchement de projections d’images ou en s’incarnant dans des
automates issus de la robotique. Dans les mondes fictionnels du cinéma
numérique, ces figures anthropomorphiques relèvent de l’animation de
synthèse. Elles agissent à titre de personnages : parfois elles
dialoguent avec les acteurs réels, d’autres fois elles les remplacent.
Qu’est-ce qui rend présent, performatif et parfois inquiétant un
personnage virtuel ? Quel rôle est-il appelé à jouer dans les pratiques
artistiques contemporaines des arts de la scène ? Dans le domaine de la
danse, les chercheurs explorent le mouvement de ces corps virtuels,
désormais dissociés de leur enveloppe charnelle d’origine. Quels sont
les procédés scénographiques et médiatiques utilisés pour animer ces
personnages et créer un effet de présence ? Quelles transformations
esthétiques opèrent les simulations du corps de synthèse ? Le personnage
virtuel peut-il vraiment simuler le corps humain dans toutes ses
nuances expressives, tant sur le plan de son apparence que de son
comportement ? Et que nous apprend le corps artificiel sur l’identité
motrice ou encore sur le phénomène de l’empathie ? Ce sont quelques-unes
des questions que posent les auteurs réunis ici. Cet
ouvrage se penche sur les effets de présence que suscitent de tels êtres
artificiels, en relation avec le corps performatif.
2013, 368 pages,
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