En costume cravate voici notre édile en proie à une rhétorique du politique, pas vraiment "correcte"
Une heure durant, il propose attitudes, gestes et discours émanant d'une méticuleuse observation du comportement, des codes gestuels, du cadrage aussi de ces "hommes troncs" vus souvent dans le cadre et le format tv.Joindre le geste à la parole sera de bonne guerre mais toujours décalé, à côté sans jamais illustrer.
Curieuse et furieuse adaptation de ces constats redondants de gestes qui affirment, soulignent, confirment une pensée en mouvement pour mieux véhiculer messages, propagande ou autre prise de paroles de taille.Il n'est pas seul dans ce jeu de rôle: derrière le public, une femme dirige ses gestes, ponctue le rythme de la performance: dissimulée ou à vue, on peut ignorer sa présence: elle vous fait des farces dans votre dos et vous, vous regardez fasciné, un homme en proie à une sorte de manipulation à distance, sans fil ni baguette Elle lui dicte ses déambulations, déplacements, réactions mais il demeure en phase avec l'écoute du public, ses respirations, ses attentes interactives.
Au plus proche de son corps, l'assemblée écoute les mots du discours, traduit en direct simultanément, ce qui semble ralentir le rythme, laisser moins de place au danseur pour donner libre cours à ses réactions en direct.
Artistes de la traduction,l'art de l'interprétariat, de la bascule d'une langue à l'autre sans trahison, ni faux sens, nous voici donc peut-être aussi dans la supercherie: les gestes donnés à voir sont aux antipodes du sens de ce discours lénifiant, hypocrite et frauduleux sur la guerre en temps de paix, sur la paix en temps de guerre de la bouche d'un tout jeune prix Nobel, Obama !
Obama campé tantôt comme un "président" un homme droit, debout, gestes conditionnés, mesurés, doigts déployés comme Fred Astaire, élégant, sophistiqué
Puis relâchement et dévoilement de la fraude, du leurre,: on nous ment: un dandy désinvolte fait place à la rigueur, relax, chemise ouverte, cravate défaite, chaussures délassées.
Négligence affichée, fausse révolte, engagement de pacotille jusqu'à la chute, simulacre de défaite: mais non, il rebondit le président, de joie devant la défense de la femme et de l'enfant!
PHILIPPE HALSMAN |
On songe aux sauts de Lisbeth Gruwez dans le même rôle de présidente, mais elle c'est de rage et de désespoir non simulés. La valse du pantin se termine après une heure de discours fleuve par une sortie peu fière d'un homme faussaire, la tête basse qui nous a dévoilé, obscène, ses aspirations pitoyables On songe au photographe Philippe Halsman et sa "jumpology"avec ses clichés d'hommes célèbres qui "sautent" pour échapper à l'étiquette du correctement politique, pour se lâcher de l'emprise du pouvoir sur leur physique et mental !!!!
Il a mouillé sa chemise notre fantoche de président, transpirant, alors que l'on assiste à sa "perte"d'énergie en regardant "travailler" notre performeur, hors pair ! Qui jamais ne se démonte, garde la face, même en faisant les pompes ou en s'accouplant virtuellement avec son texte!
Et dire que l'on a pu être dupe de ce discours flamboyant en 2009 devant l'espoir que représentait un président et dire que seule la danse, son écoute et les vecteurs directs que sont ses "interprètes" peut-elle aussi nous révéler le sens des mots, de la syntaxe d'un discours fallacieux en diable qui a pu mener le monde en bateau! Titanic, on coule ensemble où on survit? Ensemble avec la danse, cet "être ensemble" jamais démagogique, jamais tyrannique.
A Pôle Sud en coréalisation avec le Maillon jusqu'au 22 Novembre
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