Vue dans le cadre de l'exposition "La vie est une légende" au MAMCS.
Si le nom de Baïkonour évoque un pan de l’histoire de la conquête spatiale, le Kazakhstan reste d’une manière générale mal connu de bon nombre d’entre nous qui réduisent trop rapidement cette république d’Asie centrale à ses steppes et ses pipelines. Ancienne république soviétique devenue indépendante à partir de 1991, le Kazakhstan est aussi une terre d’art et de culture où la création contemporaine, des vergers d’Almaty, cité des artistes et des intellectuels, jusqu’aux gratte-ciels d’Astana, sa capitale économique, témoigne d’une extraordinaire vitalité. La culture kazakhe est avant tout une culture plurielle, fruit d’une histoire millénaire marquée par le nomadisme et la tradition orale et d’une histoire plus récente, celle des XX et XXI siècles, où les régimes politiques ont apporté leur lot de catastrophes et de reconstructions frénétiques. L’influence des pays frontaliers (les anciennes républiques soviétiques que sont l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Turkménistan) de même que la marque des régimes politiques voisins (la Russie, la Chine) se lisent dans ce territoire où se côtoient plusieurs langues, plusieurs cultes, plusieurs traditions. De ce substrat mêlant héritage soviétique et chamanisme, culture nomade et croissance économique accélérée, naît un art à la beauté convulsive où bien souvent la frontière entre proposition artistique et analyse critique n’a plus lieu d’être. La Vie est une légende écrit Mukagali Makataev (1931-1976), le poète kazakhe qui fut aussi le traducteur de Dante et de Walt Whitman. Ces mots semblaient tout désignés pour évoquer le cercle d’artistes ici réunis, qui tous font œuvre dans un creuset à l’histoire ancestrale et en pleine mutation.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire