mardi 5 novembre 2024

"My (petit) Pogo" Fabrice Ramalingom R.A.M. Gare à la récré!

 


Quelques années après My Pogo, Fabrice Ramalingom décide de retraverser les intentions de cette pièce en l’adaptant pour le jeune public. L’ancien interprète de Dominique Bagouet y dévoile, avec humour et légèreté, la boîte à outils de la fabrique de sa danse. Tout débute comme une conférence avant de glisser, l’air de rien, vers le spectacle qui se joue. En passant d’abord par l’explication des rouages créatifs, le chorégraphe et ses trois danseurs font œuvre d’une pédagogie célébrant l’écriture du mouvement dans ses rouages les plus intimes. My (petit) Pogo est traversé par la question de l’être ensemble et la difficulté à trouver sa place dans un groupe. Autant de thématiques vivaces chez des enfants qui découvrent, étonnés, la liberté et la rugosité d’un pogo à un âge où ils interrogent le monde l’esprit ouvert, avant la rébellion de l’adolescence. La graine plantée dans leur esprit pourra ainsi germer et laisser éclore tout leur imaginaire.


Cour de récréation
Un petit bijou précieux pour explorer le processus de création chorégraphique d'une petite compagnie de quatre danseurs qui se présentent comme tels, faisant de nous des témoins bienveillants d'une pièce qui s'invente, se trouve et se construit selon l'inspiration de chacun et l'organisation de toutes des découvertes gestuelles convoquées lors de cette démonstration en temps réeL. C'est gai et ludique, intelligent et rafraîchissant. On sent combien l'inventivité, la responsabilité et l'écoute sont les moteurs d'un travail partagé, vécu comme un vaste terrain de jeu où chacun trouve sa place et considère celle de l'autre. Comme un match performant , singulier, où il n'y a rien à gagner sinon la joie de danser.

A Pole Sud les 5 et 6 Novembre 

 

 

mardi 29 octobre 2024

De la danse populaire, vernaculaire, modeste......A déguster sans modération. PANPAN SUR LE TUTU de Geneviève Charras

 Imaginez un "musée de la danse" où le rose ne dominerait pas, où les danseurs seraient des peluches, des stylos, des automates, des babioles et bricoles d'un cabinet de curiosité fantasque...  Imaginez toute une petite vie liée à la danse, qui ferait des "pieds plats" de gamine, une métamorphose en pattes de cigognes en tutu! La collection de G C délivre tout un univers, de l'enfance à la tribu de la danse contemporaine et trouve sa place, son "endroit" dans ce livre- images peuplé de figurines de pacotille, de collectors publicitaires qui s'emparent de Terpsichore désormais muse qui s'amuse. Ouvrez ce codex, bréviaire de rêves ou d'espèces d'espace où fondre et se répandre serait un credo pour tous ces créatures qui ne dansent pas. Panpan sur le tutu, c'est le foyer où les esprits se rencontrent autour de textes de collaborateurs intrigués ou séduits par cet angle d'attaque, point de vue d'une plongée dans un monde immobile qui n'attend que votre curiosité pour vivre les aventures que vous saurez lui insuffler.Comme des cygnes d'un lac qu'il ne faudrait jamais assécher, comme des tutus suspendus aux cintres des nuages, ce recueil est blasphème ou dictionnaire-inventaire des petits pas et mille pieds de la Danse: dans tous ces états. De siège bien entendu.

Un bréviaire, incunable missel iconoclaste pour petite cérémonie intime au coeur d'une caverne d'Ali Baba. Tire la chevillette et la bobinette Charras. "Monte la en danseuse" ou "Plein feux sur le tutu": Simenon et San Antonio ne le renieraient pas.  Ni Alphone Daudet et son "charmant joueur de tutu- panpan". Et "tututer" la jaja aux barres.

"Une caverne de souvenirs, d'objets kitsch, de jouets, de figurines, tout un panel formidable et joyeux consacré à la Danse. Dans cette fabuleuse collection-presque de l'art brut- G. C. est présente à chaque page, chaque objet, dans chaque figurine Aucun livre à ce jour ne met à l'honneur un ensemble de représentations populaires autour de la danse.Juste un monde féérique, ludique, joyeux, enfantin, naïf que GC a  réussi à créer… toute son humanité est là, bien concentrée"..Dominique Boivin

jeudi 24 octobre 2024

"Birds on a wire": le chant des oiseaux: atout choeurs...Un concert très "maitrisé" et métissé!

 


Birds On A Wire est un duo formé en 2012 par la chanteuse et violoncelliste brésilienne Dom La Nena et la chanteuse franco-américaine Rosemary Standley.Pour célébrer leurs dix ans, le duo a créé "Le chant des oiseaux".Accompagnées pour chaque représentation d'un chœur de jeunes filles et guidées par les arrangements de Mike Smith (Gorillaz), elles revisitent leur répertoire existant tout en ajoutant de nouvelles reprises – marque de fabrique des deux complices.Une création, chaque fois réinventée avec une nouvelle Maîtrise, qui place plus que jamais la voix au centre de leur art. 

Elle se fraye modestement un chemin à travers les rangées de jeunes choristes et apparait pleins feux au devant de la scène. Sa complice a déjà entamé une mélodie catalane: le tour est joué, on est en directe empathie avec cet ensemble exceptionnel réuni pour l'occasion, un seul soir pour couronner deux journées entières de répétitions avec les deux choeurs. Belle et généreuse contribution des chorales-maitrises de Colmar auprès de ces deux artistes hors pair -hors paire- Tandem au plateau, complices interprètes d'un répertoire à multiples entrées: folklore et musiques du monde, berceuse, chant brésilien,chansons bretonnes rythmées et scandées avec le public, invité à danser debout au final. Il faut voir la très jolie salle du Théâtre Municipal de Colmar, un petit salon à l'italienne, cosy, bordé de balcons, baignoires et mezzanines peuplées de puttini bien dorés.Elles s'adressent au public, posent des questions pas toujours à réponse immédiate. Et le public s'emballe pour Pink Floyd et autre revisitations du répertoire dont le très beau "Oh, solitude" de Purcell. Les doigts de la violoncelliste, Dom La Neva frôlent les cordes, les pinces, son archet fait le reste et sa voix se mêle à celle de Rosemary Standley, notre "Carment" furieuse, cette chanteuse à la voix profonde, habitée par de multiples sensations qu'elle délivre peu à peu au compte goutte pour que l'on puisse mieux les apprécier. Les reconnaitre dans toutes leurs tessitures, variations, hauteurs, fréquences et vibrations. 


De la musique avant toute chose bercée par les deux choeurs de voix très maitrisées des jeunes et talentueuses musiciennes amateures de Colmar. Une rencontre de charme dans un écrin sonore de qualité. Une soirée enthousiasmante, pleine de rappels chaleureux, de saluts généreux et reconnaissants pour tout ce travail de haut de gamme.  Des oiseaux pas prisonniers qui parlent, pépient et bordent deux artistes remarquables dont la complicité se révèle à son plein. Et deux chefs de coeur Catherine Roussot et Bernard Kiry aux commandes !


Avec : Dom La Nena & Rosemary Standley, la Manécanterie Saint-Jean et la pré-Maîtrise de Filles du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Colmar. Arrangements musicaux de Mike Smith

Au Théâtre municipal de Colmar le 23 Octobre

lundi 21 octobre 2024

Tutu, turlututu: le danseur fantasmé.C"est l' tutu que je préfère.


LE GRAND JETE PANPAN SUR LE TUTU

 chapitre I

LES PELUCHES

Histoire d'ours: le tutu ne fais pas le danseur.

Collection de mascottes, de doudous de caractère, voici mon trésor de "arctophile", de marque ou de marché aux puces, collectés souvent dans l'ancienne boutique de Strasbourg rue de la Nuée Bleue, "A la quête de l'ours": la maison des ours, tanière et planque à animaux inanimés des Steiff, marque de collection de haute facture, à des peluches anonymes, banalisées, doudous de toute sorte, porte-clef ou porte bonheur. Planqués derrière ma vitrine dans mon meuble de cuisine trônant dans le salon où se mêlent vaisselle et oursons emprisonnées. Ne cherchant qu'à s'enfuir de ce grand zoo miniaturisé. Ils dansent en couple, l'homme et la femme affublés de tutus. Curieuse confusion des genres , travestis ou androgynes au choix. Désormais c'est "Tête d'ours" qui attire mon attention. Mais je fais un détour: l'accumulation n'est pas collection: addition à payer qui peut se faire lourde.,

Le terme arctophile vient du grec ancien : arctos (ours) et philos (amour, attirance). Un arctophile désigne donc au sens premier quelqu'un qui aime les ours, mais l'usage moderne désigne plutôt un passionné et un amateur d'Ours en peluche.

 

chapitre II

LES FAMILLES: tribu ou collectif?

Voici venir les être humains au milieu d'un bestiaire toujours très présent. Fillettes colorées, bigarrées, tressées; ou Astérix et son bal de fin de banquet. Famille d'insectes de bois, articulés, marionnettes à doigts. Toutes sortes d'animaux: de préférence des ours, mais aussi des lapins, souris, grenouilles...Peu de cochon ni de chiens ou chat: une girafe, des singes..Un bestiaire à la Poulenc ou Wiener, plein de charme ou de tendresse. Canards poule, volatiles ou hippopotame de Fantasia: celui qui danse car mesuré à un film d'animation.Mallarmé écrirait que ce ne sont ni homme ni femme qui dansent mais figures fantasmées .“La danseuse n’est pas une femme qui danse, car ce n’est point une femme, et elle ne danse pas". Sans compter sur les 70 Betty Boop, danseuse, collector inédit de costumes à danser, portés par la plus sexy des créatures cinématographiques. Barbie bien entendu, et ses imitations,les trois collector de mon enfance, plus toutes les autres sur fond de diorama kitsch. Le nombre aidant, c'est sur l'escalier du Palais Garnier que j'installe ce gala de fin d'année, classique et figé pour l'éternité.

La danse est "être ensemble", collectif résonant et participatif.... Même en représentation artificielle, conservatoire et bocal de formol renié à bon escient par nos contemporains.

Chapitre III

LES ARTISTES:la muse danse: Terpsichore en tutu 

Achat d'oeuvres repérées comme la "Cavalcade" de Claude Lapointe, Mickael Jackson vu par Christophe Meyer ou "commandes" pour mon récital sur la danse d'un crabe en tutu référence à "La danseuse" mélodie de Honegger qui fait sortir des coulisses un crabe-danse, les bras en corbeille . Christiane Jaeg s'y attelle joyeusement. La Ballerine de Gunter Grass écroulée dans les coulisses n'est pas loin.

Cathy Gangloff s'inspire de tout l'univers de ma collection pour créer une Betty Boop en tutu, cernée par un cerf, les 1001 en font danse de soldats autobiographique, Barbara Leboeuf pour une revisitation du Lac des Cygnes. Tout un panel d'imaginaires personnels auxquels je me suis frottée aussi, inventant une boxeuse affublée d'un tutu en pinces à linges miniatures de cocktail: un Oscar Schlemmer à la Philippe Guillotel ou Decouflé comme source d'inspiration. Je commande à l'illustrateur Raymond Piela ma carte de visite: une cigogne en tutu, à Fantine Andres l'affiche de mon récital sur les anges-un bouc, fesse en l'air qui danse. Eliane Karakaya découvre le faune de Nijinsky dans les entrelacs d'un morceau de bois flotté. A René Noel, commande de ses fantastiques grenouilles qui dansent, à Julien Kuntz une effigie de son cru. Dominique Haettel y joue du bois flotté dansant et du taefele. Ilana Isehayek pour sa sculpture en "déséquilibre".Tous jouent le jeu et font désormais partie de cette "galerie" d'art comptant -content pour rien qui m'enchante.D'autres "grosses pointures" s'y joignent, Philippe Favier pour ses "Petits pas", Joel Leick pour son "Icare qui danse", Raymond Waydelich pour son "Tango", Jean Arp pour ses "Danseuses", Tomi Ungerer pour son "Bal".J"acquière trois photos de Jacqueline Salmon sur Dominique Bagouet au travail avec un comédien.

Et je crée une ardoise en hommage à Marius Petipa et Benjamin Millepied histoire de mette mes pieds plats dans la fourmilière et à l'étrier."Pointes, talons" hommage à Marius Petipa et Benjamin Millepied

Chapitre IV

L'ENFANCE: le point de départ de la collection sans le savoir.

C'est Péri en tutu de mon arrière grand-mère conservé de génération en génération -allez savoir pourquoi-qui ouvre la collection. Puis Joséphine Baker en poupée gonflable publicitaire pour Banania enchaine: acquise auprès de ma mère à coup de gueule et de caprices en bonds d'achat cumulés pour gagner cette princesse noire affublée d'une ceinture de bananes en plastique. Les premiers produits dérivés....La suite, c'est la poupée mannequin de rêve, en tutu pailleté, collant noir ou patineuse à glace qui emballe mon imaginaire. La boite à bijoux, chalet suisse dévoilant une ballerine aux pointes effilées comme pièce maitresse. Le temps fera le reste à chiner des gadgets, objets, figurines, poupées folkloriques, livres pop-up, meli-melo ou leporello de tout format. Du Shadok danseur -qui n'a jamais existé- au pantin marcheur, automate .

C'est sans doute mes voyages et déplacements dans les festivals de danse qui ont attisé ma recherche et récollection d'objets. Montpellier et sa boutique "Pomme Reinette", Cannes et son antre "En sortant de l'école" et la fameuse "Boutique de la danse" et "Passion Danse"deux générations à Strasbourg de "commerçantes" engagées et passionnées.Clins d'oeils à Dany Jacquemont et Odile.


Chat-pitre V

DES LIVRES ET MOI: la bibliothèque rose

En bonne universitaire, ma bibliothèque idéale aussi démarrée dès l'enfance avec ce livre dans la bibliothèque théâtrale de mon père"le Ballet" de Boris Kochno, secrétaire de Diaghilev: j'y découvre les grandes figures de la danse et des ballets russes, Picasso, Satie, Cocteau...Des images saisissantes pour une petite fille, que le visage androgyne de Nijin,sky dans "le spectre de la rose" mais aussi dans "Pétrouchka"...Ce seront les bandes dessinées Aggie, Lili, Poucette, les Pieds Nikelés qui me lancent dans la lecture des aventures de danseurs.Puis l'illustration, les romans, biographies, la BD feront l'objet du fonds de plus de mille ouvrages sur le sujet de la Danse.Mes complices, conseillers avisés Natacha et Damien de la  Librairie Kléber en seront les responsables...

Lire n'est pas aisé pour celle qui bouge en hyper-active tout le temps pour démarrer dans la vie, les "pieds plats" et devoir danser sans  les formater à l'école de danse moderne de Jacqueline Robinson et des Dupuy. Chez Gilberte Cournand, à la "Librairie de la danse" rue de Beaune à Paris, ce gout là surgit.


les EXPOSITIONS

"Le rêve du collectionneur"


https://enviedequartier.wordpress.com/2020/10/12/du-nouveau-au-petit-cabinet-du-pont-de-pierre/

La collectionneuse Geneviève Charras a mis à la disposition de Véronique Moser et Corine Kleck sa collection d’objets de danse, savant mélange de choses collectées sur les marchés aux puces, trouvées ou données, éléments précieux ou plus modestes.

A la question du trop-plein, omniprésente dans le travail artistique du collectif 1001, le collectif a choisi de répondre par une organisation poétique de la quantité. Face au « toujours plus » il répond par l’humour et crée un monde en réduction. L’espace du Petit Cabinet devient décor et propose la mise en scène du « Rêve du collectionneur ».

Bien ordonnée ou brouillonne, sérieuse ou extravagante, la collection raconte le collectionneur. Il arrive que la collection échappe à la raison et se métamorphose en monstre exerçant la tyrannie du toujours plus. C’est ici que repose le rêve impossible du collectionneur : la totalité, l’intégralité, la complétude.

La recherche de Véronique Moser et Corine Kleck a trouvé un écho dans la gestion et l’organisation à grande échelle des Emmaüs de Mundolsheim, partenaires du projet. L’action de l’association renvoie inévitablement à la notion de surabondance mais aussi à celle de  manque. Notre société, comme dans le monde en réduction du collectionneur oscille entre le toujours plus, le jamais assez pour certains et la part réellement manquante pour d’autres.

 

ART DOUDOU à ART COURSE

Une accumulation sous forme de pyramide gigantesque de peluches, toutes sans exception en tutu, issus de ma collection. Comme une montagne infranchissable de doudous à gravir en rêve ou en réalité. L"adulte immature le délivre de ce "rose c'est la vie" des ballerines classiques.

A vaudou-doux! Grigris et autres tuturbulences !

S'arracher à la voluptueuse douceur du doudou, cet objet transitionnel si "chair" à nos amours et amitiés d'enfance: le complice qui accepte tout, même de se perdre ou de se lâcher, lâchement, le jour de l'affranchissement: abandonné, délaissé, comme vous quand la conscience du monde s'ouvre à vous: comme d'une vielle chaussette, on s'en débarrasse ou on nous l'arrache, comme une dent de lait qui ne tomberait pas toute seule. Alors, il prend des proportions immenses, gigantesques et embarrasse l'espace de nos évolutions: comme une traine qui s'allonge et que l'on doit couper pour ne pas tomber, les pieds entravés, pris au piège, dedans !

Mon "Doudou", ma "femme" en Afrique....Celle qui console, la mère-amante-femme, pleine de douceur et de compassion! Et Donald Woods (le canard en bois) Winnicott  bien sur....pour théoriser sur notre seconde peau.....

Un "doudou", pas vraiment un "cadeau" consolateur, protecteur...Un ami-ennemi qui vous veut du bien, du mal, du fil, de la peluche à retordre. Alors on déconstruit la pile de doudous- spectateurs qui vous regarde du parterre et pas du haut du "paradis" comme les enfants de Marcel Carné, incarné! Un paradis qui s'écroule et révèle le monde: le "doudou" en tutu, c'est vous, le vouvou vaudoudou, amulette, en quête de joie et de libération de tulle, de poils, de plumes: du poids des entraves et souvenirs qui collent à la peau! On déstructure la montagne, obstacle à franchir, on se libère des doudous en les balançant en l'air, le temps d'une bataille de boules de neige avec le public, convoqué pour l'heure à l'abolition de l'esclavage: ce lien ombilical avec tout autre que soi: de la soie, à soi, qui fait écho à la liberté d'être!

Et la danse, et le verbe pour en faire une bonne terre à pis ! Les mamelles du Petit Robert en sus! '(suce)

Performance de Geneviève Charras à Art Course le samedi 3 AVRIL 16H dans le cadre de l'exposition "art doudou" à la galerie, 49 a rue de la course à strasbourg

BETTY BOOP en 70 costumes à danser à La Case à Preuschdof

Une collection glanée en duo bicéphale avec l'artiste animatrice de La Case, Miriam Schwamm : accrochage en suspensions en funambules de cette midinette de charme, heroine de films d'animation de Fleischer attifée savamment de divers costumes, accessoires identifiant un style de danse: du classique au hip-hop en passant par le french cancan et autres danses du monde!Une vraie boutique fantasque...

Scénographie miriam schwamm Octobre 2024

LES PETROLEUSES à la Galerie du Puits 1 à Preuschdorf

60 Barbies danseuses dans leur boire blister se réunissent .Après le succès du film "Barbie" plus d'une centaine de clones de l'actrice vedette Margot Robbie viennent se réfugier au calme et faire bivouac à la station service bien connue des automobilistes de Preuschdorf. Pour ce meeting d'envergure, cette réunion au sommet, du carburant leur est nécessaire: des bidons vides sont mis à leur disposition pour abreuver leur gosier. Encore dans leur carapace de blister, anti feu ignifuge, les petites sculptures, objets non consommés, elles sont encore en tutu chrysalide, robe de mariée fantasmée. Vierges et intouchables, ces walkyries sociétales , diaphanes se transforment dans ce troisième lieu en furies incendiaires. Les "pétroleuses" c'est pas du bidon-bedon.

Une d'entre elle s'en détache, grandeur nature, Geneviève Charras pour vous faire vivre lors d'une performance inaugurale, les aventures d'une de ces rescapées des puits de pétrole de Merkwiller Pechelbronn. A cette occasion Ken, le sauveur Ryan Gosling, leur viendra-t-il en aide et se fera-t-il chasser de la ruche surpeuplée? Alors on a le pétrole et les idées pour cette marée noire burlesque, amas, compilation, accumulation de poupées barbie inédites sorties de la collection de G.C. Charivarieuse.

Rappel de ces femmes révolutionnaire pourchassées sous la Commune de Paris, accusées d'avoir mis le feu aux institutions de l'époque. "Pétroleuses", symbole d'un premier féminisme et soulèvement légitime d'accusées à tord et de travers!

Scénographie miriam schawamm octobre 2024


"Panpan sur le tutu" : un livre ou un bréviaire....

 Je résume mon projet
Depuis ma "tendre enfance", la danse m'a émue (au sens du mouvement et des repères dans ma construction identitaire)
Des objets ont attiré mon regard, ma perception ou simplement des besoins, désirs de jouer, posséder, acquérir ou rejeter. De la boite à musique d'où surgir un automate sur pointes qui frappe en cadence un tiroir à bijoux, de Joséphine Baker en poupée publicitaire pour Banania....De la peluche de Fantasia, un hippopotame qui danse!! Est-ce possible??
J'ai consigné puis acquis objets, œuvres d'art, gadgets, bandes dessinées, livres pop-up, leporello, meli-melo...
Tout ce grand fond concret je souhaite le donner à voir sous forme de livre de format de poche
Plusieurs chapitres de déclinent selon la thématique qui peut relier des "familles" d'objets

Ceux de l'enfance, liés à l'histoire de cette collection : jouets personnels, livres, dessins..

La série de "peluches", bestiaire affublé de tutus, marque de "fabrique" d'un imaginaire collectif encore très prégnant au sujet de la danse

Gadgets divers chinés de ci delà aux cours de mes déplacements, voyages...

Les "collectifs" de personnages, sculptures ou communautés(le bal d'Astérix chez Pixi, des porte-clefs manga du japon, des animaux danseurs en bois articulés en série mis en scène...)

Des oeuvres d'artistes représentant à leur façon le mouvement, le corps (Favier, Arp, des créateurs plasticiens qui m'ont offert, dédié leurs créations, tout support et d'autres dont j'ai fait l'acquisition )

Tout ceci en images, photographies in situ chez moi ou en studio photo

J'ai sollicité certains de ces créateurs pour me confier par écrit leur rapport soit à la collection, soit à l'oeuvre qu'ils ont fabriquée.


Un éditeur d'art Beaudoin Jannink
Un "philosophe" Daniel Payot !!!!!!
Olga Mesa, chorégraphe pour sa réaction à un univers qui lui est "étranger" mais qui l'a questionne
Anne Virginie Diez conservatrice du FRAC Alsace Grand Est pour une analyse critique sur ce curieux "fatras" pour tisser des liens et rhizomes avec le sujet et le public
Jean Louis Hess, le photographe de plateau des objets qui a été surpris puis séduit par ces modèles "immobiles" et dociles..
Gérard Mayen, critique de danse qui a prêté un intérêt pour ma première exposition au petit cabinet de strasbourg: le rêve du collectionneur, dont la réflexion, les mots me sont chers et précieux, comme un regard en empathie ou au contraire "critique" quant à l’intérêt de la démarche.
Pierre Boileau, performeur de la place de la compagnie "l'un des paons danse"
Natacha de Menditte, libraire chez Gallimard Jeunesse pour sa passion pour la bd en relation avec l'illustration de danse.
Miriam Schwamm pour son indéfectible acharnement à me trouver des Betty Boop en costumes de danseuse, ainsi que des Barbies...
Barbara Leboeuf, artiste, céramiste

Christophe Meyer, peintre, plasticien


Je songe à Dominique Boivin pour son penchant vers la fantaisie sérieuse quant à la danse et Boris Charmatz pour son positionnement sur le "musée" ou le "bocal" du conservatoire.

Démarche certes intuitive, mais qui prend la forme d'un ouvrage plutôt ludique, illustré, mis en page et rythmé à partir de tous ces éléments de construction.

DE TA PART, il me parait pertinent que ta place est celle d'un écho réfléchissant sur cet édifice à multiples entrées
Les images que j'ai choisies t'invitent à réagir à un univers, une démarche sensible que je pense t'interesser à commenter, réagir, réfléchir à la place des objets évoquant la danse dans notre société
Vaste sujet, vas-tu me répondre...

Alors pour les visuels je ne peux que t'envoyer des images via les média de circonstance, écrans d'ordinateurs ou version papier à t'envoyer
Les formats restant à préciser à chaque fois. Le musée te sera ouvert lors de ta visite !

Je suis un peu longue mais mon envie de te voir collaborer à cet ouvrage est réelle et vive.
Combien de lignes, de signes, je ne sais pas
Chacun est libre d'un court texte général, d'un mot, phrase ou haiku...Selon l'empathie, la plume ou la réflexion.

Pour ma part je légende certain objet en contant leur histoire, leur origine ou en faisant des jeux de mots ou autres formes d"écriture spontanée.

Un livre tiré à 400 exemplaires, grand public et milieu de la danse,diffusé, distribué par mes soins envers mes proches et par chicmédia mediapop mon éditeur local

Espérant avoir fait un petit pas pour mieux cibler ton intervention, je te salue .

à bientôt!!!

BIEN à toi!

 
‌‌Geneviève Charras
6 rue Sédillot
67000 STRASBOURG
03 88 25 74 96
06 51 77 85 95
genevieve.charras@gmail.com
genevieve.charras@laposte.net

mercredi 16 octobre 2024

"Une autre histoire du théâtre" Fanny de Chaillé joue et gagne....Et ça "marche", pour ces "athlètes du choeur".

 


Fanny de Chaillé France 4 interprètes création 2023

Une autre histoire du théâtre

Avec quatre jeunes comédiens rencontrés pour Le Chœur, présenté l’an passé, Fanny de Chaillé bâtit une histoire collective du théâtre, pensée par sa filiation historique mais aussi du point de vue de ses acteurs. Entre scènes et figures mythiques, se dessine une cartographie de l’art dramatique sautant avec agilité des avant-gardes aux hybridations les plus contemporaines. Le théâtre de la relation, auquel la directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine se plait à donner corps, forme une épopée à hauteur d’enfants. La découverte y est aussi enthousiasmante pour eux, que la reconnaissance des clins d’œil appuyés pour les spectateurs les plus assidus. Des questions brutes (jouer, est-ce faire semblant ou devenir le personnage ?) voisinent avec des tirades interprétées dans un décalage saisissant. Elle offre une lecture limpide des enjeux de pouvoir, des rôles genrés et des angles morts qui témoignent si bien de deux mille ans d’histoire sur lesquels repose notre culture commune.

En marche, en danse, on s'exerce:c'est la question de fond posée d'emblée dès le départ de cette course contre la montre.Marche, démarche. Laquelle adopter pour conter l'Histoire du théâtre? 2000ans à condenser, étriquer, rétrécir, compacter.Gageure improbable mais dont un directeur d'acteur, tyrannique, stressé, terrorisant et manipulateur va être la première cible caricaturale.On reconnaitra Louis Jouvet (ou pas, peu importe) en caricature d'autoritarisme, de pouvoir et de harcèlement. La voix nasillarde, les épaules tendues, figées, le corps absent, la parole dictatoriale au point pour impressionner, anéantir, écraser l'acteur qui cherche à naitre en début de carrière pour chacun des postulants à ce dur métier. C'est Malo Martin qui s'y colle avec énergie.Cela convient ou pas, certain cherche la discipline, les directives, d'autres prônent la liberté d'initiative de l'interprète. Ainsi quatre comédiens s'attèlent à écrire "notre" histoire du théâtre. Celle qui raconte leur vie et leur chemin personnel vers cette ascension à la profession. Athlète du corps et du coeur en tout cas: cela fait l'unanimité. Parmi les grands de ce monde du spectacle, défilent avec bonheur une "femme respectable" Joséphine Anne Endicott, interprète de Pina Bausch, ici incarnée par Valentine Vittoz qui a bon et beau dos. Amusante, désopilante dans ce rôle qui nous fait voyager dans l'histoire du Tanz Theater avec détermination, engagement personnel et forte tête. Une Jeanne Moreau interviewée, légère, volubile, girouette docile , femme futile incarnée par Margot Viala, excellente imitatrice. On bascule de référence en référence en passant par les auteurs classiques, les metteurs en scène d'hier et d'aujourd'hui. Des interludes-entremets- de piano comme fondus au noir. Jeu d'acteur en poupe, corps en résonance perpétuelle et indispensable à un bon équilibre entre texte et imagination. Le collectif se questionne, se renvoie la balle, on s'étripe en combat où les femmes prennent le dessus, sens dessus-dessous.Ludique visite guidée dans le temps, brisant unité d'action et de lieu, honorant l'alexandrin divin et mélodique. Lac des "signes" qui parcourent les émotions, moteurs et motivations de chacun à exercer à sa façon son métier de comédien: par défaut, imitation ou évidence révélé en chacun d'entre les quatre.Confessions de ces "athlètes du coeur" plus que du corps, malgré tout soumis aux exercices quotidiens. Chapeau à Tom Verschuren pour sa démonstration de yoga égayant les soins et attentions au corps de l'acteur. Instrument incontournable de nos identités, performances et émetteur de pensées collectives salutaires.

Un petit panorama synthétique pour ce choeur dansant, bougeant avec tac, justesse et bonhomie. Fanny de Chaillé en directrice d'acteur et metteur en scène pleine d'attention et de rigueur face à une jeunesse avide et demandeuse.Loin des tyrans assénant toute vérité toute faite. 

A Pole Sud les 15 / 16 0ctobre

Présenté dans le cadre de « Petite histoire, grande histoire », résidence artistique de Fanny de Chaillé à l’Université de Strasbourg.
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès.

vendredi 11 octobre 2024

Nemanja Radulović: l' "émotion musicale" au sein de l'Orchestre Philarmonique de Strasbourg

 


Originaire du bourg de Galánta, Kodály magnifie ses souvenirs musicaux dans des danses aux nombreux motifs tsiganes. L’inspiration populaire est aussi perceptible dans la Symphonie n°8 de Dvořák, changeante, sereine autant que nostalgique.

Folklore encore avec le Concerto de l’Arménien Khatchatourian. Au violon, Nemanja Radulović, en résidence à l’Orchestre, se joue de tous les défis techniques pour recréer une musique séduisante où s’entremêlent mélodies orientales et formidable vitalité rythmique.

Zoltán Kodály Danses de Galánta

Flux et reflux qui s'amplifient, alors que la clarinette borde les cordes. Des vagues de musique inaugurent ce concert où l'on se régale à la vue du chef d'orchestre, Jaime Martin:il creuse, sculpte l'espace, multidirectionnelle baguette en main. La musique est légère, dansante, valse aux accents de folklore. Colorée, entrainante aux mouvements contrastés. Des pas de danse, échappées belles s'y inscrivent dans une partition, écriture riche de rythmes, de contrastes. Bucolique, pastorale, vaste et fleurie à souhait. Ornementée de clochettes, les masses et le volume sonores grandissent, se déploient, rapides dans une vitesse endiablée. Comme une petite cavalcade légère, procession, redoute très rythmée, virevoltante, puissante. Un solo de clarinette, de flûte pour ornementer le reste.

Aram Khatchatourian Concerto pour violon en ré mineur

Un violon enragé fait irruption, c'est l'artiste démiurge Nemanja Radulovic qui apparait, longue chevelure noire déployée, les sourcils écarquillés, le regard affuté d'un interprète aux aguets. Il tangue, danse, genoux fléchis, inspiré, attentif à l'orchestre, le sourire affiché sur tout le visage. Complice du chef et de tout l'orchestre qu'il côtoie avec bonheur, respect dans une symbiose et écoute remarquables. On sent une très forte empathie entre les musiciens galvanisés par leurs deux chefs. Violon et clarinette se bordent, se répondent, s'accompagnent en tuilage. Reliés, prolongeant les sonorités en ricochet. Sur le devant de la scène le violoniste se concentre, offrant sa musique, doigté, glissé infime sur l'instrument d'un archet virtuose à peine frôlant les cordes.  Un son, ultime en résonance dans tout son corps engagé tel un danseur de cordes. Sur le fil des sons extraordinaires qu'il puise infiniment. Le duo chef-musicien est extrême, beau et de toute sympathie. En bonne compagnie, "cum panis" musical de toute grandeur et spiritualité. Les cordes très inspirées bordent ce duo et magnifient cet artiste de haute volée, extra-ordinaire partenaire. Presque un chant d'opéra s'en dégage. L'osmose entre orchestre et violon solo est exemplaire, en synergie, menée de main de maitre. L'émotion de ce temps suspendu est forte, inspirée, grandissante. Le chef embrasse l'orchestre généreusement avec fougue et passion, une gestuelle très personnelle comme signaux, signes et repères dans l'espace-temps. Tornade, corrida finale pour mieux nous emporter, ailleurs: brillant final percutant, alors que le visage de Nemanja Radulovic rayonne de clins d'oeils, de hausse de sourcils émerveillés. Voir et regarder la musique est bien le rôle et l'endroit pour mieux la comprendre en train de se faire devant nos yeux ébahis par tant de grâce. Naturelle et jamais appuyée. En rappel, un duo de charme entre la première violoniste et l'artiste invité est un bijou de charme et de quiétude. Un moment d'émotion musicale unique.

Antonín Dvořák Symphonie n°8 en sol majeur

Pour clore cette soirée mémorable, la symphonie fait office de monument colossal en trois mouvements "mouvementés", bouillonnants, versatiles ou le calme et la sérénité d'un solo de flûte émerge d'un tsunami de cordes, alors que ce beau leitmotiv de référence auditive rejoint et cisèle le morceau. Morceau de bravoure, saisissant, enivrant, emballant l'auditoire dans une danse tournoyante, affolée. Chatoyante en diable.

Ce programme "virtuose" est un cadeau musical que chacun aura su apprécier, tant les ovations ne cessent dans le public conquis ce soir là par une prestation d'exception.

 Jaime Martín, direction, Nemanja Radulović violon 

Palais de la Musique et des Congrès Le 10 et 11 Octobre