Ce Sud-africain, né en 1962 à Johannesburg, est juif, homosexuel, artiste, travesti, préoccupé par le sort du monde. Souvent perché sur des chaussures de 30 cm de semelle qui lui tordent les pieds, maquillé, jouant de son corps, il ressemble un peu à l’artiste Matthew Barney dans son cycle "Crewmaster". Il est rasé, quasi nu, le corps peint de blanc, les oreilles en pointe terminées par des plumets. Il fait couple avec son ancienne nounou, Noire, Nomsa, 89 ans. Celle-ci quasi nue aussi, semble surgir du berceau de l’humanité, résurgence de la Vénus Hottenttote qui frappa tant les esprits européens au XIXe siècle. Elle avance hésitante, souriante, se confronte aux images vidéos ou plastiques que Steven Cohen a préparés : visites des grottes où sont nés les hommes, rappel des galaxies qui nous ont enfantés, souvenir douloureux de l’esclavage, images des grands singes si humains qui sautent de branche en branche parfois pour se dévorer.
Le performeur et son étrange compagne nonagénaire, rejouent l’histoire de l’humanité, issue de cette Afrique que Nomsa symbolise, avec l’art pariétal et la première maîtrise du feu. Elle est parfois habillée d’un tutu blanc illuminé. Lui, a de drôles d’antennes sur le crâne ou danse avec contre son corps, cachant son corps, un grand singe empaillé et criant. L’homme descend du singe, l’humanité n’a pas été créée par Dieu mais s’est faite par une longue et douloureuse évolution. Et nous restons tous, des singes.
Le côté drag-queen, écorché vif de Steven Cohen, est touchant, même s’il est souvent kitsch. Montrer ainsi la nounou vieille, nue, parfois enchaînée, provoque le malaise des voyeurs que nous sommes. Dans une belle scène, Nomsa caresse maternellement le visage de Steven.
lundi 25 juillet 2011
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