"Juana" de Eric Oberdorff et Analia Llugdar s'inscrit dans ces compositions chorégraphiques conceretantes, telle une musique et danse "de chambre"
Intime et déclicate cette pièce fait appel à une composition musicale exécutée en direct, remarquable.
Sur scène une chanteuse, belle soprano au timbre velouté,Donatienne Michel Danzac, une violoncelliste, Myrtille Hetzel et une clarinettiste, Annelise Clément.
Formation intimiste qui prend largement son espace sonore et scénique durant la pièce. La musique est de Annalia Llugdar et rappelle les compositions de Georges Aperghis.Textes, jeux de sons , de timbres et sonorités inédites dictent à la danse des soubresauts, des alignements très tectoniques, forts en ponctuation, en souffle.Quatre danseuses y évoluent en symbiose et confèrent aux mouvements sobre et larges, des accents de poésie lointaine, de nostalgie d'une atmosphère d'antan.
On pourrait s'y inventer une narration à partir des corps qui évoluent au gré de la présence sonore, inventive et séduisante.Les deux artistes, complices pour ce projet inédit de création musique et danse font sourdre et jaillir gestes et sons avec une synergie très convaincante.Inspirée d'un texte de Borges, cette pièce est juste et touchante, comme ce "miroir" évoqué fait d'images qui passent et qui demeurent."Et l'art, notre seule manière de retenir le temps"
"Poulet bicyclette" est d'un tout autre registre: danse africaine tout azimut pour un propos festif et ludique signé Georges Momboye.
De la verve, du punche, de la dynamique et de la dinamite pour ce spectacle tout public programmé en "matinée" pour petits et grands. C'est dire si cela fait mouche. Histoire de poulet à bicyclette, c'est à dire à la vélocité incroyable, épopée drôlatique d'une petite tribu joyeuse, voilà le propos, simple et accessible.
Le volatile est symbole de liberté, pas de captivité en Afrique. Momboye nous livre ses souvenirs de jeunesse et évoque les élucubrations de cinq danseurs aux prises avec ce poulet magique qui ne cesse de divertir et tendre des pièges à cette communauté tonitruante.
Le rythme est endiablé, la danse très inspirée des rituels africains et ça bouge, ça balance en cadence pour le meilleur d'une rythmique contagieuse. C'est jouissif et la scénographie, sobre est composée d'une grande cage, sorte de piège de lumière bienveillant et efficace .
Le bonheur est sur le plateau et l'on quitte les artistes, rassasié de joie et de bonnes respirations, de bonne humeur
Bon pied, bon œil, que du positif dans cette Afrique chatoyante qui résonne de belles intentions.
Décidément le Monaco Dance Forum fait la part belle à la danse d'aujourd'hui sur toutes ces facettes
Encore un petit tour du côté du cinéma avec le film récent "Pina" de Wim Wenders et le tour est joué.De la "mémoire" à la création, la boucle est bouclée et la sensation que la danse est un art pluriel autant qu'unique se fait concrète et convaincante.
Jean Christophe Maillot est bien un monsieur Loyal, orchestrant compagnie, école et festival avec brio et pugnacité.
DE wIM wENDERS
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