Challenge, pari audacieux, expérience salutaire pour se confronter à l'excellence qui n'est pas réservée qu'à l'élite bien pensante Quartiers libres pour public et interprètes inoxydés!
Une création mondiale de Thierry Blondeau "temps libre" ouvre le bal
Un jeune homme rentre en scène, il dessine sur le mur du cyclo, sa musique, balaye du maillet la surface qui résonne, sonore, curieusement: Faire de la musique avec le "mobilier", l'"immobilier", à la recherche de sons nouveaux que chacun peut créer, reproduire et noter dans une écriture que l'école Percustra privilégie
Deux autre protagonistes dissimulés dans la salle se prêtent au même jeu: contagieuse, la découverte !
Puis comme autant de dessins , de calligraphie sonore, se tissent dans l'espace une vaste fresque visuelle et sonore. Dialogue entre grosse caisse, devenue toile tendue et tapis chantant: tout est prétexte à musique, tout est musique.Un petit groupe d'enfants se joint à ces magiciens du son, pour un cercle chamanique, bruissant: merlin l'enchanteur est passé par là. Rituel de percussions élémentaires mais très "proprement" et justement utilisées: ici, on ne triche pas: on fait ce que l'on a apri et surtout ce que l'on sent, qui vient de soi . Belle pédagogie, ouverte et partageuse que cette "école"pour tous.
Sons en cascade, qui s'écroulent comme un château de cartes, hyper synchronisé, instruments touchés du bout des doigts Une bonne écoute collective fait de l'exécution de cette pièce, un petit manifeste de "bonne conduite" inspirée, vécue sans trac apparent par ces jeunes amateurs.Très concentrés, sourires aux lèvres parfois, même lors du très beau crescendo, scansion finale avec intrusion de rythme répétitif. Du bel ouvrage.
Percussions et nouvelles technologies;de l'Atelier et réalisation sonore de Minh-Tam Nguyen, et Olivier Pfeiffer, nait "H1", une pièce qui démarre par des déplacements dans l'espace d'un quatuor: petite géographie, circuit résonant des pas qui prennent des options musicales: direction, décision, intention: très chorégraphique cette "démarche" solidement accompagnée par un solo de percussion, exécuté par un non moins solide, imposant et charpenté interprète massif qui semble s'éclater littéralement dans ce jeu de corps, de main, frappant sur la peau du monde!
Métamorphose et sublimation du musicien qui transcende son "moi" pour servir la musique.
Introiduction et perturbation d'une bande son enregistrée pour semer le trouble, inventer un jeu gestuel; les cinq interprètes sont convaincants, à l'aise dans leurs évolutions dansantes et percutantes
Après un bref interlude, entremet où les professeurs enseignants et compositeurs exposent la philosophie de Percustra, on termine avec une ouvre de Aurélien Marlon-Gallois "F.A.T.E.2", en création mondiale s'il vous plait!
Quoi de plus valorisant pour tous ceux qui participent à cette expérience pédagogiqie, façonnée dans la durée, la confiance et l'apprivoisement de la musique et de ses "anti-codes"
Electroacoustique au poing pour se familiariser avec les tendances actuelles de la musique en temps réel, plonger dans le concret, se coltiner la création, ses phases d'apprentissage, ses instants bénis du partage en concert, en vrai prestation de haut niveau dans un festival prestigieux
L'ordinateur comme compagnon de console, de table de mixage, ou le simple corps de chacun mis à contribution pour faire sonner et résonner sons et merveilles
Cet après-midi là à l'Auditorium de France 3 le public découvrait l'aisance et la pertinence d'un enseignement fructueux, humain et ouvert à ce siècle nouveau de musique ébouriffante de technicité et autres artefacts.
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