Un film somme toute bien réalisé, qui souffre pourtant de l’absence d’un fil narratif.
L’argument : De la Pampa aux Andes, de l’univers des indiens Mapuche à celui des villageois qui chantent leur nostalgie dans les cafés, du monde des Gauchos à celui des grandes villes d’aujourd’hui…
Argentina nous propose un voyage musical et sensoriel dans l’espace et le temps composé des chants, des danses et des couleurs qui font toute l’âme de l’Argentine.
Notre avis : On connaît depuis longtemps l’engouement de Carlos Saura pour les arts scéniques. C’est un thème qu’il aborde dans une grande partie de ses films et dont il a fait l’un des fils conducteurs de son cinéma. Après Flamenco, Flamenco, en 2010, long-métrage qui faisait lui-même suite à Flamenco, sorti en 1995, le cinéaste espagnol revient dans les salles avec un nouveau film musical, Argentina, qui, bien que cinématographiquement très maîtrisé, offre plus un florilège de danses et de chants qu’un véritable panorama du spectacle vivant argentin.
D’abord une scène. Des artistes qui répètent leur numéro, qui revoient leurs entrées, leurs sorties, leur texte. Des musiciens qui jouent avec facilité et sensibilité, le visage animé par une passion sincère. La lumière, les sons, les pas de danses et les voix des chanteurs, sautent, tourbillonnent et voltigent dans l’espace, le temps d’une performance qui, lorsqu’elle s’achève, laisse immédiatement place à une autre. Telle est la structure d’une séquence type d’Argentina.
Et c’est bien là tout le problème. Le réalisateur de Tango se contente de nous montrer les nombreux chants, musiques et danses traditionnels de l’Argentine (de la zamba, à la chacarera en passant par la tonada), sans les incorporer à un récit, une narration qui permettrait de faire le lien entre toutes ces prestations. Car, si les numéros sont tous très bien exécutés, ils n’ont visiblement aucun rapport les uns avec les autres, si ce n’est celui d’appartenir à la culture latino-américaine.
Reste l’excellente technicité de Carlos Saura, qui, à quatre-vingt-trois ans, a su faire reconnaître ses qualités de metteur en scène dans le monde entier. Le cadrage est précis, la photographie est belle et le montage est fluide et gracieux comme un danseur.
Mais, là encore, Argentina est rattrapé par son caractère un peu trop répétitif : Saura aime à filmer les reflets des artistes, qui apparaissent dans des miroirs disposés sur scène. Une manière originale de créer des effets de surcadrage, mais qui, après trois numéros, finit par lasser. En outre, le film ne présente pas la moindre séquence extérieure, ce qui crée un sentiment de confinement, malgré les nombreux plans larges. Certes, c’est une géographie musicale de l’Argentine qui nous est proposée, mais une géographie affranchie de tout paysage, de toute scène de vie qui permettrait d’en savoir plus sur la culture – au sens large du terme – de ce pays.
S’il manque donc à son dernier long-métrage une vraie dramaturgie, s’il n’a pas d’histoire concrète à raconter, Carlos Saura a toutefois le mérite d’être revenu à une forme sophistiquée de théâtre filmé, discipline fondamentale et intemporelle de l’art cinématographique.
Argentina nous propose un voyage musical et sensoriel dans l’espace et le temps composé des chants, des danses et des couleurs qui font toute l’âme de l’Argentine.
Notre avis : On connaît depuis longtemps l’engouement de Carlos Saura pour les arts scéniques. C’est un thème qu’il aborde dans une grande partie de ses films et dont il a fait l’un des fils conducteurs de son cinéma. Après Flamenco, Flamenco, en 2010, long-métrage qui faisait lui-même suite à Flamenco, sorti en 1995, le cinéaste espagnol revient dans les salles avec un nouveau film musical, Argentina, qui, bien que cinématographiquement très maîtrisé, offre plus un florilège de danses et de chants qu’un véritable panorama du spectacle vivant argentin.
D’abord une scène. Des artistes qui répètent leur numéro, qui revoient leurs entrées, leurs sorties, leur texte. Des musiciens qui jouent avec facilité et sensibilité, le visage animé par une passion sincère. La lumière, les sons, les pas de danses et les voix des chanteurs, sautent, tourbillonnent et voltigent dans l’espace, le temps d’une performance qui, lorsqu’elle s’achève, laisse immédiatement place à une autre. Telle est la structure d’une séquence type d’Argentina.
Et c’est bien là tout le problème. Le réalisateur de Tango se contente de nous montrer les nombreux chants, musiques et danses traditionnels de l’Argentine (de la zamba, à la chacarera en passant par la tonada), sans les incorporer à un récit, une narration qui permettrait de faire le lien entre toutes ces prestations. Car, si les numéros sont tous très bien exécutés, ils n’ont visiblement aucun rapport les uns avec les autres, si ce n’est celui d’appartenir à la culture latino-américaine.
Reste l’excellente technicité de Carlos Saura, qui, à quatre-vingt-trois ans, a su faire reconnaître ses qualités de metteur en scène dans le monde entier. Le cadrage est précis, la photographie est belle et le montage est fluide et gracieux comme un danseur.
Mais, là encore, Argentina est rattrapé par son caractère un peu trop répétitif : Saura aime à filmer les reflets des artistes, qui apparaissent dans des miroirs disposés sur scène. Une manière originale de créer des effets de surcadrage, mais qui, après trois numéros, finit par lasser. En outre, le film ne présente pas la moindre séquence extérieure, ce qui crée un sentiment de confinement, malgré les nombreux plans larges. Certes, c’est une géographie musicale de l’Argentine qui nous est proposée, mais une géographie affranchie de tout paysage, de toute scène de vie qui permettrait d’en savoir plus sur la culture – au sens large du terme – de ce pays.
S’il manque donc à son dernier long-métrage une vraie dramaturgie, s’il n’a pas d’histoire concrète à raconter, Carlos Saura a toutefois le mérite d’être revenu à une forme sophistiquée de théâtre filmé, discipline fondamentale et intemporelle de l’art cinématographique.
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