samedi 30 avril 2016

"En écho" par l"'Accroche Note": des "ricochets" dans la musique!


le vendredi 29 Avril à 20h00 à l’Auditorium de la Cité de la Musique et de la Danse, Strasbourg
Accroche Note En écho, en partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg
Commandes de l’Etat Français : L. Naon, F. Bousch (création), P. Jodlowski
Entrée libre
Depuis plusieurs années, l’Ensemble Accroche Note propose des programmes de
musique de chambre alliée à l’électronique. Avec ces trois œuvres commandées par le
ministère de la Culture et dédiées à l’Ensemble, dont la création de François
Bousch, Accroche Note permet de mettre en écho les instruments classiques et les
technologies modernes.
La chambre d'Echo.......Quand un ensemble bien chambré fait écho !
Luis Naon Ultimos movimientos pour voix, clarinette et électronique, 20′ (2012)
C'est au couple-duo Arngster-Kubler qu'est confiée la tache d'ouvrir le bal ce soir: en "ouverture" donc, cette pièce sobre, colorée, où la voix et l'instrument sont doublés, "en écho" par l'électronique! Jolies phrases, timbrées en rebond, en ricochets, en ronds dans l'eau, comme des rémanences sonores qui s'appellent, se retirent ou se retiennent.La poésie de Fogwill en est la trame: la trace du poète sur terre! La voix est profonde, retenue ou distillée dans une musicalité ténue, un phrasé rythmique en résonance avec la clarinette.Françoise Kubler, de noir vêtue est toute de fragilité, de force et d'enracinement dans cette "salopette" stylée très seyante!

François Bousch Infini(s) silences pour soprano, clarinette, violoncelle, harpe, accordéon
et électronique, 20′ (2016) – création
Le groupe se constitue et rejoint nos deux interprètes qui tiendront le plateau toute la soirée: belle performance dans l'endurance, la mémoire et la subtilité des changements de styles à interpréter! Évocation du cosmos qui fascine le compositeur, rencontres sonores intergalactiques, doublée d'un texte inédit: voici une oeuvre tectonique, surprenante qui nous conduit aux confins de l'univers sonore, ponctué par chaque intervention: voix ou instrument.Paysages inédits, élancés, versatiles aux sonorités venues faire éclore les instruments donnant le plus incongru d'eux-même: accordéon, harpe ou violoncelle aux aguets, à l’affût de l'indicible, de l’inouï!
Pierre Jodlowski Ombra della mente pour voix, clarinette et électronique, 27′ (2013)
Et voici le morceau de bravoure, mis en scène pour clarinette, voix et électronique!
La muse écho s'en donne à cœur joie, apparaît, disparaît inconnue, invisible, désincarnée mais bien pleine de sons, de bruits et de paroles; D'abord des bruits de pas martelant le sol, avant et pendant l'apparition sur scène des deux protagonistes.
Françoise Kubler, assise à table, parle, récite, murmure, vocifère en italien, accent parfait et diction de rêve; les textes d'Alda Merini. Voix chantée, voix parlée en alternance, timbrée grave ou jouissive, charnelle, incarnée à souhait par la chanteuse-interprète de cette tragédie mentale déjantée! Frottements des sons, mes aussi de ces éponges qui grattent la surface de la table, résonnent et accompagnent rythme et sonorités.Bruissements, souffles, échos du monde se déversent dans un joli tumulte, un déséquilibre soigné, conçu et façonné pour évoquer des mondes flous, troubles, amoureux, en mouvement!
Théâtralité de la partition, mise en espace ludique pour ce duo de personnages étranges qui frôlent le burlesque et l'incongru.Délire efficace, contagieux et jouissif, euphorique à l'écoute, pas "sage" du tout, indiscipliné et cocasse!
Assis, debout, éclairés par leurs lampes de bureau qui font office de projecteurs de poche, les deux compères-complices se jouent des difficultés, se répondent, se repoussent s'ignorent ou se rejoignent, attirés dans une osmose musicale aux confins de la surprise

En "écho" toujours, en reflets ou miroir, cette soirée dédiée à la déesse de la disparition, de l'absence est une réussite que le public, nombreux écouta avec recueillement et concentration.

Ensemble Accroche Note
Françoise Kubler, soprano / Armand Angster, clarinette / Iida Hirvola, violoncelle /
Elodie Adler, harpe / Anthony Millet, accordéon / François Donato, réalisateur
informatique musicale / Frédéric Apffel, ingénieur du son / Philippe Darnis, régisseur
lumières.

Avec la participation d’une étudiante de l’Académie supérieure de musique de
Strasbourg-Hear.


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