Neige est un roman de l'écrivain turc Orhan Pamuk, écrit en 1999-2001, publié en langue originale en 2002 sous le titre Kar (Neige en turc) et édité en français en 2005 aux éditions Gallimard. Ce roman a reçu le Prix Médicis étranger la même année. C'est un assez long roman qui narre à travers le personnage de Ka, un poète turc occidentalisé, quatre jours dramatiques dans la ville frontière de Kars, en Turquie, isolée par la neige, où a lieu un coup de force militaire anti-islamiste.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Neige_(Orhan_Pamuk)#Pr.C3.A9sentation
Il neige ! Et le sol de l'immense plateau de l'Espace Gruber, est jonché de blanc, un cercle qui va engloutir les personnages de cette fiction réalité, fleuve de quasi 4 heures haletantes.Prenant le spectateur doucement par la main, lui, un poète de retour au pays nous embarque dans son périple; un "européen" à présent dont les racines turques se sont effacées au profit d'une autre culture melting pot, pudding où la religion s'est lentement absentée.Journaliste, il va enquêter sur les suicides des jeunes femmes voilées, sur les élections municipales de la bourgade de Karst.
Car de croyances, d’obédiences islamistes, de croyance, il sera l'objet de cette adaptation d'un roman de Orhan Pamuk: "Neige" ou "Ka" en turc.Le héros, incarné par Sharif Andoura va mettre les deux pieds dans un univers truffé de pièges, d'obstacles, de révélations qui vont enfreindre son enquête et le mener sur un autre chemin: celui d'un amour retrouvé. Complexe narration, cheminement habile dans un labyrinthe de filiations, d'intrigues politiques ou amoureuses, religieuses surtout. Car la question y est clairement posée: qui est ce Dieu de l'Islam qui fait se dresser les corps et âmes, qui aveugle ou nourrit simplement les modestes destinées, qui croient et dirigent leur vie en direction de cette manipulation.
Leçon, manifeste? La pièce se révèle intelligence et nuances pour mieux évoquer drame, questionnement, trahison ou respect de l'intégrité face à l'obscurantisme: didactique peut-être, mais sans tracé net qui nous obligerait à choisir de force un camp.
Les acteurs y sont brillants, engagés, convaincants:les trois femmes, se "dévoilent" lentement, résistantes ou consentantes: Julie Pilod en Kadife, solide, ferme et déterminée à se battre, Mina Kavani dans le rôle de Ipek, femme tourmentée, responsable, séduisante par son intelligence stratégique et politique. Et puis tous les "seconds rôles" tenus par des protagonistes, plus influents les uns que les autres: le décor, sorte de proscenium, échafaudage modulable où les personnages se perchent, où ils grimpent et évoluent selon différents niveaux, alors que s'élèvent ou s'embrouillent leurs pensées, leurs actes.
Des images vidéo du pays, de Karst sous la neige, défilent en format 16 neuvième, perspectives étirées du destin et de l'histoire.L'univers se resserre ou s'ouvre à l'envi, la lumière y est giratoire ou aveuglante...Et la neige de tomber sur ce monde, étouffant révélations et secret, tapis dans le silence.
La mise en scène acrobatique de Blandine Savatier magnifie l'adaptation, les choix y sont revendiqués, sobres et percutants. Jamais ne sourd l'ennui ni la lassitude pour celui qui regarde évoluer dans le champ de l'actualités, des hommes, des femmes en proie à l'injustice ou la révolte.
De tout ceci on retiendra sans doute que l'éclairage très humain sur l'Islamisme et ses contradictions, sont agira de débats, de situations respectables et nobles.
Des traces de danse dans la neige comme des emprientes de pas furtifs, une danse des voikes, blancs où le héros apprend le bonheur retrouvé de l'amour....Un acrobate qui se questionne sur sa pensée en mouvement: quelle belle épopée: le cas de Ka à Kars, n'est pas un cas à part: au cas par cas chacun est libre et son altérité une arme de comat: Bleu, celui qui inquiète et fait figure de terrorisme, lui aussi n'échappe pas aux subtiles nuances de cette galerie de portraits singuliers er complexes!
au TNS jusqu'au 16 Février
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