Rentrée donc officielle pour le "Philarmonique" sous les auspices de la création et du patrimoine musical au côté du festival Musica!
Ligeti en ouverture avec "San Francisco Polyphonie" une oeuvre de 1975 : comme des lumières clignotantes, des pluies de cordes s'empresse,nt et s'envolent: un paysage naît, ligne flottante à la surface des sons qui planent. Le calmes des vents, le bruissement des cordes font harmonie et chaos, les archets œuvres à la plasticité de l'oeuvre qui se regarde aussi autant qu'elle s'écoute.
L'ensemble est grandiose, monumental, riche , générateurs d'mages citadines telles les toiles de Charlelie Couture ou Tony Soulier....Les contrebasses en contrepoint assoient l'ambiance et cette puissance délicate des sons du piano vibrant portent la dynamique au zénith. Les rythmes se répercutent d'un groupe d'instruments à l'autre, le son navigue, chatoyant. Comme dans une foule bruissante, animée, fébrile, palpitante....La narration, fil conducteur des sons évocateurs d'un univers, d'un espace urbain, s'impose d'elle-même.Le récit de cette musique pourtant "abstraite" sourd des variations et mouvements, si "mobiles", si "dansants"!
Gazoullis, vols d'oiseaux en élévation ou échappée belle, l'opus donne à rêver.
Autre "surprise", "Follow me", concerto pour violon et orchestre de Ondrej Adamek fait suite et pose le violon, solo, insistant, virulent, lancinant, en ouverture.Des sons en rappel, comme un leitmotiv récurent, suivi par les autres violons à l'unisson, imperceptibles....Les vents déferlent dans des ressacs de sons, très rythmés, courses folles auprès des percussions et autres cordes.Une atmosphère intrigante, du suspens pour cette oeuvre inquiétante. La musique s'effiloche, fluide, très riche en sonorités multiples. Le frôlement des archets sur les corps des violons, les respirations des vents comme des poumons, organes salvateurs et indispensables à la vie, tissent des matériaux sensibles.
La dextérité de l'interprète, magnétique présence sur le plateau, entourée de l'orchestre, est impressionnante, médusante.
Une mer de sable, des bâtons de pluie en évocation lointaine subissent des ralentissements, des reprises, répétitions avec des accents orientaux singuliers.
Au final, les percussions s'effacent, le calme est atteint.
Une oeuvre étonnante, inouïe proche d'un sublime fatras , chaos proche de la métamorphose du monde en autant d'univers sonores invasifs et omniprésents.
Un rappel généreux pour Isabelle Faust avec un Kurtag, le "Doloroso", infime parcours de l'archet sur l'instrument!
Pour clore ce concert, mené de baguette de maître par Marko Letonja, le mythique "Sacre du Printemps" dont on redécouvre ici toutes les subtilités de "fabrication", toutes les sources de tonalités, de sons, de percussions....Certes, pas de surprise, mais une écoute et une lecture très fine de ce monument de l'histoire de la musique, tectonique des plaques, mais aussi source d'inspiration de tant de chorégraphes. A commencer par son co-auteur avec le décorateur Roerich, Vaslav Nijinski!
Les masses sonores sur la toile tendue des rythmes, les impacts de la densité, du poids et des couleurs font de cette oeuvre très dalcrozienne, un chef d'oeuvre de tension-détente, prémices de la danse d'aujourd'hui et de ses fondamentaux!
Béjart ou Pina Bausch, hantant ces rythmes affolés ou ses délicates attentions de réveil de l'élue, des groupes compactes ...
Ce soir là, au PMC, l'Orchestre vibre et son souffle - à nous le couper- inonde et répand sa dynamique dans l'ère de la modernité!
Au PMC ce vendredi 5 Octobre
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