"L'inconnu" : musique et cinéma " à bras le corps" : un ciné concert déconcertant !

Les six musiciens de l’ensemble François Narboni, qu'il dirige du vibraphone, font alterner la délicatesse du quatuor à cordes, les textures synthétiques et la puissance de l’électronique, tandis que certaines scènes du film de Tod Browning appellent des séquences de musique électroacoustique autonome.
Une création originale pour un film étonnant qui se résumerait en une "histoire de bras", bras de fer à la narration classique du muet.

Haut les mains !
Un homme, faux manchot est "bête de foire" dans un "gipsy cirque"  tombe amoureux de la fille du patron: son angoisse à elle est justement d'être "embrassée" par les hommes, harcelées par leurs avances physiques , alors, celui là, c'est une aubaine!
Mais le vent tourne et un rival parait dans ce paysage de cirque, cour des miracles . Pour faire "plus vrai", notre héros se fait couper les bras mais malgré tout, les fiancés s'unissent, la phobie de l'une disparaissant soudainement!
La musique live embrasse l'intrigue, calme dans les instants de tendresse, furieuse lors des moments d'angoisse ou de colère de chacun des personnages. Le mythique acteur, Lon Chaney, fidèle compagnon du réalisateur, acteur fétiche se révèle passionné, cruel, maléfique, machiavélique dans ce récit torride et sensuel. Sur une "musique" en chambre, noir et blanche,  l'intrigue va bon train, et c'est les bras ballants, à bras raccourcis que Zanolo meurt et que l'amour triomphe pour Ninon et Malabar. Les bras m'en tombent quand xylophone et cordes  cessent leur bel emballage de ce film unique, où la peur, la torture mais aussi la grâce de l'actrice Joan Crawford opèrent à merveille.

A la Cité de la Musique et de la Danse ce Mardi 2 Octobre