© Bastien Capela
La danse d’Ambra Senatore fait la part belle à l’humain. Elle laisse
place à la fragilité, au partage et à l’humour. La danse d’Ambra
Senatore fait la part belle à l’humain. Elle laisse place à la
fragilité, au partage et à l’humour. Petits pas ne déroge pas à cette
loi du cœur et franchit la porte des écoles maternelles pour retrouver
les enfants le temps d’une courte pièce. Magie des gestes et des mots,
ici les histoires se racontent en mouvement.
Les spectacles d’Ambra Senatore s’inspirent de la vie. La chorégraphe aime lui voler ses gestes simples, s’inspirer des mouvements du quotidien, puiser dans les détails de la réalité. En les intégrant à ses pièces, elle les déplace et opère des effets grossissants. Dans sa danse, ils deviennent des matériaux, des situations, des univers.
Cette façon de faire est pour la directrice du centre chorégraphique national de Nantes l’occasion d’entretenir une proximité avec le spectateur : « alors ce qui se passe sur scène résonne en chacun comme quelque chose de familier où l’on peut déceler des décalages, une certaine dérision».
Dans Petits Pas, la parole et la danse font bon ménage pour ouvrir l’imaginaire, jouer avec les mots et les gestes jusqu'à l’absurde. Emmenés par deux interprètes, histoires et mouvements s’entrelacent avec malice. Après la pièce, premier volet de ce programme décliné en trois temps, un moment est consacré aux échanges avec les enfants. Il est suivi d’un atelier conçu sous forme d’exploration dansée.
France / Duo / 1h / Tout public + 4 ans
Accueil chaleureux ce matin à Pole Sud, au studio pour un petit groupe d'enfants. C'est Vincent Blanc qui donne le ton et démarre quelques pas de danse, se mesurant les pieds à ceux des enfants, faisant le funambule à reculons. Tâtonne le sol, se "mesure" à lui, alors que dans l'espace se glisse sa partenaire, Nolwenn Ferry, comme un ricochet d'énergie: grimaces, secousses dans tout le corps, nettoyage du dehors, chute et digressions multidirectionnelles. Sauts et virevoltes, ils s'attrapent, s'amusent et nous livre une petite leçon d'anatomie où les aisselles deviennent ventre et le désordre s'installe vaillamment pour confondre et déstabiliser les acquis conventionnels: la danse est permissive, alors on en profite pour que le ventre soit silence, l'épaule, amitié pleine de poils !
Danser, aspiré par l'oreille, le coude emporté dans une autre direction...En baskets qui crissent sur le sol.Une girafe en torticolis, des histoires qui s'inventent sur des bases de mémoire collective: loup, grand mère mais sans chaperon rouge: tout le monde s'y retrouve, légèrement déplacé, décalé du savoir.
Les danseurs "nomment" les membres dans une poésie singulière, donne corps à des images, des sons et reprennent en reprise et répétition, des gestes déjà exécutés.Comme des pièces d'un puzzle à construire, dans une syntaxe vive, chorégraphique et verbale.
Morceau de choix que cette surenchère de numérotation d'éléphants qui rythment les intentions musicales. C'est drôle et décapant, inventif et ludique, accessible sans être dans un discours didactique ni pédagogique. La danse pour ce qu'elle est: expressive, sensible, singulière.
Pour continuer les bienfaits de cette rencontre qui n'a rien de consumériste, au contraire, les enfants dialoguent, expriment ressenti et effet de surprise:"participer avec le corps tout ouvert", inventer des histoires jamais entendues, : celle d'un motard qui trébuche sur ses cheveux trop longs et tombe chez le coiffeur! Ou cette jeune fille qui arrête la guerre en chantant. Absurde, surréaliste en diable, incongru !
On joue à se tromper, à s'interroger sur le vrai, le faux.
Début d'un atelier de pratique où tous en ronde on fait l'arbre, planté, campé où le vent se glisse sens dessus dessous, où les branches se relient: le vent se lève et tout s'ébranle, les enfants le vivent et quand l'arbre change de jardin, c'est bien parce qu'il n'a pas de "racines" mais des rhizomes communicants.On ventile "rigolo", on rétrécit, on pousse à l'envers en rebobinant le film, on hiberne et ça repousse sur une partie du corps. Plein d'imagination et de pistes de possibles pour les jeunes pousses de danseurs en herbe !
Une histoire collective se tisse au fur et à mesure, secret de fabrication de composition instantanée de danseurs professionnels, s'il vous plait !
Au final, c'est "l'histoire d'un singe qui mange du sable et tous les trucs jaunes dans une camionnette": un vrai cadavre exquis à la Breton !
C'est "votre danse" raconte Nolwenn Ferry avec délicatesse et tendresse, beaucoup de respect et considération pour ce jeune public déjà sensibilisé à d'autres formes d'expression que l'aprentissage "classique".
Puis, on enlève les mots et à la manière d'Odile Duboc, on garde la mémoire de la matière, comme des sensations corporelles intégrées, appropriées.
Du très beau travail qui au finale engendre une "grande danse" en ronde où tout le monde se fait face sans rien se cacher !
A Pole Sud le jeudi 6 février
Les spectacles d’Ambra Senatore s’inspirent de la vie. La chorégraphe aime lui voler ses gestes simples, s’inspirer des mouvements du quotidien, puiser dans les détails de la réalité. En les intégrant à ses pièces, elle les déplace et opère des effets grossissants. Dans sa danse, ils deviennent des matériaux, des situations, des univers.
Cette façon de faire est pour la directrice du centre chorégraphique national de Nantes l’occasion d’entretenir une proximité avec le spectateur : « alors ce qui se passe sur scène résonne en chacun comme quelque chose de familier où l’on peut déceler des décalages, une certaine dérision».
Dans Petits Pas, la parole et la danse font bon ménage pour ouvrir l’imaginaire, jouer avec les mots et les gestes jusqu'à l’absurde. Emmenés par deux interprètes, histoires et mouvements s’entrelacent avec malice. Après la pièce, premier volet de ce programme décliné en trois temps, un moment est consacré aux échanges avec les enfants. Il est suivi d’un atelier conçu sous forme d’exploration dansée.
France / Duo / 1h / Tout public + 4 ans
Accueil chaleureux ce matin à Pole Sud, au studio pour un petit groupe d'enfants. C'est Vincent Blanc qui donne le ton et démarre quelques pas de danse, se mesurant les pieds à ceux des enfants, faisant le funambule à reculons. Tâtonne le sol, se "mesure" à lui, alors que dans l'espace se glisse sa partenaire, Nolwenn Ferry, comme un ricochet d'énergie: grimaces, secousses dans tout le corps, nettoyage du dehors, chute et digressions multidirectionnelles. Sauts et virevoltes, ils s'attrapent, s'amusent et nous livre une petite leçon d'anatomie où les aisselles deviennent ventre et le désordre s'installe vaillamment pour confondre et déstabiliser les acquis conventionnels: la danse est permissive, alors on en profite pour que le ventre soit silence, l'épaule, amitié pleine de poils !
Danser, aspiré par l'oreille, le coude emporté dans une autre direction...En baskets qui crissent sur le sol.Une girafe en torticolis, des histoires qui s'inventent sur des bases de mémoire collective: loup, grand mère mais sans chaperon rouge: tout le monde s'y retrouve, légèrement déplacé, décalé du savoir.
Les danseurs "nomment" les membres dans une poésie singulière, donne corps à des images, des sons et reprennent en reprise et répétition, des gestes déjà exécutés.Comme des pièces d'un puzzle à construire, dans une syntaxe vive, chorégraphique et verbale.
Morceau de choix que cette surenchère de numérotation d'éléphants qui rythment les intentions musicales. C'est drôle et décapant, inventif et ludique, accessible sans être dans un discours didactique ni pédagogique. La danse pour ce qu'elle est: expressive, sensible, singulière.
Pour continuer les bienfaits de cette rencontre qui n'a rien de consumériste, au contraire, les enfants dialoguent, expriment ressenti et effet de surprise:"participer avec le corps tout ouvert", inventer des histoires jamais entendues, : celle d'un motard qui trébuche sur ses cheveux trop longs et tombe chez le coiffeur! Ou cette jeune fille qui arrête la guerre en chantant. Absurde, surréaliste en diable, incongru !
On joue à se tromper, à s'interroger sur le vrai, le faux.
Début d'un atelier de pratique où tous en ronde on fait l'arbre, planté, campé où le vent se glisse sens dessus dessous, où les branches se relient: le vent se lève et tout s'ébranle, les enfants le vivent et quand l'arbre change de jardin, c'est bien parce qu'il n'a pas de "racines" mais des rhizomes communicants.On ventile "rigolo", on rétrécit, on pousse à l'envers en rebobinant le film, on hiberne et ça repousse sur une partie du corps. Plein d'imagination et de pistes de possibles pour les jeunes pousses de danseurs en herbe !
Une histoire collective se tisse au fur et à mesure, secret de fabrication de composition instantanée de danseurs professionnels, s'il vous plait !
Au final, c'est "l'histoire d'un singe qui mange du sable et tous les trucs jaunes dans une camionnette": un vrai cadavre exquis à la Breton !
C'est "votre danse" raconte Nolwenn Ferry avec délicatesse et tendresse, beaucoup de respect et considération pour ce jeune public déjà sensibilisé à d'autres formes d'expression que l'aprentissage "classique".
Puis, on enlève les mots et à la manière d'Odile Duboc, on garde la mémoire de la matière, comme des sensations corporelles intégrées, appropriées.
Du très beau travail qui au finale engendre une "grande danse" en ronde où tout le monde se fait face sans rien se cacher !
A Pole Sud le jeudi 6 février
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