"C'est un conçâtre ou du théçert"
«Bonsoir. Heu, je préfère vous le dire tout de suite, j’ai menti…
Voila. En fait je suis quand même devenu chanteur… Je suis devenu chanteur quand même, mais un peu différemment. Pas comme je pensais…
Ce spectacle ça sera un concert, mais autour de l’histoire d’un chanteur et de son parcours dans le milieu de la musique. Ca sera des anecdotes, des histoires, entendues, vues, vécues, un carnet de voyage musical.
Ca sera aussi un coup d’oeil sur le processus créatif et sur le chemin qu’on a, qu’on veut, qu’on rêve et qu’on finit par se construire, chanson par chanson, note par note.
Ca sera les pires moments vécus, qui deviennent souvent les souvenirs les plus drôles. Ca sera les instants magiques qui eux ne laissent qu’une trace magnifique et volatile. De celle qui nourrissent l’âme et l’esprit. Et qui font que les chansons vivent.
On y parlera d’étoiles aussi ou de système solaire et on s’amusera à défaire quelques équations. Une chanson, c’est un monde en soi non?
Alors nous tenterons de voyager de monde en monde comme de bons spationautes avec comme fil rouge, l’histoire d’un chanteur du XXIe siècle.»
C'est pas au lance- pierre, ni dans un nid de poule, encore moins dans des éboulis que l'on retrouve notre héros en compagnie de ses acolytes: on a failli les lapider de peu tant la salle est comble et que les pierres se font "rares" !Les plantes de rocaille vont pousser la chansonnette !
C'est sur le chapeau de roue que tout démarre sur fond de décor de faux mur de cageots-caisses de bière empilés...Ouverture en fanfare et grandes pompes pour ce quintet à cinq feuilles: un morceau très swinguant, dansant en diable: le ton est donné, la couleur annoncée: on ne va pas s'ennuyer aux dires de cet escogriffe, raconteur de balivernes et boniments Comment on ne devient pas chanteur, à travers l'énoncé jovial des péripéties de la longue marche des démarches et idées truculentes pour ne pas faire ce qui a été déjà fait dans le domaine de la musique, de groupe, de chambre rock bien chambrée !
"Sémaphore" qui tourne en rond pour des histoires de bonbons....Ou comment se faire rattraper par la foule qui n'est pas en délire sans retomber dans l'oubli, comment être célèbre à la tv ...Quelle galère, la vie d'artiste ! Alors Yann se vautre dans les rangées de spectateurs, intrusif "mouton" bêlant, joue à saute frontières de France Inter à Franche culture pour des "punkitude, reggaeitude" façon franceinteritude pour niquer la chanson française à concurrencer!
Qu'à cela ne tienne, il reste les ondes de jeunitude en mode franceculturitude pour se faire une place dans le show-business ...Toujours made in tarlesoiritude...
Et si l'on "faisait des reprises" pour se singulariser ? Rafistolage de tubes comme "Merde à Vauban" sur fond de vagues déferlantes sur l'île de Ré !
Au bagne, comme au bagne...Mais il progresse notre graine de chanteur qui se métamorphose en plante croissante , images de verdure accélérée comme les films d'archives du botaniste Albert Kahn !
Volutes et plantes des pieds pour ne pas se planter sur scène...Mauvaise graine ? Surement pas, que cette plate bande de complices sur le parterre de l'Espace K, Katastrophe..
Pierres qui roulent n'amassent pas mousse de bière dans les gosiers de ses Pantagruel gargantuesques de la musique rabelaisienne. Alors à coups de caillasses, sur l'éboulis des moraines glacières, au pied du verrou, qui fait barrière-barricade, on se fait lapider avec joie dans la bonne humeur. Lynchage garanti et salvateur pour les amateurs de rocs n'roll, façon rolling stones désopilant.
Etre "à la page" avec un business plan serait de bon ton, mais "je suis obsolète" et pas à la mode en ces temps où le ciel se couvre, le vent tourne et retourne sa veste.
Dans une ambiance à contrario d'images d'effondrements d'immeubles qui se reconstituent, rembobinant le temps, à contre-temps, le show se renforce d'un guitariste pour un morceau d'enfer un peu country-bashung: le vieux monde tourne encore .Meme si les producteurs mettent des bâtons dans les roues, on "restera debout", poings pour match de boxe en images projetées. La musique est un sport de combat, plein d'humour et de sarcasmes, de distanciation et d'autocritique!
Etre qu'un qui chante comme les lendemains merveilleux, porteurs de chance: des dessins psychédéliques de visages crayonnés sur la toile vidéo, pour un voyage ethnique singulier et fantasmé...
Racaille, on casse rien, caillasse sur paillasse musicale inconfortable laboratoire de sons poly-sons, polissons et malins comme ce diable de Yann Siptrott, lutin débonnaire, conteur de fables , énervé, tracassé, agité du bocal.
Trois rappels pour faire de belles reprises et surprises, pour raccommoder, réconcilier les uns et les autres sur la boule de buis que nos mamans utilisaient pour réparer les pots cassés, les chausettes trouées, millepertuis de fortune..
Yan Caillasse, le roi du roc qui agace les appâts du gain, solide,hiératique figure pétrifiante, amateur de bonne soupe aux cailloux, street food d'un beau voyage au pays de la chanson.
Surtout qu'il ne "devienne pas chanteur" ce colporteur de bonnes nouvelles enjouées, sur fond de gravité : la musique est malmenée, harcelée, alors on la chouchoute en compagnie de ces médecins malgré eux qui font de la bonne versification prosodique "maison", made in Siptrott..
On souhaite une belle carrière d'exploitation à Yan Caillasse !
Ne jeter pas la pierre au chanteur-paysan-poète, on est derrière !
A l'Espace K jusqu'au 1 Février
Guitare: Christophe Alzu
Basse: Olivier Bekrich
Chant: Yann Siptrott
Son: Bertrand Truptil
Lumière: Christophe Mahon
Costumes: Maya Tebo
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