La Galerie Thaddaeus Ropac vient d'exposer Face the Music, la nouvelle série d’oeuvres d’Alex Katz (né en 1927). L’artiste américain présente une nouvelle série de toiles, études à l’huile, cartons et dessins, sur le thème de la danse. Figure du pop art américain, dès le début des années 1950, il préfigure ce mouvement avec des images inspirées des panneaux publicitaires, en reprenant le principe de sérialité à travers des portraits libérés de toute forme de psychologie. Il s’éloigne rapidement du pop art et impose son propre style, en marge de l’actualité contemporaine, il connaît alors une reconnaissance mondiale. Dans les années 1980, avec son Cool Painting, il devient une référence pour toute une génération de jeunes peintres contemporains.
Birth of the Cool est le titre d'une exposition qui a lieu à Zurich et à Hambourg en 1997, elle a pour sujet la nouvelle vague musicale de l'après-guerre américain incarnée par Stan Getz et Miles Davis. Dans les années 1960, Alex Katz collabore avec la compagnie de Paul Taylor pour qui il crée des décors et réalise les portraits des danseurs. En 2010, il revient sur ce thème et réalise des portraits des protagonistes de la scène chorégraphique new yorkaise contemporaine. Alex Katz choisit un plan américain très classique sur fond noir duquel les figures lumineuses des danseuses se détachent, graciles et gracieuses.
À travers ses tableaux figuratifs, Alex Katz a toujours utilisé un langage presque naïf. Ses modèles –principalement des femmes- sont peints sur des fonds unis comme des icônes de magazines. Sa peinture est lisse et des aplats uniformes, les volumes sont subtilement indiqués ; ses personnages sont sans aspérités.
La peinture d’Alex Katz ne dit rien, il ne recherche l’effet de style ni dans la forme ni dans le fond. Quant à cette obsession pour la représentation de la femme, elle n’a rien de l’érotisme qu’ont pu développer dans leurs images ses contemporains tels Tom Wesselmann dont l’esthétique peut parfois rappeler celle de Katz ou encore Yves Klein que l’on connaît pour ses voluptueuses anthropométries. Le thème de l’artiste et de son modèle traverse l’histoire de l’art et trouve une réponse toute en pudeur dans les portraits féminins d’Alex Katz.
Le travail de Katz s’équilibre entre les genres du portrait et du paysage. Depuis les années 1960, il a peint des vues de New York (Soho essentiellement qui est son environnement immédiat), les paysages du Maine, où il passe plusieurs mois chaque année, ainsi que des portraits des membres de sa famille, des artistes, des écrivains et des nouveaux protagonistes de la société new yorkaise. Son travail a été exposé dans le monde entier, il a bénéficié de nombreuses expositions personnelles et de rétrospectives, ses œuvres appartiennent à de nombreuses collections privées et publiques dont le Museum of Modern Art de New York, le Metropolitan Museum of Art à Tokyo, la Tate Modern à Londres, le Centre Georges Pompidou à Paris, la Nationalgalerie de Berlin et le musée Reina Sofia à Madrid.
Le jour du vernissage à 20h30, le chorégraphe français Hervé Robbe réalisait une performance dansée avec Johanna Lemarchand sur un thème musical créé par Romain Kronenberg.
L'exposition fut accompagnée d’une publication comportant les textes de Mark Rappolt, rédacteur en chef du magazine Art Review et Charles Reinhart, directeur de l'American Dance Festival.
jeudi 22 décembre 2011
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