‘intérieur nuit_’ explore les limites physiques du corps, questionne l’équilibre précaire et intime de chacun. Cette pièce est une expérience intérieure, un moment d’intimité et de proximité à partager, et tout à la fois ludique et coloré. La performance scénique plonge le spectateur dans des états de rêverie, provoque des éclats de rire et bouscule les repères sensoriels. Chacun revisite ainsi sa perception du temps et de l’espace, à travers notamment l’utilisation de la vidéo.Jean Baptiste André-danseur circassien- évolue dans un huit-clos à sa guise. Le décor est planté:deux murs, c'est tout pour créer l'illusion de multiples espaces, d'univers différents, de planètes inconnues où le corps de l'artiste va se frotter à de multiples expériences. De gravité, de suspensions, de diversion. Son jeu, sa vie, ses envies: défier les lois de la pesanteur sans qu'on le remarque. Dévier, détourner, confondre et user de son univers: autant de clefs pour ouvrir autant de portes et d'issues à son éternel questionnement sur la place du corps dans l'espace.La vidéo va lui tendre une bonne perche! En enregistrement direct, il s'en sert pour projeter en surdimension sur le mur, sa propre image, inversée. S'en suit un effet de vertige et de comique irrésistible: comme une mouche au plafond, le voilà qui grimpe les murs, dégringole et franchit les limites du possible, alors que simplement il exécute ses figures dans un autre plan, à une autre échelle. L'effet d'illusion et de diversion est sain et sauf!!!En surgit un comique singulier où les repères sont bousculés, où tout bascule à l'envi dans l'équilibre/ déséquilibre. Tel un funambule, équilibriste malin et mutin. Sa "gueule" d'ange, son joli minois font le reste pour que nous soyons volontairement dupes de toutes ces supercheries en cascades. In fine, ce seront pieds et mains filmés en proximité, en direct qui créeront un "petit bal perdu" où les formes s'animent en autant de petites sculptures vivantes, transformables, modulables à souhait.Des marionnette toutes trouvées au plus près de lui: son corps qui parle,chante et se transforme pour créer un petit univers magique, incongru, séduisant, parfois inquiétant. Son geste, sa mouvance acrobatique, souple, voluptueuse en font un singulier personnage, solitaire, touchant, émouvant."Intérieur nuit" est une pièce où l'obsession du bien fait, est d'emblée posée, dès le départ quand au lever de rideau cet homme ingénu s'obstine à plier des vêtements, les empiler, les aligner, les ranger pour mieux par la suite y semer le désordre. Ses oripeaux de palefrenier, il les enfilera sans cesse, à l'envers, à l'endroit pour s'y mouvoir dans un délire total, comme un épouvantail désemparé, ou une sculpture vivante à la Daniel Firman....Vagabond de nos âmes et humeurs, Jean Baptiste André court après ses ombres dans la lumière, se démultiplie, se perd, s'égare, se rit de son image, chiffonnier,orpailleur, créateur du beau, du juste à point.
En résidence, invité par Les Migrateurs et Le Maillon à Strasbourg, il trimbale sa bonne étoile sur la piste et tisse sa toile sur le fil du funambule avec simplicité et efficacité. On lui souhaite de rebondir à partir de ce canevas généreux à resserrer quelque peu pour que les mailles du filet soient plus efficaces pour une bonne pêche vraiment miraculeuse!!!!
samedi 14 janvier 2012
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