Robert Wilson se fait attendre ce dimanche, fin d'après-midi à Strasbourg: à la Cité de la Musique et de la Danse, c'est l'événement, une création avec le maestro sur scène, rien que pour le public.Le festival Musica peut s'en énorgueillir.
Voici "Lecture on Nothing": un texte de John Cage de 1949, interprété, conçu et mis en scène par Robert Wilson sur une musique de Arno Kraehahn.
L'homme est déjà sur scène alors que le public s'installe. Seul, assis à une table dans un univers tout de blanc: le sol est jonché de papier journal froissé, des cubes de cartons empilés et des slogans barbouillés en noir sur des toiles blanches, comme autant de dazibao, feront office de scénographie.Musique bruissante: tout commence dans le chaos, puis c'est la vois de l'acteur qui démarre la lecture, doucement, tendrement caressant les pages et soulignant par geste lent, les lignes d'écriture. En anglais, avec tous les sons de la langue, les phrases simples, les mots justes pour exposer l'histoire de Cge avec la musique: son passé, son écriture et tout ce qui l'agace dans la tradition musicale.
Le ton est juste, dosé, posé, tranquille. L'humour aux lèvres, grimé de blanc, Bob Wilson emplit le plateau de sa présence charismatique. Il se déplace une seule fois pour intégrer un lit-sofa, blanc et y trouver repos et sommeil alors qu'un portrait en vidéo continue le monologue.
Juste un ton plus haut où Bob Wilson -Cage bien sûr- hausse le ton de sa voix profonde et forte.
Cette "lecture" édifiante se termine sur un clin d'oeil au Texas, cette contrée où l'on ne fait pas de musique parce qu'il y a des disques!!!
Et le silence de se recomposer pour amener à la méditation, tout de blanc revêtue.
La scénographie est lumineuse, sobre, très plastique et chaque pose, chaque geste ou attitude est une composition picturale où l'on souhaite encore plus d'arrêt sur image, tant la préciosité de la gestuelle, l'économie des moyens est efficace.
Oui, ne "rien dire" ne rien faire est difficile et Bob Wilson excelle dans la mesure, la durée du temps, le statique pour mieux faire se décaler, se déplacer les choses.
Beau travail, maestro!
lundi 1 octobre 2012
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