"La conférence sur rien", c'est le silence commenté, la rythmique, le son cagien par execellence:
MUSICA en propose la version, mise en scène par Bob WILSON.
Mais, petite piqure de rappel: Joanne Leighton en proposait déjà une adaptation raffinée de cette "Lecture on nothing" à Pôle Sud lors de sa résidence.
Outre le fait que le texte apporte une libération du mouvement dans l'espace scénique, Lecture on Nothing,
dans sa structure intime, accompagne de manière organique la danse,
accomplissant un des vœux les plus chers à la chorégraphe, la
réflexivité, la volonté de commenter le spectacle au moment même de sa
représentation, la danse qui nous est donnée à voir portant de cette
manière en elle même les conditions de sa fabrication.
Cette pièce, qui décline la notion de fin — que ce soit « les dernières
notes d'un morceau de musique, le dernier mouvement dansé, la fin d'une
histoire, la sortie du plateau, la fin de la pièce, la perte de la
conscience, la fin d'un état ou le passage d'un état à un autre » —
utilise un procédé apparenté au montage cinématographique. La
chorégraphie est rythmée par la ritournelle — composition, défaite, mais
surtout superposition — de tableaux vivants mettant en jeu des images
fortes, aux accents fantasmagoriques, telle la maternité pieuse, la
reine et le roi, l'esprit du printemps tout juste descendu d'une toile
réalisée pour le spectacle par les élèves de l'école du Théâtre national
de Strasbourg. L'espace de la scène devient ainsi un espace de
flottement dont la contiguïté est assurée par une danse à la fois
complexe, sophistiquée et très charnelle.
Conversation courante, cette lecture sur rien est un morceau de bravoure, un pire de nez, une boutade, un clin d'oeil à l'institution musicale et chorégraphique.
Défiant la notion d'écriture au profit du rythme, du geste, en mesure, vers une démesure totale et jubilatoire! De l'authentique John Cage dans ses moments à la fois de recherche et d'expérimentation sur l'aléatoire et le hasard.On n'a "rien sans rien" et tout est écrit dans cet artéfact d'aléatoire où tout semble surgir de nulle part pour aller ailleurs, très loin dans le paysage sonore.
dimanche 30 septembre 2012
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