Que voilà du beau travail de techniciennes de surface, de "femmes de ménage" si vous préférez!
Faire place nette, en catimini, quand personne ne semble vous voir, sauf un public réuni pour l'occasion, dans le noir!Du balai donc, du ballet aussi car c'est bien de danse dont il s'agit, dont on s'agite.
Regarder, voir, observer le petit manège de ces deux complices qui ne cessent de rire, de pouffer de sourires, de faire des clins d'oeils aux actes convenus. Balayer par exemple, c'est bien un geste chorégraphique, ondulatoire, giratoire qui n'a de but que de rendre l'espace plus visible plus concentrique.
Vêtues de blouses les deux "dames de service" s'en donnent à coeur joie, à corps joie.
D'un univers de salle de classe ou de chambre à coucher, elles bâtissent des rêves, inventent de petites histoires croustillantes et savoureuses.
Des ours en peluche dansent, des cubes deviennent dés et jeux de hasard: un prétexte à compter ou à conter des utopies bien ressenties et pourquoi pas réalisables. Tout semble permis ici, on a l'autorisation de désobéissance, d'être pas sage, de passage dans ce petit monde truculent.
Ei si existait un mikado géant pour se lancer dans le hasard et la construction aléatoire? Du sérieux, s'il vous plait, élève Cathy et Claudine!
Un petit inventaire à la Prévert, sur des musiques qui évoquent les danses "trad", l'Afrique, le quotidien où l'on ne s'ennuierait jamais....Que du bonheur, de la malice et des coquineries, aussi
Finies les blouses, c'est de coquetteries qu'elles sont à présent détentrices: jupes colorées à volant tournoyant, bottes noires seyantes pour la cheville si gracieuse.
De la grâce, du lâcher prise, il y en a dans la danse esquissée calligraphiquement par l'une, par l'autre, par lune, par soleil!
"Un, deux, trois, soleil" et nous voilà dans le jeu, la feinte, la dérobade, l'esquive comme en escrime, fendues en tierce dans de beaux jeux de jambes, de coudes. Tout le corps se mobilise pour ce festin de mouvements, de circulations et divagations diverses!Les ours dansent aussi, manipulés vers le baiser, l'accolade, la tendresse velue et douce, caressante et voluptueuse.
Puis "fiat lux":un cube phosphorescent délivre la douceur de sa lumière, alors que quatre points lumineux aux couleurs fondamentales amusent les pas des deux danseuses et les projettent dans une géométrie variable.On se chamaille aussi, en copines, en complices, en adversaires sur une musique de Georges Aperghis, des récitations pleines de sons, de mots les uns plus hauts que les autres. Le dialogue s'établit alors pour mieux faire résonner les corps, corps-accords, corps à corps tonitruants.Quelle verve, quel enthousiasme habitent ces deux étranges personnages qui semblent se satisfaire des petits riens de la vie avec délectation et amour.
"Je danse": bien sûr et c'est contagieux le mouvement: un petit geste peut faire signe et faire danser le temps, l'espace et surtout envahir de bonheur celui qui regarde...en dansant de partout.
Tout rentrera dans l'ordre après leur passage pas sage: plus de bavardages ni de petits ronds de jambe. Des bottes de sept lieu qui dansent comme des pattes de cygnes noir dans "Le Lac" resteront gravées dans la mémoire et continueront leur danse "des petits pains" comme dans Chaplin: c'est peu dire....Et les ours de s'envoler sur leur balais magiques, comme un petit manège virevoltant, comme sur des luges dans la neige et le vent avec un petit cache-nez comme paravent!
Magie, poésie, humour de la vie: ne serait-ce pas de la danse d'aujourd'hui? Ou de toujours....
mardi 16 octobre 2012
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