HIP HOP Le chorégraphe Mourad Merzouki a imaginé un spectacle où les arts numériques interagissent avec les danseurs hip hop…
Mourad Merzouki invente la danse du «Pixel»
Dernière création en date du chorégraphe Mourad Merzouki, Pixel est peut-être son chef-d’œuvre. Le célèbre chorégraphe, venu du cirque et du hip hop et désormais à la tête du Centre chorégraphique national de Créteil, a imaginé un spectacle prodigieux où danse et arts numériques se répondent en poésie.
Dompter les pixels
La création numérique est l’œuvre d’Adrien Mondot et Claire Bardainne que Mourad Merzouki a rencontrés lors d’un festival à Lyon. «Leur esthétique est très présente dan le spectacle, ce côté minimal en noir et blanc.» Le chorégraphe et le duo d’artistes ont travaillé pendant plusieurs semaines. «Je ne sais pas du tout comment ça fonctionne techniquement, raconte Mourad Merzouki. Eux m’expliquaient ce qui était possible et moi j’en ai fait mon aire de jeux.»Le hip hop entre dans la danse
Actuellement présenté dans le cadre du festival Kalypso, à la Maison des Arts de Créteil, Pixel partira ensuite dans une tournée d’au moins 64 dates dans 28 villes. L’expérience pourrait ne pas être renouvelée de sitôt. «Il faut que je digère ce projet qui a été compliqué à monter, raconte Mourad Merzouki. Le timing du numérique n’est pas celui du corps des danseurs, qui se refroidit très vite alors que les ordinateurs ont besoin de temps de calcul assez long.»Ces difficultés sont heureusement invisibles au spectateur, de même que le spectacle ne tombe pas dans les travers du spectaculaire à tous crins de certaines performances hip hop. Pour Mourad Merzouki, ce défaut est de l’histoire ancienne. «Il y a eu la même chose avec le Nouveau cirque qui, peu à peu, a conduit la discipline à s’éloigner du sensationnel pour donner vie à des spectacles d’auteur. En trente ans, le hip hop a gagné la scène. La question de la revendication ou du contexte social est dépassée. Aujourd’hui, quand on voit un spectacle hip hop, on voit un corps dansant, sans se demander s’il vient de banlieue ou pas.»
La rencontre est le fondement de l’art de Mourad Merzouki, avec des artistes qui le stimulent et le nourrissent.
En 2014, il reprend les chemins de la création avec Pixel
et poursuit sa quête du mouvement avec de nouveaux partenaires de jeu.
Pour ce projet, il s’oriente pour la première fois vers les arts
numériques et engage une collaboration avec les artistes Adrien Mondot
et Claire Bardainne de la Compagnie AMCB, créateurs d’univers graphiques
abstraits, qui bousculent le rapport au cadre habituel de l’image. Par
le biais de projections lumineuses qui accompagnent les mouvements des
danseurs, l’objectif est de trouver le subtil équilibre entre réel et
virtuel, énergie et poésie, fiction et prouesse technique pour créer un
spectacle à la croisée des arts. Sur un plateau à trois dimensions, le
rapport au temps et à l’espace sera modifié, décalé, distordu, dans une
conversation ludique entre le monde de synthèse de la projection
numérique et le réel du corps du danseur.
La première expérience de Mourad Merzouki
mêlant hip hop et vidéo interactive. Une expérience dense de nouveaux
espaces, de nouvelles matières numériques vivantes, mouvantes, en
dialogue avec les corps.
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