En partenariat avec La Filature – Scène nationale de Mulhouse et avec le Service de l’action culturelle de l’Université de Strasbourg, dans le cadre de la programmation anniversaire de son dispositif Carte culture.
Direction musicale Samy Rachid Opéra Studio de l'Opéra national du Rhin, Chœur de l'Opéra national du Rhin, Orchestre symphonique de Mulhouse
Pangloss et Martin Lambert Wilson Candide Damian Arnold Cunégonde Floriane Derthe La Vieille Dame Liying Yang Maximilien Oleg Volkov Paquette Brenda Poupard Le Capitaine Andrei Maksimov Le Gouverneur Glen Cunningham Vanderdendur Iannis Gaussin
Comédie musicale en deux actes.
Livret de Lillian Hellman et Richard Wilbur, avec Hugh Wheeler, John
Treville Latouche, Dorothy Parker et Stephen Sondheim. Créée le 1er
décembre 1956 au Martin Beck Theatre à New York. Version de concert.
« Tout est au mieux dans le meilleur des mondes
possibles. » Ainsi parle Pangloss à son disciple Candide pour
l'encourager sur les chemins de l'optimisme. Il faut dire que la vie est
plutôt douce à la cour du baron de Thunder-ten-tronckh. Mais voilà
Candide bientôt arraché de ce coin de paradis après avoir échangé un
baiser innocent avec la belle Cunégonde. Mis à la porte du château, il
découvre la guerre et entame un périple autour du monde, de Lisbonne à
Buenos Aires, en passant par Paris, Venise et l'Eldorado. De déconvenues
en mésaventures, le malheureux voit les grands principes de Pangloss se
fissurer à l'épreuve de l'expérience. Il en viendrait presque à
délaisser les sirènes de la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie pour
cultiver son jardin...
Avec Candide (1759), Voltaire raille joyeusement l'optimisme
aveugle et les travers de la société occidentale avec un sens de
l'ironie et un comique de situation qui annoncent déjà le théâtre de
l'absurde. Mis en musique par Bernstein un an avant West Side Story,
ce conte philosophique devient progressivement un classique de la
comédie musicale américaine, porté par son ouverture et l'air des bijoux
de Cunégonde, le pyrotechnique « Glitter and Be Gay ». Lambert Wilson
prête sa voix au philosophe Pangloss et emporte avec lui la troupe des
jeunes chanteurs de l'Opéra Studio dans un réjouissant voyage en
absurdie.
En tout démarre par une belle introduction du Président de l'UDS Unistra Michel Deneken l'occasion de cette "fête" pour célébrer avec les étudiants, les 30 ans de la carte culture, dispositif qui fédère les institutions pour fidéliser les jeunes à l'art et ses monstrations diverses! Hommage à la "jeunesse", à l'enthousiasme, ce qui nous porte et transporte en commun dans des mondes parallèles tout à fait fréquentables.
Alors en avant pour le chantre de l'optimisme pour une écoute exceptionnelle au Palais Universitaire, transformé pour l'occasion en salle de spectacle impériale...Le directeur de l'Opéra du Rhin, Alain Perroux,complice de ce challenge technique et artistique comme partenaire idéal !
Un opéra comique, opérette idéale bordée de références à des univers musicaux proches du "genre": ainsi se promènent à travers la partition des chants, du choeur et de l'orchestre, des bribes mozartiennes, un peu de Lenhart,un peu de Bernstein style West side Story dans les introductions à suspense, les silences percutants, les pauses parlées.
Lambert Wilson en maitre de cérémonie, un conteur-lecteur idéal doté d'une diction, d'une élocution hors pair: incarnant un Pangloss, comédien et personnage versatile de toute beauté. Il chante bien sur, aisé, performeur de charme en compagnie des "jeunes voix" de l'Opéra Studio, solidaire et laissant la place à ces chanteurs-comédiens, engagés, séduisants, convaincants. A la façon d'un Pygmalion bienveillant...Notons l'interprétation maline, coquine de Floriane Derthe, en Cunégonde à la technique vocale irréprochable, ne contournant aucune difficulté, enracinée et débordante d'authenticité. Moulée dans une robe scintillante, elle donne à entendre et voir ce personnage clef de l'intrigue, des rebondissements et coups de théâtre multiples de cette fable fondatrice. Elle se comporte face aux événements rocambolesques qui ponctuent la narration et la musique, avec aisance et abordant les contre-Mi bémol avec décontraction, désinvolture et sans filet. Les autres se partagent le devant de scène frontal, Candide, Damian Arnold,adorable "jeune homme" éperdu et transi, la vieille Dame, Liying Yang, drôle et solide, pleine d'humour et de détachement: bref, des interprètes aguerris, lyriques à la solide formation qui prennent la scène pour cette version concertante avec un jeu pertinent, sobre et fort éloquent. L'Orchestre portant cette légende de littérature philosophique comme un berceau musical où les références parfois à la Carmina Burana du choeur font basculer dans tous les espaces de navigation géographique de cet opus incongru."Candide" comme une ode à la fantaisie, à la voix, au récit et aux aventures inénarrables d'un microcosme qui prend des proportions de résonances gigantesques. Le chef Samy Rachid à la baguette, souple, rebondissant, le corps engagé dans cette musicalité fantasque de haute volée, défiant les embuscades et embuches d'une partition versatile, d'une composition sonore complexe et ravissante !
Une fête à partager avec la jeunesse estudiantine et les officiels réunis à cette occasion pour que la sacro sainte culture descende de son socle, de son piédestal pour être abordée sur les marches du Palais sans dérouler le tapis rouge.
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