Carlotta Sagna, en résidence avec Caterina à Pôle Sud à Strasbourg durant la saison 2011/2012 signe ici un solo, parlé, conté, dansé, inspiré quelque part aussi par son travail de terrain avec les participants amateurs aux divers projets de proximité de résidentes!
Elles ne chôment pas les sœurs Sagna et Carlotta s'empare ici d'un texte inspiré des carnets signés de sa mère Anna et en propose une adaptation très personnelle, sobre, maline et profonde.
Seule sur scène, vêtue comme au quotidien elle campe une femme qui questionne la raison, les habitudes et les choses acquises et bien rangées. Comment pense-t-on?
A-t-on besoin de cet harnachement de clichés pour vivre, bouger, parler, communiquer?En bref, danser, semble ce qui lui réussit le plus dans une gestuelle mesurée, précise, vive et argentée.
Elle est gaie, intelligente et mordante, charmeuse, enjôleuse juste ce qu'il faut pour séduire et non manipuler.En un mot, elle danse et en final son manège de déboulés très contemporains, fuguant dans l'espace comme une musique de parade se révèle l'instant brillant qui atteste d'une présence remarquable."Normale", ou folle, au comportement "pathologique" ou vraiment incarnant la vie qui se fabrique dans l'instant.Pas de tricherie, ni de truc ou effet dans cette prestation, incarnée au plus près de la chair. Décalée, désaxée, sa chorégraphie emplit le plateau au point de l'envahir et d'y laisser la rémanence d'une mouvance gracieuse, rieuse et éclairée.
Quant la raison donne droit au corps, quand le corps résonne de pensée, voilà le bel ouvrage de Carlotta, ad vitam, eternam!
jeudi 31 mai 2012
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