Noli me tangere (« Ne me touche pas » en latin),
Et pourtant, voici un film qui touche, émeut, étale du baume au coeur comme la balsamine, plante qui soigne au toucher!
Et pourtant, voici un film qui touche, émeut, étale du baume au coeur comme la balsamine, plante qui soigne au toucher!
Comme tous les films qui travaillent à ce point la durée, l’antre obscur de la salle de cinéma, l’expérience collective qu’elle propose, conditionnent l’opération de suspension du temps sans laquelle le contrat de fiction ne peut fonctionner à plein. Expérience limite pour l’auteur, pour les techniciens, pour les acteurs, Out 1 en est aussi une pour le spectateur. C’est un film qui se vit autant qu’il se voit, un shoot de cette liberté inouïe, venue d’un temps englouti par l’histoire, où l’imagination était encore appelée au pouvoir.
Voir Out 1, c’est tomber dans le trou du lapin d’Alice au pays des merveilles après avoir gobé les bonbons magiques de Céline et Julie (les héroïnes du film suivant de Jacques Rivette, Céline et Julie vont en bateau, 1974). C’est basculer dans un monde parallèle où tout est possible, mais rien n’est incohérent. Un monde qui ranime, dans un 16 mm splendide, le Paris de 1970, transformé pour l’occasion en un jeu de piste aussi grand que la vie, où s’ébroue une ribambelle de personnages fabuleux, sérieux et drôles comme des enfants, libres et inventifs comme des artistes d’avant-garde.
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