music for percussion 2
Ryoji Ikeda
samedi 19 septembre 2020 — 18h00
Maillon, Théâtre de Strasbourg
(petite salle)
- conception et composition
- Ryoji Ikeda
-
percussion
- Alexandre Babel
- Stéphane Garin
- Amélie Grould
Des miniatures au détail, du "petit rien" qui tient de la haute voltige, voici la première oeuvre du concert monographique. Deux chaises, une longue table et deux opérateurs au travail bricolent savamment deux consoles de morse, machines à produire du son comme autant d'essais acoustiques au micro.Rythme au poing, tension et écoute attentive des interventions du partenaire .Comme des machines à écrire ou des signaux en morse, alarme musicale, dansante. Chirurgiens du son sur leur établi en salle médicalisée, dans un petit hôpital joyeux dont les signaux de détresse ravigotent au lieu d'inquiéter! Horlogerie de cuisine savante: c'est prêt, cuit, le délai de cuisson est achevé, on peut consommer. Les télécommunications d'antan revisitées pour émettre des messages codés rythmiques en diable, à décrypter sur le champ.On est aux urgences cliniques, avec ces notes qui évoquent les schémas des vibrations sur un tableau médical ! Cliquetis des doigts des artistes sur le clavier des consoles de survie. Fin et mort des signaux de détresse....Une oeuvre dérangeante et très opérationnelle , singulière et provocante en diable !
Ryoji Ikeda Ryoji Ikeda
Trois tables, six métronomes, trois musiciens:le dispositif est sobre, dans le noir de l'environnement scénique.A des tempo différents, comme des horloges dans une ancienne demeure abandonnée, bien ou mal réglées.L'unisson bascule, se dérègle, au trot, au galop, pièce mystérieuse, chrono-métrage d'une clepsydre sans eau, décompte à rebours: le temps passe et ne s'installe pas pour autant à travers ces sabliers au son de pluie sous les toits: pluie tapante qui s'égoutte, frappe régulière qui hypnotise.
BOOK MUSIC [for trio]
(2020)
création mondiale Trois livres, tourne page, ouverts, fermés, manipulés par les interprètes, assis à la table de lecture factice.Les couvertures claquent, les pages s'effeuillent en bruissant: on effeuille la question du son frisson, léger , fugace et inédit. Partition musicale de chocs, de froissements, de bruits quotidiens agencés au plus près d'un rythme virtuose et savant.
Trois séquences sur les "balles": rondeurs et roulements de billes qui roulent à l'intérieur de bols ,pour un bel effet d'écho et de résonance circulaire. Balles de ping-pong en match précis, millimétré par de petits chocs précis, ballons manipulés par les officiants assis sur des tabourets: train d'enfer des impacts sur le sol, sur la surface de réparation, tapis de sol pour ces athlètes de l'interprétation, de la coordination.
Le clou du spectacle pour cette séance de crayonnage sur règles et papier millimétré: on souligne, on écrit, on rature au crayon à papier: ses scènes très "plasticiennes", mises en espace sobrement pour un propos et une démarche radicale.De vifs tracés cinglants, du gommage, de l'effacement: ça provoque du vent raturé, du pointillisme crayonné, : on lacère la matière et l'on palpite de concert en alternance. Le déchirement au final du papier par bandes, scandé par le choc des règles fait mouche.
Bureaucrates de pacotille, dessinateurs industriels ou architectes sur leurs paillasses opératoires, établis, ces trois artisans-artistes du son deviennent performeurs virtuoses : la mécanique des tracés de crayons, comme des machines lancées: futurisme et progrès infernal avec des "moyens du bord" forts étudiés.
Au final on froisse et tout et l'ion n'est pas fâché ni froissé par cette performance musicale d'objets sonores magnifiés, détournés.
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