lundi 21 septembre 2020

"Opus 2.131.3" Quatuor Diotima : en perspectives ! Corps-raccorps temporels.


OPUS 2.131.3

Quatuor Diotima


Ryoji Ikeda création française, nouvelle version 
Ils s'accordent , corps-raccords- en dis-harmonie pourtant dans une lente plainte des quatre instruments, trois violons, un violoncelle, lors d'une belle et douce tenue en tuilage des timbres.Un profond recueillement émane ainsi, dans une quiétude  générée par la tenue et hauteur des sons qui avancent et cheminent comme pour une procession religieuse. Sur le fil, sur la corde raide de funambule qui progresse, avance, serein, solide, assuré . Une œuvre sensible dédiée aux cordes, en "chambre" claire, bien "chambrée".
 
Ludwig van Beethoven
Quatuor op. 131 (1826) Telle une passation à rebrousse temps,la pièce surgit comme référence à la première. Relais, flambeau tenu par les quatre protagonistes, traversés par une interprétation emplie de l'écriture, de la griffe de Ikeda. Signature "commune" entre contemporain et pape de la musique de chambre, cet opus, célèbre et virtuose, trace connivence, complicités et sympathie des œuvres d'aujourd'hui.L'inspiration, le mimétisme pourrait fonctionner, anachronique: et si Beethoven avait poursuivi l’œuvre de Ikeda dans la mémoire inversée du temps qui s'écoule, dans la mémoire des sensations du matériau sonore ou de la composition?

Ryoji Ikeda création française 
Retour à la lenteur après la vive interprétation du Beethoven. L'allégresse en moins, voici une "relecture" de l'opus précédent, comme un livre lu à l'envers. Les mouvements bien agencés de la partition, tels une exploration minutieuse et souterraine, en profondeur du quatuor d'un ancêtre démiurge. Des abysses, des abîmes surgit la mélancolie romantique qui traverse les notes, emporte l'auditeur dans des sphères inouïes malgré tout. Les ascensions des violons comme une fumerole évanescente qui s'évapore et se répand dans l'éther, l'éternité.Une fois de plus Ikeda surprend, étonne , à l'écoute de son "répertoire" vaste, savant, iconoclaste ou très "sage" au regard d'un héritage patrimonial musical Dans le plus profond et savant des respects.

 


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