Staged Night
Simon Steen-Andersen
mardi 22 septembre 2020 — 22h00
Théâtre National de Strasbourg
(salle Gignoux)
"Littéralement,
la nuit est mise en scène, mise en musique. Simon Steen-Andersen
s’empare des musiques de nuit de Bach, Mozart, Schumann, Chopin et Ravel
en leur faisant subir un véritable update ! Le compositeur danois nous
montre comment la musique elle-même peut être mise en scène aujourd’hui,
recomposée et projetée dans un autre présent — entre fidélités et
infidélités historiques. Quelle aurait été la réaction de Mozart face à
l’auto-tune, logiciel permettant à quiconque de chanter juste (ou
presque) ? Schumann se serait-il emparé de la microphonie ? Bach du
traitement électronique en temps réel ? Et si Ravel avait employé la
vidéo pour amplifier la virtuosité pianistique et donner l’illusion d’un
Scarbo encore plus diabolique qu’il ne l’est ?"
En nœuds papillons, très "corrects" les musiciens vont s'ingénier à reproduire non à l'identique des œuvres cultes, classiques, en les triturant, pinces sans rire, très agilement parcourus par la tradition, malmenée par les manipulations possibles d'aujourd'hui! Musique parfois grotesque, amplifiée qui se gonfle, sonne "faux" de l’œuvre qui inaugure le concert. Bach revisité tremble et frémit, se vautre, se liquéfie, alangui, se répand dans l'espace, grave, enflé...Drôle de vision du maestro, défiguré allègrement sans vergogne, dans l'irrespect du style Simon Steen Andersen! Conte de fée démantibulé, décarcassé, décodant la rigueur du compositeur. Torsion des sons qui se contorsionnent en spirale, se déforment, se métamorphose en monstres sonores , ogres dévorant la partition et ne faisant qu'une bouchée de la partition: bouchée à la reine de nuit pour Mozart, vedette d'un parterre de dance-floor, aux lumières stoboscopiques: allure désuète, décalée et drôlatique d'un star cantatrice-chanteur, OVNI de la scène lyrique, bousculée, défaite en décomposition avancée. Un somnambule hante la scène qui vient en image virtuelle, ou bien charnel, se planter dans le décor à grand fracas.Et quand Ravel joue au somnambule, défunte victime de ce carnage musical, on sourit au culot et à l'audace du jeune trublion, "compositeur" qui nous signal au final à l'aide d'un réveil que la durée du concert est achevée: nous aussi ! N'est pas Andersen qui veut pour nous conter de façon non expurgée, l'histoire de ce qui nous traverse dans la musique. "Fake", leurre et fantaisie de roman noir pour un morceau de bravoure: le trompettiste cause en ventilant! Impossible performance qui laisse pantois pour celui qui se laisse confondre par tant de méprise ! Stranger in the night !
ensemble ascolta
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mise en scène et mise en scène sonore
- Simon Steen-Andersen
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assistant technique
- Malte Giesen
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