Dans un futur menaçant, cinq humains privés de parole redécouvrent la danse puis les mots. Un captivant récit en mouvement, qui sensibilise les enfants aux dangers des totalitarismes.
Première française
Difficile d’accès, la danse contemporaine ? Pas pour Anton Lachky qui
s’emploie à mettre à portée de tous et en particulier des plus jeunes
une danse aussi populaire qu’exigeante, dans son inspiration comme dans
sa gestuelle. Après la crise écologique, thème de son précédent opus Les
Autres, il aborde ici la crise démocratique dont l’ombre plane sur les
sociétés européennes.
Des questions brûlantes d’actualité - c’est quoi une démocratie ?
pourquoi est-elle in fine préférable aux autres systèmes politiques ? à
quoi sert la liberté ?... - ont nourri un scénario à suspens, écrit en
amont par Éléonore Valère-Lachky :
Nous sommes en l’an 3000 sur la Terre, et plus personne ne sait qu’un jour, les humains ont parlé, se sont raconté des histoires…
Plus personne ne se souvient qu’ils ont su rire, danser, aimer…Aujourd’hui, les humains ne savent plus qu’une seule et unique chose : un jour, ils iront à noVLand. Alors ils marchent, encore et encore, même s’ils oublient sans cesse pourquoi ils marchent, même s’ils ne savent plus pourquoi il faut y aller. Mais tout de suite, sur la Terre, il vient de se produire quelque chose de totalement inattendu… Un événement, qui pourrait changer à jamais le cours des choses…
Sur cette trame dystopique, Anton Lachky développe au plateau une écriture riche et complexe fondée sur sa propre technique du Puzzle Work. Chaque motif gestuel initial est développé dans le temps et l’espace en variant les qualités de mouvement, jusqu’à conjuguer précision et musicalité. Le résultat est un véritable « Thriller SF chorégraphique » pour cinq danseurs, qui rappelle aux spectateurs de tous âges combien le monde a besoin d’histoires.
C' est un spectacle hors norme, digne d'un roman de science fiction bien trempé pourtant dans une réalité politique et éthique de notre futur proche. Une voix omniprésente baigne d'un son monocorde et envoûtant l'atmosphère oppressante qui s'installe très rapidement sur le plateau. Un conte qui n'est pas de fée égrène une histoire de renoncement à la liberté si l'on ne souhaite pas s'affranchir du joug de la dictature de comportement dicté par l autorité. Cinq danseurs vont se frotter à ce récit documentaire de propagande pour la planète Normandie le paradis des humains robotisés et asservis par un régime autoritaire qui les astreint et les contraint de force à se soumettre. La danse prend forme de mouvements tetaniques récurrents.brusques.violents pour les corps jetés dans la bataille.le consentement ou la résistance.Corps hatletiques projetés dans l'espace,mouvements saccadés rompus à un rythme effréné. Dans l'urgence de la perte du don de soi,de l'engagement sans borne des danseurs. La puissance de l'écriture chorégraphique est sans limite et les interprètes galvanisés par la musique tonique et rude se donne sans compter.Une performance sous tension autant pour le spectateur impliqué que pour ces généreux artistes ,danseurs de toute leur énergie solidaire et collective.Un travail en amont avec le chorégraphe.dialogue.suggestions et propositions à l'appui. Pas de paraphrase ni d'illustration du récit,mais une narration très personnelle des corps sollicités. Quel travail remarquable pour cette compagnie aguerrie au partage et à l'entreprise commune d'une œuvre unique et enthousiasmant.Courage et détermination pour lutter contre l'oppression possible et le danger encouru d'une politique de répression et de sabotage de la liberté d'expression.Un "Metropolis" du cinéma
Chorégraphie et mise en scène : Anton Lachky - Texte : Eléonore Valère-Lachky
Avec : Lysanne Van Berlo, Cassandre Cantillon, Nino Patuano, Yamuna Huygen, Lewis Cooke/ en alternance avec Pjotr Nuyts
Voix : Eléonore Valère-Lachky
Son : Jérémy Michel
Lumières : Jean-François Philips
Vendredi 5 Décembre a Carros dans le cadre du festival de danse de Cannes au centre culturel forum Jacques Prevert.



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