mardi 9 décembre 2025

Jérôme Brabant Cie l’Octogonale "Planètes" et cosmogonie des-astres-euse.


 France7 danseurs + 2 chanteuses 2024 

Dans Planètes, de Jérôme Brabant, sept danseurs et deux chanteuses incarnent un système solaire en mouvement. Inspiré par Disharmony of spheres de Foo/Skou, le chorégraphe crée une danse cosmique où chaque corps devient matière : pierre, glace, gaz, etc. Les notes légères et soupirées du duo Philipp | Schneider s’étirent et se fondent dans des nappes créées par Nicolas Martz, qui laissent imaginer le chant des étoiles et créent une atmosphère en apesanteur. La gestuelle est précise, nette, inspirée par l’observation des formes courbes et organiques des mouvements des planètes. Mais chacun des interprètes tient sa propre partition, comme chaque corps céleste a sa propre orbite. De décalage en décalage, un cycle hypnotique se fait sentir, soutenu par les lumières hallucinées de Françoise Michel – évocation subtile du voyage final de 2001, L’Odyssée de l’Espace. L’espace-temps s’étire. La pièce explore l’ordre et le chaos, évoquant une quête d’harmonie face aux dérèglements du monde. 


Danse cosmique, étoilée comme au temps du Roi Soleil..C'est ce dont on aurait pu rêver...Mais la cosmogonie en a décidé autrement. Et les astres évoluant chacun pour soi ne font ni constellation, ni voie lactée ou W de Cassiopée. Alors de quoi s'agit-il, sinon de singer l'écriture ou la technique brillante de Cunningham, les justaucorps de Rauschenberg, les gravitations de ces points dans l'espace, corps lancés en orbite, météorites jetés dans la fulgurance du mouvements des astres.La danse de Jerome Brabant est lisse et sans incident, probable et sans surprise, redondante et lassante. Soporifique pour ses évolutions sempiternelles  qui n’obéissent pas au processus de la répétition mais de l'ennui. Alors sauvons les lumières de Françoise Michel qui sortent du lot sur ce plateau nu, de blancheur auréolée. Les 7 danseurs exécutent le phrasé monotone et monocorde de l'écriture sans jamais dévier, disjoncter comme on l'aurait souhaité.Pas de dérèglement en vue ni de chute de météorite dans ce planétarium inventé où la magie de l'univers et du cosmos reste absente. Désastre des justaucorps designés moulant et délivrant l'intégralité des lignes corporelles qui auraient pu être calligraphiées."Planètes"Mars , Vénus, Mercure au rendez-vous manqué de la lune et du soleil. "La mécanique de l'aurore" de Louis Ziegler nous fait encore signe et sens, géopolitique du cosmos du Roi Soleil, centre, astre, autour duquel gravitent les planètes de la cour. Dans "Planètes", les axes de rotation comme seul ancrage pour une danse qui fige les courants d'énergie et glace l'imagination.L’horlogerie sans déraillement s'épuise et nous avec...Sur la piste aux étoiles, les lumières sont éteintes.

Conception et chorégraphie : Jérôme Brabant
Aide à la dramaturgie : Kitsou Dubois
Danse : Alexandra Damasse, Valentin Mériot, Yves Mwamba, Emma Noël, Manuelle Robert, Nina Vallon, Lucie Vaugeois
Composition et chant : Josephine Philip, Hannah Schneider
Univers sonore : Nicolas Martz
Création lumière : Françoise Michel  

A Pole Sud le 9 Décembre 

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