On connait ce joyeux trublion d'une édition antérieure du festival, où sur la plate forme de la médiathèque Malraux, il faisait évoluer des groupes informels à l'aide de petites consignes écrites sur des carnets tenus en main par le public. Un gai bruissement de gestes, de sons, une bonne ambiance pour découvrir la joie du travail collectif dans l'espace urbain. Accessible, interactif, jubilatoire et imprévu!
Cette fois, confiance en la magie opératoire du plateau scénique où douze danseurs remettent sur le métier les fruits de la pensée du chorégraphe. De l'imprévu, de l'aléatoire à coup sur!
Ses "combines" pour mieux orienter le travail de ses interprètes, son celles d'un facteur de troubles, qui manipule les nouvelles tecnologies pour les orienter vers de nouveaux usages spaciaux et temporel.
Pour désorienter aussi les sens, la perception et la maitrise de l'immédiateté.
Sens dessus-dessous, donc pour un voyage au pays de l'étrange, au "paradis de l'étranger"!
Douze personnages entrent en scène, s’assoient, tout de noir vêtus façon tenue légère jogging matinal.
Ils vont chacun, parler, oser moults gestes, apparemment désordonnés, en écho les uns, les autres ou décalés.Ils semblent autistes, chacun pour soi dans son monde. Incommunicabilité?
Puis le groupe se forme dans la marche et la verticalité. Ils quittent leurs chaises et investissent le plateau, en ligne, sur les bords d'un tapis de danse carré,marbré de signes comme autant de détails graphiques qui vont conduire leurs pas dans un tempo hypnotique, régulier, scandé par les informatiuons audioguidées qui les scotchent à une directive stricte.
Le chorus opère, la danse démarre, pour une envolée bridée par les consignes reçues au cœur-corps de chacun. Comme autant d'informations incontournables pour le bon déroulement du spectacle.Sinon, on se plait à imaginer le chaos ou la cacophonie qui résulterait d'une impertinente désobéissance.
Pouvoir, maitrise d'un chorégraphe virtuel aux accents dictatoriaux? Mais-y-a-t-il un chorégraphe dans l'avion?
Cela pourrait se sous-entendre si la poésie et "l'imprévu" ne tenait le dessus!
Les tapis au sol se succèdent, se déroulent à l'envi: six séquences comme autant de partitions graphiques, rythmiques, colorées, pointillistes et musicales pour une composition visuelle et sonore, étonnante
Hypnotique, le rythme envoute et plonge le spectateur dans une atmosphère répétitive, lancinante, omnubilante.
Un "quart d'heure de folie" improvisé survient pour détendre l'atmosphère...
Car ils ont très peu répété, ces douze interprètes du cru, lancés dans l'aventure de la représentation l'avant-veille!
Belle performance chorégraphique et musicale, extrême concentration, les yeux rivés au sol pour suivre la notation chorégraphique signée David Rolland, Béatrice Massin et Anne de Sterck, plasticienne..
Au théâtre de Hautepierre ce soir là, toujours dans le cadre du festival Nouvelles Strasbourg, on assistait à un événement unique, dialogue d'écritures entre deux chorégraphes, une plasticienne et douze danseurs, musiciens par excellence!
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