mercredi 24 septembre 2014

Biennale de la danse de Lyon: mouvementée!

Avec "Mouvement sur mouvement" de Noé Soulier c'est à une lec-dem que nous convie ce jeune chorégraphe, comme au bon temps de Nikolais!
Un solo, niché au cœur de l"amphithéâtre de l'opéra, pour écrin: idéal pour cette pièce intimiste: plateau nu, épure des gestes et du propos.Mais quel est-il?
Une réflexion sur l'origine du mouvement, sa naissance, son jaillissement, son origine. Pas toujours en adéquation avec son texte parlé, les gestes du danseur sont en décalage avec sa parole, son propos. C'est ardu et très philosophique et si plein d'enseignement que l'on n'en perd pas une perle!
Encyclopédie de la danse, quelle soit classique ou celle de Forti, Brown ces évocations de gestes, cette panoplie non exhaustive inspirée des propos de Forsythe, séduit et enseigne, cultive et fait avancer notre compréhension de la danse. Gracile, stabile, mobile, le danseur parfois se tait pour mieux laiisser la parole à la danse, au mouvement Un flot de mots, efficaces, évocateurs pour des gestes fragiles, fugaces et fort beaux!Pascal Quignard se régalerait comme dans son ouvrage "L'origine de la danse" plein d'enseignement et de philosophie pour Terpsichore!

"Weaving chaos"
C'est avec cette grille de lecture que l'on aborde la pièce de Tânia Carvalho, fort différente il se doit!
Une succession de tableaux mouvants d'une sorte de carnaval bigarré inspiré des "fragments" d'Homère et de l'Odysée.La chorégraphe de Lisbonne du groupe "Bomba Suicida" fait mouche et touche par bribes de saynètes mouvantes et animées puis tétanisées.Elle sonde les atmosphères, les pauses et arrêts sur images comme autant de clichés, de ralentis, jusqu'à l'épuisement.
Travail sur le thème de la dépense, de la répétition, de l'ouvrage que l'on remet sur l'établi
Références multiples aussi à la peinture classique, à la lumière, au mouvement pictural qui évoque le groupe: Delacroix, Géricault....E la nave va, tangue tout au long du spectacle, coloré, vif ,ravigotant: une "bombe" à déguster sans modération et qui fait feu de toute la rampe!
Les Subsistances de Lyon ont fait le bon choix du "chaos" tectonique des corps fort bien costumés et empreints de quelque chose de très "redoutable" tel ces défilés et charivaris, les "redoutes" du Nord.
Parades ludiques et mythiques ici, mythologiques!

"Dumy Moyi"
Pour terminer la soirée à Décines, François Chaignaud interprétait son magnifique solo, music-hall en miniature où il chante, danse ,oiseau rare de paradis perdu où il excelle en créature inventée de toute pièce.
Fabuleux artiste polymorphe, exhibitioniste discret et subtil, le voilà aux prises avec l'animalité, le rituel, le chamanisme.Et ceci sans compromis: son jeu est fort et énigmatique, ponctué de quelque chose de très rare et précieux: la subtilité de la magnifiscence.
Quel talent, quel petit bijou de 35 minutes de magie absolus qui rayonne d'intelligence et de plasticité.

Et encore un petit bain en fin de soirée aux "Thermes" de France Distraction: une piscine à balles nichée à la CCI de Lyon, QG du festival pour un bain de jouvence physique, immergé dans un matériau original: des balles souples qui épousent et supportent le corps:paradis de sensations organiques et philosophiques!
Espace de pensée "spa" de plaisir signé Belinda Annaloro, Antoine Defoort, Julien Fournet, Halory Goerger et Sébastien Vial!



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire