Collaborateur de Patrice Chéreau sur « La douleur » et « La nuit juste avant les forêts »,
Thierry Thieû Niang est danseur et chorégraphe. Il s’écarte, dans son
travail, d’une certaine norme en allant vers les corps de ceux qui sont
empêchés, pour leur révèler un potentiel artistique, par delà leur
différence. En quoi ce travail influe-t-il son regard sur les textes de
théâtre et les opéras ?
Il s' intéresse, dans son travail de chorégraphe, à tous ceux
qui sont privés de mouvement, malades ou prisonniers. D’où lui vient
une telle fascination et que lui apporte cette diversité ?
" Ce n’est pas de la
fascination. Dans mon métier de danseur, il y a eu un moment où je
m’ennuyais un peu parmi des corps semblables au mien, soucieux de
technique et de performance, et pour qui la conscience de l’espace ne
pose aucun problème. Je suis touché depuis toujours par les mouvements
des enfants et des personnes âgées, mais aussi de tous ceux qui sont
empêchés. J’ai animé, dans le cadre d’une résidence d’artistes, un
atelier dans un hôpital psychiatrique, où les malades suivaient des
traitements très lourds. Il s’agissait, de créer, dans ces corps
chaotiques et tout en prenant en compte leur fatigue, des mouvements
poétiques, et de révéler un potentiel artistique."
Avec Chéreau, il tend à exalter les corps, à leur faire sourdre le meilleur dans une sorte de maieutique exceptionnelle.
Une rencontre hors pair!
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