mercredi 13 novembre 2013

"Battle of the year":hip-hip-hop hourra!



Si cet énième film de danse bénéficie d’un aspect documentaire sympathique, ses auteurs n’ont pas su s’affranchir des clichés inhérents au genre.
L’argument : Battle Of the Year, tenue chaque année en France, est certainement la plus grande compétition mondiale de Break Dance, seulement aucune équipe américaine n’a gagné depuis 15 ans. Dante, un des meilleurs danseurs de Californie, compte bien faire remonter le pays initiateur du Hip Hop sur la première marche du podium. Avec l’aide de Blake, un ancien coach de Basket-ball, ils vont monter une équipe composée des meilleurs danseurs du pays, convaincus de pouvoir en faire des champions.
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© Sony Pictures Releasing
Notre avis : Déjà auteur d’un thriller inédit chez nous (Miss Monday en 1998), le réalisateur Benson Lee a découvert le monde du B-boying à l’occasion du tournage de son documentaire Planet B-boy en 2007. Il semblait donc le cinéaste le plus qualifié pour donner vie à cet univers dans un film de fiction qui s’éloignerait volontairement des intrigues sentimentales des Sexy Dance pour revenir à la base même du genre, à savoir l’esprit de compétition entre des danseurs-athlètes virtuoses. Le réalisateur tenait absolument à conserver une forte base documentaire en demandant par exemple aux B-boys de garder leur propre nom, de créer eux-mêmes leurs chorégraphies, tout en tournant l’ensemble du film durant le véritable Battle Of The Year (ou BOTY) qui se déroule à Montpellier. C’est d’ailleurs cet aspect purement documentaire qui emporte l’adhésion du spectateur par ce qu’il révèle de la récupération d’une street culture par l’industrie du divertissement. Si les compétiteurs font vraiment preuve d’un talent extraordinaire, il est bien mis au service d’une industrie vouée à rapporter des millions de dollars.
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© Sony Pictures Releasing
Histoire de donner une structure à l’ensemble, les scénaristes ont imaginé une intrigue linéaire simple, pour ne pas dire simpliste : un coach au bout du rouleau se voit confier l’entrainement d’une Team de B-boys chargée de représenter les Etats-Unis lors du BOTY. Le spectateur suit donc pas à pas la constitution de l’équipe idéale, coachée par un leader aux méthodes peu orthodoxes. Puis, la dernière demi-heure est consacrée à la compétition elle-même qui verra la victoire des Américains… ou pas. Si les numéros musicaux sont assez impressionnants par les capacités athlétiques des artistes, on peut toutefois regretter le manque de punch de la réalisation, bien trop sage pour retranscrire fidèlement la fièvre du BOTY. De même, le cinéaste n’évite pas les clichés patriotiques, ni le discours bien réac’ sur les valeurs familiales qui contaminent une bonne partie de la production US du moment. Parfois emphatique, Battle of the year se vautre également dans un jeunisme un brin énervant qui consiste à dire que passé 30 ans, l’homme est un dinosaure. Ce discours formaté pour les ados s’accompagne d’un marketing offensif où des marques apparaissent sur chaque plan et sont même citées dans les dialogues. Si les moins de 16 ans n’y verront que du feu, les autres risquent bien de trouver la démarche à la lisière de l’indécence par son évidente insistance.
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© Sony Pictures Releasing
Assez inconséquent, cet énième film de compétition sportive ne se distingue donc pas du tout-venant et s’avère uniquement sympathique grâce à l’implication d’acteurs impeccables dont le convaincant Josh Holloway, tout droit revenu de son île déserte de Lost.
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